Catégorie : Français / Littérature
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Extrait de "La beauté du diable" - Louis Aragon in Le Roman Inachevé.
Le texte qui est proposé ici est extrait d'un poème intitulé « La Beauté du diable ». C'est après « Sur le pont Neuf j'ai rencontré », le deuxième texte de l'autobiographie poétique d'Aragon, Le Roman inachevé, publié en 1956. Ce recueil de poèmes reprend la trame du poème précédent Les Yeux et la Mémoire, publié en 1954. C'est un ensemble de poèmes à la première personne, qui recomposent de manière fragmentaire l'autobiographie du poète et ses opinions devant les événements de sa vie ou du mond...
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Crépuscule - Apollinaire, Alcools
Apollinaire dédia le poème Crépuscule issu du recueil Alcools à Marie Laurencin. En composant Crépuscule le poète donna à celui-ci une tonalité très particulière, même ambiguë puisqu'il joue sur une alternance entre les domaines de la réalité et de la fiction. Du poème émane donc une atmosphère de mystère, accentuée par la présence de la mort et la notion de théâtralité. Le poète nous offre en effet une vision de mort. La scène se situe au crépuscule ; la nuit, les ténèbres envahissent les lieux...
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Francis CARCO - Poésies
Introduction Dans un recueil intitulé simplement Poésies paru en 1939, l'écrivain Francis Carco publie un court poème au cours duquel il dit son amour pour «Éliane», celle à qui ces vers sont dédiés. Associant l'évocation d'un «paysage» et l'expression du sentiment amoureux, le poète semble produire une «pochade» dont l'apparente simplicité voile le drame qui se joue entre deux êtres qui s'aiment. Première idée directrice : un poème où l'amour se dit en toute simplicité. I. Une déclaration Profé...
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Victor Hugo - Quatre-vingt-treize - IV. Tormentum belli
L'un des passages les plus connus de cette œuvre montre non pas la cruauté des hommes mais celle d'un objet : sur le navire qui transporte des émigrés royalistes aux abords des côtes françaises, un des canons casse son amarre et évolue librement sur le pont. Témoignage réaliste d'un accident qui menaçait les marins d'autrefois, cet épisode dramatique acquiert une dimension fantastique par la métamorphose du canon en monstre animé d'un esprit de vengeance. Victor Hugo évoque avec un souci du dét...
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DIDEROT - portrait peint par Vanloo
INTRODUCTION Dans ce salon de 1767 dont il s'est chargé de faire le compte rendu, Diderot a trouvé son propre portrait, œuvre du peintre Vanloo. Belle occasion de parler de lui, de se confier, de se camper devant le public. Cette aubaine le met en verve. Depuis plus de quinze ans il consacre à Y Encyclopédie le meilleur de son temps : lettres d'affaires, études techniques, propagande, éloge des sciences, des chiffres, du travail manuel, de la mécanique ; ses humeurs personnelles, les saillies de...
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Denis Diderot, Le neveu de Rameau.
Rien ne dissemble plus de lui que lui-même. Quelquefois, il est maigre et hâve comme un malade au dernier degré de la consomption ; on compterait ses dents à travers ses joues. On dirait qu'il a passé plusieurs jours sans manger, ou qu'il sort de la Trappe. Le mois suivant, il est gras et replet, comme s'il n'avait pas quitté la table d'un financier, ou qu'il eût été renfermé dans un couvent de Bernardins. Aujourd'hui, en linge sale, culotte déchirée, couvert de lambeaux, presque sans souliers,...
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SENANCOUR (1770-1846), Oberman (1804), Lettre VII.
Lassé de « l'agitation des terres humaines », le narrateur s'est réfugié à Saint-Maurice dans les Alpes. Au cours d'une excursion en montagne, il découvre ce qu'il appelle lui-même « un monde nouveau ». La journée était ardente, l'horizon fumeux, et les vallées vaporeuses. L'éclat des glaces remplissait l'atmosphère inférieure de leurs reflets lumineux ; mais une pureté inconnue semblait essentielle à l'air que je respirais. A cette hauteur, nulle exhalaison des lieux bas, nul accident de lumièr...
