259 résultats pour "quelques+uns"
-
Maupassant - Une vie
Dans ce texte, extrait de l'ouvrage intitulé Une vie, Guy de Maupassant nous fait assister à la transformation d'un coeur. mélancolique, en un coeur heureux et plein d'espoir, c'est la nature qui, grâce à ses merveilleux pouvoirs, va accomplir ce tour de magie... En lisant ce texte, personne ne peut s'empêcher de penser à Rousseau, aux Confessions et aux Rêveries du promeneur solitaire. Je pense en particulier à un passage du livre IV des Confessions dans lequel Rousseau nous raconte une nuit pa...
-
Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan
M'aimes-tu ? » dit-elle tout à coup d'une voix où la plainte se faisait étrangement grave et dure. Puis elle ajouta aussitôt : Je te demande ça à cause d'une idée que j'ai dans la tête. Quelle idée ? M'aimes-tu ? » reprit-elle soudain de la même voix. En même temps, elle se levait, toute vibrante, ridiculement nue dans son manteau entrouvert, nue et menue, et dans les yeux ce même regard d'où l'orgueil était tombé. ... Réponds-moi ? dit-elle encore, réponds-moi vite ! Voyons... Germaine... Rien...
-
Frédéric Mistral
Frédéric Mistral Il naquit à Maillane, non loin de Saint-Rémy-de-Provence, le 8 septembre 1830. Son enfance champêtre au mas du Juge, sur le domaine du patriarche campagnard qu'était son père, a quelque chose d'évangélique, de même ses études à l'école rurale de Saint-Michel-de-Frigolet, puis au pensionnat Dupuy, en Avignon. Bachelier à Nîmes, puis licencié en droit à A ix, il devait, pour tout usage de ses diplômes, rejoindre paisiblement le mas paternel, où l'appelait une vocation déjà très m...
-
Homère
Homère Toute l'Antiquité a vécu dans la familiarité des oeuvres homériques. Elle n'eût pas toléré de ne pas savoir exactement qui avait été Homère. Ce qu'elle ignorait, c'est-à-dire tout, ou peu s'en faut, elle l'a donc imaginé. Elle a d'ailleurs bien fait les choses : elle nous a légué sur Homère huit notices ou biographies. La plus connue fut écrite environ le second siècle ap. JC, et placée sous le nom d'Hérodote. Le faussaire a tissé sa trame romanesque en puisant peut-être à de vieilles lé...
-
Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : La légende des siècles) - Le crapaud
Victor HUGO, La Légende des siècles, « Le crapaud ». 1. Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ? 2. Le couchant rayonnait dans les nuages roses ; 3. C'était la fin d'un jour d'orage, et l'occident 4. Changeait l'ondée en flamme en son brasier ardent ; 5. Près d'une ornière, au bord d'une flaque de pluie, 6. Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ; 7. Grave, il songeait ; l'horreur contemplait la splendeur. 8. (Oh ! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ? 9. Hélas ! le...
-
Le Classicisme
Le Classicisme La direction particulière accordée par la France, et surtout par la France du XXe siècle, à sa littérature classique, l'originalité déroutante de ce classicisme, presque aussi différent de l'antiquité gréco-latine que des classicismes fort approximatifs d'autres littératures modernes, sont pour beaucoup d'observateurs étrangers une source de constant étonnement. Le classicisme français du XVIIe siècle constitue en effet un phénomène fort singulier. A un moment où les splendeurs li...
- Pourquoi écrivez-vous ? Demande-t-on souvent à l'écrivain. Vous devriez le savoir, pourrait répondre l'écrivain à ceux qui posent la question. Vous devriez le savoir puisque vous nous lisez, car si vous nous lisez et si vous continuez de nous lire, c'est que vous avez trouvé de qui lire, quelque chose comme une nourriture, quelque chose qui répond à votre besoin... Si je suis écrivain, pourquoi êtes-vous mon lecteur ? C'est en vous-même que vous trouvez la réponse à la question que vou
-
Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I, scène 2.
Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I , scène 2. LE COM TE. Ta joyeus e c olère me réjouit. M a i s tu ne me dis pas c e qui t'a fait quitter M adrid. FIGARO. C'es t mon bon ange, Exc e l l e n c e, puis que je s u i s as s e z heureux pour retrouver mon anc ien maître. Voyant à M adrid que la république des Lettres était c e l l e d e s l o u p s , toujours armés les uns c ontre les autres , et que, livrés au mépris où c e ris i b l e a c harnement les c onduit, tous les ins e c tes , l...
