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Annie Ernaux, La Place

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Annie Ernaux, La Place Comment décrire la vision d'un monde où tout coûte cher. Il y a l'odeur de linge frais d'un matin d'octobre, la dernière chanson du poste qui bruit dans la tête. Soudain, ma robe s'accroche par la poche à la poignée du vélo, se déchire. Le drame, les cris, la journée est finie. "Cette gosse ne compte rien !" Sacralisation obligée des choses. Et sous toutes les paroles, des uns et des autres, les miennes, soupçonner des envies et des comparaisons. Quand je disais, "Il y a une fille qui a visité les châteaux de la Loire", aussitôt, fâchés, "Tu as bien le temps d'y aller. Sois heureuse avec ce que tu as." Un manque continuel, sans fond. Mais désirer pour désirer, car ne pas savoir au fond ce qui est beau, ce qu'il faudrait aimer. Mon père s'en est toujours remis aux conseils du peintre, du menuisier, pour les couleurs et les formes, ce qui se fait. Ignorer jusqu'à l'idée qu'on puisse s'entourer d'objets choisis un par un. Dans leur chambre, aucune décoration, juste des photos encadrées, des napperons fabriqués pour la fête des mères, et sur la cheminée, un grand buste d'enfant en céramique, que le marchand de meubles avait joint en prime pour l'achat d'un cosy-corner. Leit-motiv, il ne faut pas péter plus haut qu'on l'a.

« Annie Ernaux, La Place, « Comment décrire la vision d'un monde où tout coûte cher… ». Comment décrire la vision d'un monde où tout coûte cher.

Il y a l'odeur de linge frais d'un matin d'octobre, la dernière chanson du poste qui bruit dans la tête.

Soudain, ma robe s'accroche par la poche à la poignée du vélo, se déchire.

Le drame, les cris, la journée est finie.

"Cette gosse ne compte rien!" Sacralisation obligée des choses.

Et sous toutes les paroles, des uns et des autres, les miennes, soupçonner des envies et des comparaisons.

Quand je disais, « Il y a une fille qui a visité les châteaux de la Loire », aussitôt, fâchés, « Tu as bien le temps d'y aller.

Sois heureuse avec ce que tu as ».

Un manque continuel sans fond. Mais désirer pour désirer, car ne pas savoir au fond ce qui est beau, ce qu'il faudrait aimer.

Mon père s'en est toujours remis aux conseils de peintre, du menuiser, pour les couleurs et les formes, ce qui se fait.

Ignorer jusqu'à l'idée qu'on puisse s'entourer d'objets choisis par un.

Dans leur chambre, aucune décoration, juste des photos encadrées, des napperons fabriqués pour la fête des mères, et sur la cheminée, un grand buste d'enfant en céramique, que le marchand de meuble avait joint en prime pour l'achat d'un cosy-corner. Leitmotiv, il ne faut pas péter plus haut qu'on l'a. **** Annie Ernaux : écrivain française née le 1er septembre 1940. Agrégée et professeur de lettres modernes maintenant à la retraite, Annie Ernaux a passé son enfance et sa jeunesse en Normandie.

Elle est née dans un milieu social plutôt modeste : ses parents étaient d’abord ouvriers, ensuite petits commerçants.

Elle est successivement devenue institutrice, professeur certifié puis agrégé de lettres modernes.

Très tôt dans sa carrière littéraire, Annie Ernaux a renoncé à la fiction pour revenir inlassablement sur le matériau autobiographique constitué par son enfance dans le café-épicerie parental d’Yvetot. En 1984, elle obtient le prix Renaudot pour un de ses ouvrages à caractère autobiographique, la Place. La Place : Cette œuvre autobiographique dépeint, dans la langue simple, les « petites gens » du café-épicerie de des parents de l’auteur à Yvetot en Normandie. Extrait à étudier : auteur qui évoque la mentalité de sa famille et une vie dans laquelle l’argent compte beaucoup. I- Un texte original A- Une autobiographie ? • Il s’agit d’une autobiographie mais d’un genre différent (ex : différent des Confessions ou des Mots). • Il y a des marques de 1e personne mais elles ne sont pas très nombreuses. Cf.

« ma robe » ; « je disais » ; « Mon père » ; « les miennes »… Comme dans une autobiographie, il y a bien identité entre l’auteur, le narrateur et le personnage principal. Opposition entre le « je » de l’écrivain adulte qui écrit et le « je » de l’enfant qu’elle était. • Auteure qui raconte sa vie.

Cf.

l’évocation de personnes réelles, comme son « père ». Cf.

la description qu’elle donne de la chambre de ses parents.

Ex : « Dans leur chambre, aucune décoration, juste des photos encadrées, des napperons fabriqués pour la fête des mères, et sur la cheminée, un grand buste d'enfant en céramique »... B- Évocation de souvenirs • Montrez que dans ce texte, l’auteur semble évoquer des souvenirs comme s’ils se présentaient à sa mémoire. Ex : « Il y a l'odeur de linge frais d'un matin d'octobre, la dernière chanson du poste qui bruit dans la tête » > énumération de souvenirs. • Il ne s’agit pas d’un récit chronologique qui raconte une suite d’événements avec clairement un « je » qui raconte. Ex : « Soudain, ma robe s'accroche par la poche à la poignée du vélo, se déchire » > « Soudain » marque la surprise, événement qui se détache du reste.

Mais l’auteur ne date pas précisément l’événement.

Présent : présent de narration > évoque au présent des faits passés.

Cela actualise le procès.

Donne l’impression que les choses se passent à l’instant même.

Auteur qui semble revivre l’événement. Ex : « Le drame, les cris, la journée est finie » > rapidité… Ne donne pas de détails, insiste sur les événements. »

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