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Marcel PROUST, Le Côté de Guermantes.
Marcel PROUST, Le Côté de Guermantes. Le narrateur reconduit à la maison sa grand-mère qui vient d'être victime d'une congestion cérébrale durant une promenade aux Tuileries. Le soleil déclinait ; il enflammait un interminable mur que notre fiacre avait à longer avant d'arriver à la rue que nous habitions, mur sur lequel l'ombre, projetée par le couchant, du cheval et de la voiture, se détachait en noir sur le fond rougeâtre, comme un char funèbre dans une terre cuite de Pompéi. Enfin nous arriv...
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UN LOGEMENT NOUVEAU - FLAUBERT, Madame Bovary, 2e Partie, Chapitre II.
UN LOGEMENT NOUVEAU - FLAUBERT, Madame Bovary, 2e Partie, Chapitre II. Emma, dès le vestibule, sentit tomber sur ses épaules, comme un linge humide, le froid du plâtre. Les murs étaient neufs, et les marches de bois craquèrent. Dans la chambre, au premier, un jour blanchâtre passait par les fenêtres, sans rideaux. On entrevoyait des cimes d'arbres, et plus loin la prairie, à demi noyée dans le brouillard, qui fumait au clair de lune, selon le cours de la rivière. Au milieu de l'appartement, pêle...
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Puisqu'elle est Tout Hiver. Pierre RONSARD: Sonnets pour Hélène
ELEMENTS POUR UNE INTRODUCTION 1. Rappel historique et littéraire Ronsard a célébré de nombreuses jeunes femmes à travers son oeuvre poétique ; Cassandre, Marie, et la fille d'honneur de Catherine de Médicis, Hélène de Surgères à qui ce sonnet est adressé. Son amour, le poète ne l'exprime jamais sans évoquer en même temps son angoisse du temps qui passe (« Cueillez, cueillez votre jeunesse » écrit-il à Cassandre), du temps qui creuse entre la jeune fille qu'il aime et luimême un écart tragique,...
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Etudier les vers suivants de Ronsard :
Etudier les vers suivants de Ronsard : Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras : Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas ; Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force Des Nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ? Sacrilège meurtrier ! Si l'on pend un voleur Pour piller un butin de bien peu de valeur, Combien de feux, de fers, de morts et de détresses Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ? Forêt, haute maison des oiseaux bocagers ! Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers...
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Les Châtiments VII, 5 de Victor Hugo
Les Châtiments VII, 5 de Victor Hugo Introduction : De nos jours, Victor Hugo est davantage étudié pour son œuvre dramatique mais il n’en demeure pas moins un des plus grand poète de la littérature française. En effet, il occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de nos lettres ; il domine le XIXème siècle par la durée de sa vie et de sa carrière, par la fécondité de son génie et la diversité de son œuvre. Pourtant, s’il a travaillé presque tous les genres, du roman au théâtre en passant p...
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NÉAERE (fragment) - Idylles.
NÉAERE (fragment) - Idylles. O! Soit que l'astre pur des deux frères d'Hélène Calme sous ton vaisseau la vague ionienne, Soit qu'aux bords de Paestum, sous ta soigneuse main, Les roses deux fois l'an couronnent ton jardin, Au coucher du soleil, si ton âme attendrie Tombe en une muette et molle rêverie, Alors, mon Clinias, appelle, appelle-moi, Je viendrai, Clinias, je volerai vers toi. Mon âme vagabonde à travers le feuillage Frémira. Sur les vents ou sur quelque nuage Tu la verras descendre, ou...