-
-
« Toute l'invention, dit Racine, consiste à faire quelque chose de rien. » Expliquez cette phrase par une étude de son théâtre.
L'INVENTION DANS LE THEATRE DE RACINE ' « Toute l'invention, dit Racine, consiste à faire quelque chose de rien. » Expliquez cette phrase par une étude de son théâtre. Introduction : Par le mot « rien », il faut entendre un sujet réduit à un rien, c'est-à-dire très simple (premier point). Pour faire preuve d'invention, le poète tragique devra tirer de ce rien quelque chose. Et comment ? Racine nous le dit lui-même dans sa première préface de Britannïcus : en inventant une action très simple ell...
-
Quel est le rôle du public dans la représentation théâtrale ?
Intro Qu'on le veuille ou non, une oeuvre dramatique n'existe que du soir où elle est créée, cad où elle "vit" devant le public. Mais quel est le rôle de celui-ci ? I. - Avant « l'entrée » du public. 1° On décante l'oeuvre par la lecture « à l'italienne » autour d'une table. 2° Les acteurs en possession de leur rôle, entrés dans leurs personnages, on passe sur scène, pour la mise en place, le jeu proprement dit. 3° Imaginons que les répétitions se prolongent sans public, ce jeu prendrait quelque...
-
« Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants comme sa pauvre et infirme nature », écrivait Th. Gautier. Que pensez-vous de ce jugement? Vous direz, en particulier, en empruntant vos exemples à vos propres lectures, quelle utilité vous reconnaissez aujourd'hui à la littérature.
« Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants comme sa pauvre et infirme nature », écrivait Th. Gautier. Que pensez-vous de ce jugement? Vous direz, en particulier, en empruntant vos exemples à vos propres lectures, quelle utilité vous reconnaissez aujourd'hui à la littérature. Développement Les musées sont pleins d'objets que nous trouvons beaux mais que...
-
Philippe Jaccottet, Beauregard: "Village perdu, presque un hameau, inconnu…"
1. Un texte descriptif ? Une méditation poétique. • un cadre ou une situation: "Au delà, les montagnes ont bâti un mur, et il y a une porte dans ce mur"; • quelques indications volumétriques : « presque un hameau » ; «quelques maisons seulement » ; • une constatation — qui est plutôt une déduction à partir d'une observation minimale : le village est habité, puisqu'on a vu, dans les maisons, s'allumer des lampes. Donc, un rapide état des lieux. Mais c'est normal, puisque Beauregard est surtout un...
-
Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Poèmes saturniens) - Effet de nuit
Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Poèmes saturniens) – « Effet de nuit » Introduction : Le poème « Effet de nuit » se trouve dans la section « Eaux Fortes » du recueil de Verlaine, Poèmes saturniens, publié en 1866. Dans ce recueil, Verlaine se pace sous le signe de Saturne, planète de la mélancolie. Les Saturniens figurent une sorte de communauté imaginaire à laquelle se trouvent associés tous ceux qui subissent l'influence de la « fauve planète. » La section « Eaux Fortes » au sein de laqu...
-
Le journaliste P. Lepape écrivait en 1982 dans Télérama qu'en tant que critique il était « gavé de confidences autobiographiques dont il n'avait que faire », faisant ainsi allusion à la masse de livres de ce type lancés sur le marché depuis quelques années, et à leur qualité souvent médiocre. En évoquant de façon précise vos réactions de lecteur d'oeuvres et de fragments d'oeuvres autobiographiques, vous direz si vous partagez la sévérité du critique.
Le journaliste P. Lepape écrivait en 1982 dans Télérama qu\'en tant que critique il était « gavé de confidences autobiographiques dont il n\'avait que faire », faisant ainsi allusion à la masse de livres de ce type lancés sur le marché depuis quelques années, et à leur qualité souvent médiocre. En évoquant de façon précise vos réactions de lecteur d\'oeuvres et de fragments d\'oeuvres autobiographiques, vous direz si vous partagez la sévérité du critique. Introduction Si l'on en croit le succès...
