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LE THÉÂTRE AU 18e SIÈCLE

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On adore le théâtre au 18e siècle : multiplication des salles publiques et privées, intérêt de la bonne société pour les acteurs, grand nombre de créations, mais peu de chefs-d'oeuvres. Le théâtre classique, qui étend son influence sur la plupart des nations européennes, fait peser l'ombre de ses grands dramaturges sur leurs successeurs. I. LA TRAGÉDIE Les auteurs s'essoufflent en vain à renouveler les contenus d'un modèle figé qui n'est plus adapté à un temps politiquement, sociologiquement et idéologiquement différent. Les tragédies de Voltaire, vivement appréciées à l'époque, font figure pour nous de pâles contre-façons malgré quelques innovations dramatiques et scéniques et l'introduction d'idées philosophiques.

« LE THÉÂTRE AU 18e SIÈCLE On adore le théâtre au 18e siècle : multiplication des salles publiques et privées, intérêt de la bonne société pour les acteurs, grand nombre de créations, mais peu de chefs-d'oeuvres.

Le théâtre classique, qui étend son influence sur la plupart des nations européennes, fait peser l'ombre de ses grands dramaturges sur leurs successeurs. I.

LA TRAGÉDIE Les auteurs s'essoufflent en vain à renouveler les contenus d'un modèle figé qui n'est plus adapté à un temps politiquement, sociologiquement et idéologiquement différent.

Les tragédies de Voltaire, vivement appréciées à l'époque, font figure pour nous de pâles contre-façons malgré quelques innovations dramatiques et scéniques et l'introduction d'idées philosophiques. II.

LA COMÉDIE D'une production abondante, qui ne se prive pas de piller Molière, on peut retenir Le Légataire universel de Régnard (1708), comédie d'intrigue burlesque et superficielle mais alerte et gaie, Turcaret (1709), une comédie de moeurs de Le Sage, très violente satire d'un financier corrompu. Des tendances nouvelles toutefois apparaissent avec la comédie larmoyante de Destouches et Nivelle de La Chaussée, plus moralisante et émouvante que comique.

Le siècle ne compte en fait que deux grands dramaturges. 1.

Marivaux (1688-1763) Formé à l'école des Italiens, il crée une comédie originale, fondée sur l'analyse minutieuse et pénétrante du sentiment amoureux dont il excelle à peindre la naissance, les surprises et la cruauté à travers les méandres subtils d'un langage précieux et raffiné (marivaudage).

Citons : La Surprise de l'Amour (1722), La Double Inconstance (1723), Le jeu de l'Amour et du Hasard (1730), Les Fausses Confidences. Il aborde aussi des problèmes sociaux et politiques dans La Colonie et L'Ile des Esclaves (1725).

Auteur de second plan au 18' s.

il séduira aux siècles suivants, par sa modernité et sa fantaisie, les admirateurs de Musset, Giraudoux et nos contemporains. 2.

Beaumarchais (1732-1799) Dialoguiste brillant plein de verve et de gaité, il introduit dans les intrigues éblouissantes du Barbier de Séville (1775) et du Mariage de Figaro (1792), une satire politique et sociale hardie de ton prérévolutionnaire.

Avec Figaro, il a créé le type du Français frondeur, gai et débrouillard, épris de justice et de liberté. III.

UN NOUVEAU GENRE : LE DRAME BOURGEOIS Tentative pour rompre la division traditionnelle comédie-tragédie, il traduit le goût du temps pour le sentimentalisme et l'essor d'une classe qui s'interroge sur elle-même.

Centré sur un événement dramatique intervenant dans la vie quotidienne d'une famille bourgeoise, il s'attache à la peinture des conditions et des relations familiales (au lieu des caractères et des passions) ; il exalte la vertu à grand renfort de sentences morales, tirades édifiantes et tableaux touchants.

Les titres sont caractéristiques : Le Fils naturel (1757), Le Père de famille (1758) de Diderot, La Mère coupable (1792) de Beaumarchais Écrit en prose, il cultive le pathétique et demande une mise en scène et un jeu d'acteurs réalistes.

La théorie du « genre sérieux » élaborée par Diderot est séduisante pour les perspectives nouvelles qu'elle ouvre — elle sera retenue au 19e s.

— mais les oeuvres produites sont médiocres à l'exception du Philosophe sans le savoir de Sedaine, et totalement oubliées de nos jours. Siècle d'idées et passionné d'art dramatique, le 18' siècle a beaucoup débattu du théâtre : Diderot dans Le Paradoxe du Comédien, soutient l'idée que pour exprimer les passions, l'acteur doit rester insensible et contrôler ses effets. Voltaire dénonce le sort réservé aux comédiens, toujours mis au ban de l'Église.

Rousseau quant à lui accuse d'immoralité un théâtre qui, par ailleurs, reste trop souvent un rituel social où il est moins important pour les spectateurs de voir que d'être vus.. »

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