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Gustave Flaubert, Madame Bovary, partie I, chapitre IV
Demande d'échange de corrigé de adel charaf ([email protected]). Sujet déposé : commentaire Gustave Flaubert, Madame Bovary, partie 1 , chapitre IV Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1) partie, chapitre IV La noce est un morceau de choix dans la littérature réaliste du XIX siècle (cf. Zola dans L'Assommoir). Flaubert ne rate pas cette belle occasion de nous présenter une noce normande dans une description en mouvement d'un grand réalisme même si le narrateur adopte un regard amusé sur ces p...
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Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Les horloges
Commentaire du poème d’Emile Verhaeren, « Les Horloges » Introduction « Les horloges « est un poème d’Emile Verhaeren écrit en 1891 et extrait du recueil intitulé Les bords de la route. Ce poème de cinq strophes (quatre quatrains et un sizain) aux vers irréguliers évoque la fuite du temps à travers le thème de l’horloge. Projet de lecture : Comment ce poème exprime-t-il l’angoisse de la fuite du temps ? I) La description des horloges Ce poème se présente comme une description, un portrait mé...
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Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Poèmes saturniens) - Effet de nuit
Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Poèmes saturniens) – « Effet de nuit » Introduction : Le poème « Effet de nuit » se trouve dans la section « Eaux Fortes » du recueil de Verlaine, Poèmes saturniens, publié en 1866. Dans ce recueil, Verlaine se pace sous le signe de Saturne, planète de la mélancolie. Les Saturniens figurent une sorte de communauté imaginaire à laquelle se trouvent associés tous ceux qui subissent l'influence de la « fauve planète. » La section « Eaux Fortes » au sein de laqu...
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LE LION, LE LOUP ET LE RENARD - LA FONTAINE in Fables
Introduction La fable ne se réduit pus chez La Fontaine à la sécheresse de l'apologue, où tout est subordonné à la démonstration d'une vérité morale, le plus souvent il s'efface derrière ses personnages et se contente de les faire vivre devant nous dans la complexité de leur caractère. I. Le lion : un monarque autoritaire et intransigeant Le principal intérêt de cette fable réside sans doute dans les personnages que La Fontaine campe avec un étonnant relief. Les deux premiers vers suffisent à tr...
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Nathalie SARRAUTE, Le planétarium
« Qui est là? — C'est moi, ton frère, c'est Pierre... » Il entend comme un pépiement, un remue-ménage heureux, un déclic rapide, un bruit de chaîne léger, joyeux, la porte s'ouvre... « Ah, c'est toi... » Il avait oublié ce regard sous les paupières usées, fardées, un bon regard d'où ruisselle une tendre émotion... « C'est toi, Pierre... Mais bien sûr que tu ne me déranges pas... Je suis contente de te voir, tu viens si rarement... Mais fais voir un peu, que je te regarde, que je regarde un peu l...
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Annie Ernaux, La Place
Annie Ernaux, La Place, « Comment décrire la vision d'un monde où tout coûte cher… ». Comment décrire la vision d'un monde où tout coûte cher. Il y a l'odeur de linge frais d'un matin d'octobre, la dernière chanson du poste qui bruit dans la tête. Soudain, ma robe s'accroche par la poche à la poignée du vélo, se déchire. Le drame, les cris, la journée est finie. "Cette gosse ne compte rien!" Sacralisation obligée des choses. Et sous toutes les paroles, des uns et des autres, les miennes, soupço...
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Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Sagesse) - L'échelonnement des haies
Paul Verlaine, Sagesse, III, « L'échelonnement des haies », 1881. 1. L'échelonnement des haies 2. Moutonne à l'infini, mer 3. Claire dans le brouillard clair 4. Qui sent bon les jeunes baies. 5. Des arbres et des moulins 6. Sont légers sur le vert tendre 7. Où vient s'ébattre et s'étendre 8. L'agilité des poulains. 9. Dans ce vague d'un Dimanche 10. Voici se jouer aussi 11. De grandes brebis aussi 12. Douces que leur laine blanche. 13. Tout à l'heure déferlait 14. L'onde, roulée en volutes(1),...