-
Qu'on le veuille ou non, une oeuvre dramatique n'existe que du soir où elle est créée, c'est-à-dire où elle vit devant un public. Mais quel est le rôle de celui-ci ?
Développement I. — Avant « l'entrée » du public 1° On décante l'œuvre par la lecture « à l'italienne » autour d'une table. 2° Les acteurs en possession de leur rôle, entrés dans leurs personnages, on passe sur scène, pour la mise en place, le jeu proprement dit. 3° Imaginons que les répétitions se prolongent sans public, ce jeu prendrait quelque chose d'arbitraire et de décousu ; les personnages ressemblent alors à des poissons rouges derrière la vitre d'un aquarium (Salacrou). II. — La « présen...
-
Hugo, Hernani, acte I, scène 2
Hugo, Hernani, Acte I scène 2 Doña Sol : Je vous suivrai. Hernani : Parmi nos rudes compagnons, Proscrits, dont le bourreau sait d'avance les noms, Gens dont jamais le fer ni le coeur ne s'émousse, Ayant tous quelque sang à venger qui les pousse? Vous viendrez commander ma bande, comme on dit? Car, vous ne savez pas, moi je suis un bandit! Quand tout me poursuivait dans toutes les Espagnes, Seule, dans ses forêts, dans ses hautes montagnes, Dans ses rocs, où l'on est que de l'aigle aperçu, La vi...
-
-
Hugo, Victor - La Légende des Siècles - HORS DES TEMPS - LA TROMPETTE DU JUGEMENT
« Alors un grand roi d'effrayeur Viendra pour juger le monde. » C'est ainsi que Michel de Nostredame, dit « Nostradamus », dans un quatrain d'une de ses Centuries annonce l'arrivée sur terre de l'Etre Suprême, le Créateur, Celui qui, ayant donné à l'Homme le pouvoir de se libérer du péché originel, viendra le juger, lui et toute sa descendance. Certes, ce « Jugement dernier », annoncé par les prophètes, a fasciné les anciens, inspiré les romantiques, et effrayé les modernes. Craint par certains,...
-
Mark Twain
Mark Twain Je n'en sais pas bien long sur Mark Twain ; car n'étant, quant à moi, ni lecteur ni critique, je n'ai pas lu un seul de ses livres. J'ai bien l'intention de lire quelque jour, lorsque j'aurai moi-même fini d'écrire, ses nouvelles et menus récits, de même que sa biographie : n'écrivant alors plus moi-même, j'apprendrai quelque chose sur sa vie et son oeuvre, mais il me manquera l'occasion d'en parler. Et c'est pourquoi j'écris aujourd'hui : parce que l'occasion m'en est offerte. Mais q...
-
MAUPASSANT: Une vie - les sentiments de Jeanne
Une vie Jeanne, l'héroïne du roman Une Vie de Maupassant, est issue de la petite noblesse du pays de Caux. Au retour de son voyage de noces, où une certaine désillusion a commencé à poindre, elle retrouve la propriété familiale « Les Peuples », domaine de son enfance, qui va désormais devenir son propre foyer. Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l'inconnu. Oui, c'était f...
-
Musset, Lorenzaccio - Acte III, scène 3
Musset, Lorenzaccio, acte III, scène 3. LORENZO. Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? Veux-tu donc que je m’empoisonne, ou que je saute dans l’Arno ? veux-tu donc que je sois un spectre, et qu’en frappant sur ce squelette (il frappe sa poitrine), il n’en sorte aucun son ? Si je suis l’ombre de moi-même, veux-tu donc que je m’arrache le seul fil qui rattache aujourd’hui mon cœur à quelques fibres de mon cœur d’autrefois ? Songes-tu que ce meurtre, c’est tout ce qui me reste de ma...
-
Musset, Lorenzaccio, III, 3.
Musset, Lorenzaccio, acte III, scène 3. LORENZO. Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? Veux-tu donc que je m’empoisonne, ou que je saute dans l’Arno ? veuxtu donc que je sois un spectre, et qu’en frappant sur ce squelette (il frappe sa poitrine), il n’en sorte aucun son ? Si je suis l’ombre de moi-même, veux-tu donc que je m’arrache le seul fil qui rattache aujourd’hui mon cœur à quelques fibres de mon cœur d’autrefois ? Songes-tu que ce meurtre, c’est tout ce qui me reste de ma vertu? Song...
