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LES CONCEPTIONS LITTÉRAIRES DE MUSSET

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La faculté créatrice lui paraît dépendre de l'intensité du sentiment. Tous les excès se justifient, du moment qu'ils aboutissent à une sorte d'ivresse poétique. Le vrai poète ne fait que traduire aussi directement que possible les émotions qu'il ressent. La souffrance devient donc un principe de poésie, ce qui la rend précieuse. Pour ne pas perdre le contact avec sa propre émotion, Musset se refuse au travail minutieux du style. Il n'a que mépris pour le versificateur laborieux, qui « rature et barbouille ». Du moins, n'a-t-il jamais douté des bienfaits de la culture. Il est fier de sa formation classique. Il a subi l'imprégnation de ses lectures à tel point que l'utilisation qu'il en fait, est toute naturelle, à peine consciente.

« La faculté créatrice lui paraît dépendre de l'intensité du sentiment.

Tous les excès se justifient, du moment qu'ils aboutissent à une sorte d'ivresse poétique.

Le vrai poète ne fait que traduire aussi directement que possible les émotions qu'il ressent.

La souffrance devient donc un principe de poésie, ce qui la rend précieuse.

Pour ne pas perdre le contact avec sa propre émotion, Musset se refuse au travail minutieux du style.

Il n'a que mépris pour le versificateur laborieux, qui « rature et barbouille ».

Du moins, n'a-t-il jamais douté des bienfaits de la culture.

Il est fier de sa formation classique.

Il a subi l'imprégnation de ses lectures à tel point que l'utilisation qu'il en fait, est toute naturelle, à peine consciente. Il place au-dessus de tout le don poétique.

Il a conscience de posséder ce don.

« Il m'est permis, dit-il, de m'exprimer dans une langue que le premier venu ne parle pas.

» Il trouve sans peine la formule la plus heureuse, le rythme le mieux approprié.

Son style fourmille d'images neuves et hardies, charmantes ou cocasses.

Ce renouvellement perpétuel des idées et des images a quelque chose d'éblouissant, mais il en résulte parfois des incohérences et des obscurités. Il a traversé deux crises romantiques.

En 1829 et 183o, il a lutté avec ses amis du Cénacle pour l'idéal littéraire nouveau.

Lorsqu'il a vu que le romantisme prenait figure de dogme intolérant, il s'en est dégagé.

En 1833 et 1834, George Sand l'a ramené au romantisme conçu non plus comme une doctrine d'école, mais comme une philosophie et une esthétique du sentiment.

Le reste du temps, s'il a été romantique, ce n'est pas en vertu d'une théorie, mais par le fait de son tempérament passionné, excessif et à certains égards désespéré. Pourtant son intelligence est classique.

Il a le goût des idées claires, une sorte de discrétion aristocratique, le souci de la vérité humaine, le respect de la tradition littéraire.

La beauté antique le ravit.

Régnier, Molière, La Fontaine, Racine, Chénier comptent parmi ses maîtres favoris.

En 1838, à une époque où d'ailleurs il est amoureux de la jeune tragédienne Rachel, il envisage avec faveur une renaissance de la tragédie, dont les règles lui semblent non des entraves, mais « des armes, des recettes, des leviers ». Par indépendance d'esprit, par horreur du dogmatisme, par orgueil peut-être, il n'a jamais consenti à se ranger de façon définitive dans l'un ou l'autre des deux camps.

Littérairement il a été très seul.

Sa carrière en a certainement souffert.. »

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