-
Malraux, dans l'Homme précaire et la littérature, écrit que « le génie du romancier est dans la part du roman qui ne peut être ramené au récit ». Vous commenterez et éventuellement discuterez cette affirmation à la lumière d'exemples précis empruntés à votre expérience personnelle de lecteur de romans ?
Analyse du sujet et problématisation : Il s'agit d'abord d'expliquer cette citation de Malraux sur le génie du romancier. Malraux semble ici postuler l'existence d'un champ du roman qui se situerait hors du récit et qui serait le siège du génie. Le roman est divisé en deux champs : d'une part un champ qui serait celui du récit, c'est-à-dire, celui de la narration d'une histoire, de la description d'un cadre spatio-temporel dans lequel évoluent des personnages, d'autre par, un autre champ qui ser...
-
Les réécritures permettent-elles, selon le mot de GIRAUDOUX, d'épousseter de temps en temps les statues éternelles ? En vous appuyant sur le mythe d'Electre et ses réécritures, vous vous demanderez quelles sont leurs fonctions.
Les pratiques de réécritures sont aussi anciennes que la Littérature elle-même. Les textes d'Homère ont connu des l'antiquité des compléments a ce point savants et similaires au texte original que l'on a pu les confondre avec ce dernier. Mais les pratiques de réécritures (ou pratiques hypertextuelles pour reprendre l'expression consacrée par Gérard Genette dans son ouvrage majeur consacre a la question : Palimpsestes) ne sont pas seulement anciennes : elles sont également multiples. En effet, no...
-
Miguel Hernández
Miguel Hernández 1910-1942 Né à Orihuela, province d'Alicante, dans une famille de paysans pauvres. Après avoir fréquenté pendant deux ans seulement l'école primaire, il travailla comme chevrier, pour aider ses parents, jusqu'à l'âge de 16 ans. Autodidacte, il publie ses premiers poèmes dans la revue d'Orihuela, “ Gallo Crisis ”, que dirige son ami Ramon Sije, qui meurt après avoir préfacé le premier livre de Miguel, Perito en Lunas (1933). 1934 sera une année cruciale dans sa vie ; il se consac...
-
-
Jean de LA FONTAINE (1621-1695) (Recueil : Les Fables) - Le Savetier et le Financier
Jean de La Fontaine, Fables, « Le Savetier et le Financier ». 1. Un Savetier chantait du matin jusqu'au soir : 2. C'était merveilles de le voir, 3. Merveilles de l'ouïr ; il faisait des passages, 4. Plus content qu'aucun des sept sages. 5. Son voisin au contraire, étant tout cousu d'or, 6. Chantait peu, dormait moins encor. 7. C'était un homme de finance. 8. Si sur le point du jour parfois il sommeillait, 9. Le Savetier alors en chantant l'éveillait, 10. Et le Financier se plaignait, 11. Que le...
-
Jules Romains
Jules Romains Au début de ce siècle, qu'il allait marquer d'une forte empreinte, un jeune écrivain, à peine âgé de vingt ans, s'imposait déjà à l'attention des milieux littéraires sous le pseudonyme de Jules Romains, son vrai patronyme étant Louis Farigoule. Si le nom d'emprunt évoquait les fastes d'un art éloquent et une ambition de caractère impérial, le nom familial sentait bon l'herbe des champs et la vérité de la terre : on dirait volontiers que tout l'avenir du jeune homme était signifié d...
-
Lesage, Gil Blas, « Au lecteur ».
Lesage, Gil Blas, « Au lecteur ». Avant que d’entendre l’histoire de ma vie, écoute, ami lecteur, un conte que je vais te faire. Deux écoliers allaient ensemble de Peñafiel à Salamanque. Se sentant las et altérés, ils s’arrêtèrent au bord d’une fontaine qu’ils rencontrèrent sur leur chemin. Là, tandis qu’ils se délassaient après s’être désaltérés, ils aperçurent par hasard auprès d’eux, sur une pierre à fleur de terre, quelques mots déjà un peu effacés par le temps et par les pieds des troupeaux...
-
Montesquieu, Lettres persanes - Lettre C - Lettre 100. RICA A RHEDI.
Montesquieu, Lettres persanes, Lettre 100. Lettre C Rica À Rhedi. À Venise. Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver: mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode. Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, com...
-
François René de CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à la Palestine
Introduction En 18o6, Chateaubriand entreprend un long voyage dans ce qu'on appelait « Orient », c'est-à-dire les pays de la Méditerranée orientale. Quelques années plus tard, il publie ses souvenirs de voyage sous le titre Itinéraire de Paris à Jérusalem. Dans un passage de cet ouvrage il évoque sa visite en août 1806 du célèbre site du Cap Sounion, promontoire de l'Attique où se dressent les ruines du temple de Poséidon, dieu des Mers de la Grèce ancienne. Ce texte se présente d'abord au lecte...
-
Jean-Paul SARTRE, préface au guide Nagel sur la Suède.
Nous ne croyons plus qu'il y ait dans une cité, dans une nation, des parties nobles et des parties infâmes. Nous pensons qu'un pays est un organisme complexe dont chaque organe s'explique par tous les autres. Nous pensons qu'une belle ruine est un vestige du passé, mais qu'elle est aussi une partie vivante d'une ville moderne. Nous aimerions savoir ce que les habitants pensent d'elle, s'ils passent avec indifférence le long de ses murs ou s'ils en sont fiers. Mais pour cela il faudrait qu'on nou...
-
Giuseppe Ungaretti
Giuseppe Ungaretti “ L‘auteur n'a pas d'autre ambition (et il croit que les grands poètes non plus n'en ont pas d'autre) que de laisser de soi une belle biographie. ” C 'est en ces termes qu'Ungaretti présentait en 1931 la réédition de l'A llegria écrit entre 1914 et 1919. On ne peut mieux marquer quels rapports s'établissent entre la vie et l'œuvre d'un artiste. Loin que son œuvre raconte les accidents de son existence, traduise ses expériences quotidiennes, c'est la préoccupation constante de...
-
BECKETT - En attendant Godot (Estragon et Vladimir)
[Dans cette pièce, qui fut vite célèbre, Beckett a voulu exprimer l'attente indéfinie,- l'espérance sans cesse déçue, et toutes les angoisses de la condition humaine.] Estragon. — En attendant essayons de converser sans nous exalter, puisque nous sommes incapables de nous taire. Vladimir. — C'est vrai, nous sommes intarissables. Estragon. — C'est pour ne pas penser. Vladimir. — Nous avons des excuses. Estragon. — C'est pour ne pas entendre. Vladimir. — Nous avons nos raisons. Estragon. — Tou...
-
-
Charles Augustin Sainte-Beuve
Charles Augustin Sainte-Beuve Charles Augustin Sainte-Beuve, qui eût pu sans usurpation ajouter une particule à son nom, est né à Boulogne-surMer, 146, rue du Pot d'Étain, le 23 décembre 1804. Il est mort à Paris, rue du Montparnasse, le 13 octobre 1869. Il a publié son premier article au journal Le Globe le 10 octobre 1824. Ces trois dates bornent la durée d'une existence et d'une oeuvre. Pour être fixé sur l'importance de cette existence et de cette oeuvre, il suffit de les supprimer en pensée...
-
Pourquoi la mort est-elle un des thèmes privilégiés poésie lyrique ?
L'expression "poésie lyrique" est à prendre avec précaution : si de nombreuses poésies au XIXe sont classées d'emblée dans la poésie lyrique (celles de Lamartine, de Vigny) il reste assez difficile de définir précisément ce qu'on entend par "tonalité lyrique" et "souffle lyrique" : des poètes contemporains, comme Mallarmé ou Apollinaire, semblent aussi exprimer quelque chose qui relève du lyrisme dans leur poésie, bien qu'elle soit très différente de celle de Lamartine. On peut dégager quelques...
-
POurquoi la mort est-elle un des thèmes privilégiés dans la poésie lyriques ?
L'expression "poésie lyrique" est à prendre avec précaution : si de nombreuses poésies au XIXe sont classées d'emblée dans la poésie lyrique (celles de Lamartine, de Vigny) il reste assez difficile de définir précisément ce qu'on entend par "tonalité lyrique" et "souffle lyrique" : des poètes contemporains, comme Mallarmé ou Apollinaire, semblent aussi exprimer quelque chose qui relève du lyrisme dans leur poésie, bien qu'elle soit très différente de celle de Lamartine. On peut dégager quelques...
-
Pourquoi la mort est-elle un des thèmes privilégiés de la poésie lyrique ? [Corpus : « Sur un tombeau », Plaintes d'Acante de Tristan l'Hermite ; « Lorsque la mort viendra », Pour un Vitrail de Anne Perrier ; « Les jours bleuiront », extrait des Coqs à l'âne - Norge] ?
L'expression "poésie lyrique" est à prendre avec précaution : si de nombreuses poésies au XIXe sont classées d'emblée dans la poésie lyrique (celles de Lamartine, de Vigny) il reste assez difficile de définir précisément ce qu'on entend par "tonalité lyrique" et "souffle lyrique" : des poètes contemporains, comme Mallarmé ou Apollinaire, semblent aussi exprimer quelque chose qui relève du lyrisme dans leur poésie, bien qu'elle soit très différente de celle de Lamartine. On peut dégager quelques...
-
Hugo, Les Misérables, Cinquième partie, Livre I, « La guerre entre quatre murs », Chapitre XV « Gavroche dehors »
Victor Hugo, Les Misérables, V, livre 1, chapitre 15, « la mort de Gavroche ». A force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. Si bien que les tirailleurs de la ligne rangés et à l'affût derrière leur levée de pavés, et les tirailleurs de la banlieue massés à l'angle de la rue, se montrèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée. Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une borne, une balle f...
-
Analyse complète de l'oeuvre de CHATEAUBRIAND
CHATEAUBRIAND (1768-1848) FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND est l'un des nombreux enfants d'une famille noble, qui avait retrouvé quelque lustre grâce au « commerce de mer ». Il passe à Saint-Malo une enfance sans contrainte, fait ses études aux collèges de Dol et de Rennes, est tenté par le sacerdoce, s'aperçoit qu'il n'a pas la vocation et rentre au château paternel de Combourg. Il y reste deux ans, livré à des rêveries sans objet, n'ayant personne à qui se confier en dehors de sa soeur Lucile au...
-
Lucrèce
Lucrèce Le grand Lucrèce, esprit sain, raison offensive, intelligence cosmique, n'en incarne pas moins ce monstre romantique moderne que l'on appelle un Poète Maudit, comme le fut Rimbaud, ou, dernier en date, Artaud. Ses contemporains plus jeunes, auxquels son génie a servi : Virgile, Horace, ne l'ont pas nommé, ayant secrètement horreur de son impiété ; mais la malédiction qu'il porte est autrement grave que la méconnaissance et le silence, car il s'agit d'une fatalité intérieure qui l'aurait...
-
Giono, Regain
Aubignane est collé contre le tranchant du plateau comme un petit nid de guêpes ; et c'est vrai, c'est là qu'ils ne sont plus que trois ? Sous le village la pente coule sans herbe. Presque en bas, il y a un peu de terre molle et le poil raide d'une pauvre oseraie. Dessous, c'est un vallon étroit et un peu d'eau. C'est donc des maisons qu'on a bâties là ; juste au bord, comme en équilibre, puis, au moment où ça a commencé à glisser sur la pente, on a planté, au milieu du village le pieu du cloche...
-
-
Alexandre Pouchkine
Alexandre Pouchkine Voici le plus européen et le moins compris en Europe des grands écrivains de la Russie, le plus grand et le plus intraduisible des poètes. Sa gloire est fermement établie, mais pour ceux qui n'entendent pas sa langue elle n'est fondée, somme toute, que sur des ouï-dire, et s'ils s'avisent d'y aller voir eux-mêmes, ils risquent fort de la trouver injustifiée. Un poème de Pouchkine, traduit honnêtement mais sans miracle, produit l'impression la plus fâcheuse, celle du lieu com...
-
En réfléchissant sur quelques exemples pris dans des oeuvres littéraires, vous commenterez cette formule de Fromentin : « Le bonheur réside dans l'égalité des désirs et des forces ». ?
INTRODUCTION II est difficile de prétendre que notre bonheur dépend entièrement de nous. Les circonstances nous donnent notre lot. Mais il nous appartient de le saisir ou non, de faire fructifier nos chances ou de les laisser se perdre. C'est là que le moraliste a son mot à dire. Selon Fromentin, « le bonheur réside dans l'égalité des désirs et des forces ». Il ne propose pas là une formule magique, mais plutôt une sorte de formule scientifique : appliquons à la multiplicité des cas un même rapp...
-
La France lettrée a célébré en 1924 le quatrième centenaire de Ronsard. Dites, sans insister sur quelques charmantes poésies bien connues, par quelles qualités et par quels services Ronsard a bien mérité de la littérature française ?
Ronsard a été de son vivant considéré comme le prince des poètes français. Mais sa gloire fut suivie d'un long oubli. Sainte-Beuve le réhabilite en 1828. (Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle et Oeuvres choisies de Pierre de Ronsard, avec notice, notes et commentaire.) Les romantiques voient en lui un précurseur et depuis les études et les éditions se sont multipliées. On le considère comme l'un de nos plus grands poètes, très supérieur à Ma...
- Gabriel-Joseph de Guilleragues, Lettres portugaises, Lettre V
-
Rousseau écrit dans une lettre du 4 novembre 1764: On ne peut être heureux sur la terre qu'à proportion qu'on s'éloigne des choses et qu'on se rapproche de soi. Vous expliquerez et vous apprécierez, en prenant quelques appuis précis sur ses oeuvres, cette solution apportée par Rousseau au problème du bonheur ?
INTRODUCTION « On ne peut être heureux sur la terre qu'à proportion qu'on s'éloigne des choses et qu'on se rapproche de soi». Cette formule que Rousseau écrivait en 1764 dans une lettre exprime certainement une de ses hantises. C'est la pensée d'un homme désabusé, qui, treize ans avant de composer les Rêveries, semble déjà « commencer à quitter sa dépouille » et à tourner vers un autre monde ses espérances de bonheur. Encore affirmera-t-il dans les Rêveries qu'il lui est parfois arrivé de « se s...
- Jean BOUCHET (1476-1557) - Quand il lui plaît, Fortune fait avoir
-
Discuter ce jugement de G. Lanson : « Le reproche qu'on pourrait faire à Corneille, ce serait plutôt, tout au contraire de ce qu'on a dit, d'avoir trop exclusivement tiré l'action des caractères : à tel point que sa tragédie a parfois quelque chose de factice, l'air d'un jeu concerté, d'une partie liée et soumise à des conventions préalables. Les personnages ne comptent pas assez avec le hasard et les circonstances... Rien n'intervient qui dérange leur action; et le miracle, précisémen
Discuter ce jugement de G. Lanson : « Le reproche qu'on pourrait faire à Corneille, ce serait plutôt, tout au contraire de ce qu'on a dit, d'avoir trop exclusivement tiré l'action des caractères : à tel point que sa tragédie a parfois quelque chose de factice, l'air d'un jeu concerté, d'une partie liée et soumise à des conventions préalables. Les personnages ne comptent pas assez avec le hasard et les circonstances... Rien n'intervient qui dérange leur action; et le miracle, précisément, c'est q...
-
Vous supposerez qu'après la mort de Pascal, un janséniste, son ami, consigne dans ses Mémoires les impressions qu'il éprouve et les souvenirs qu'il tient à fixer. Il rappelle d'abord les services que Pascal a rendus à la cause de Port-Royal; il caractérise l'ardeur avec laquelle Pascal a cherché la vérité dans ses « conversions » ; il parle du livre ébauché par Pascal en vue d'ébranler les indifférents et de les ramener à Jésus. Enfin, il cite quelques-unes des Pensées, pour en montrer
Vous supposerez qu'après la mort de Pascal, un janséniste, son ami, consigne dans ses Mémoires les impressions qu'il éprouve et les souvenirs qu'il tient à fixer. Il rappelle d'abord les services que Pascal a rendus à la cause de Port-Royal; il caractérise l'ardeur avec laquelle Pascal a cherché la vérité dans ses « conversions » ; il parle du livre ébauché par Pascal en vue d'ébranler les indifférents et de les ramener à Jésus. Enfin, il cite quelques-unes des Pensées, pour en montrer toute la...
-
- Jules Romains, Knock, acte III, Scène 6
- CHANSON - Saint-John Perse