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LA POÉSIE AU 18e SIÈCLE

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Beaucoup de versificateurs mais peu de poètes. Étouffés sous les règles héritées de Malherbe, confondant poésie avec pensée rimée et parée d'ornements (périphrases obscures, allusions mythologiques, éloquence pompeuse) ou simple art d'agrément, les écrivains du temps n'ont pas la fibre poétique. Il est vrai que le combat pour le triomphe de la Raison et des Lumières les entraîne vers d'autres formes littéraires. Même l'enthousiasme révolutionnaire ne suscitera pas de grande poésie lyrique. Une exception, André Chénier, et c'est paradoxalement chez des prosateurs qu'on trouvera le germe de la sensibilité qui s'épanouira au siècle suivant.

« I.

UN SIÈCLE DÉSERTÉ PAR LES MUSES Beaucoup de versificateurs mais peu de poètes.

Étouffés sous les règles héritées de Malherbe, confondant poésie avec pensée rimée et parée d'ornements (périphrases obscures, allusions mythologiques, éloquence pompeuse) ou simple art d'agrément, les écrivains du temps n'ont pas la fibre poétique.

Il est vrai que le combat pour le triomphe de la Raison et des Lumières les entraîne vers d'autres formes littéraires.

Même l'enthousiasme révolutionnaire ne suscitera pas de grande poésie lyrique.

Une exception, André Chénier, et c'est paradoxalement chez des prosateurs qu'on trouvera le germe de la sensibilité qui s'épanouira au siècle suivant. II.

ANDRÉ CHÉNIER (1762-1794) Mort jeune, Chénier laisse une oeuvre considérable.

Amoureux de la beauté antique mais homme de son temps par sa sensibilité et son ardeur civique, lyrique inspiré et théoricien de la poésie, il renoue avec les idéaux de la Pléiade.

Il réhabilite l'inspiration : « L'art ne fait que des vers, le coeur seul est poète.

», et nourrit des ambitions grandioses de poésie philosophique : « Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques ».

On peut retenir, plus que l'ardeur vengeresse de ses oeuvres militantes contre la Terreur, d'une éloquence un peu emphatique, la beauté plastique d'une poésie inspirée de la Grèce et l'harmonie douce et pure quoiqu'un peu mièvre, d'une mélodie qui parle au coeur (La Jeune Tarentine; La Jeune Captive). III.

UNE NOUVELLE SENSIBILITÉ Diderot exaltant la force du génie l'oppose au goût qui, suivant l'esthétique classique, soumet l'art à l'observance de règles ; il donne par avance une définition du poète romantique : L'homme de génie est celui dont l'âme, plus étendue, frappée par les sensations de tous les êtres, intéressée à tout ce qui est dans la nature, ne reçoit pas une idée qu'elle n'éveille un sentiment; tout l'anime et tout s'y conserve.

» Sentiment de la nature, exaltation de la sensibilité et des élans du coeur, extase religieuse ou sens fatal du malheur ; ces thèmes à forte charge poétique seront développés par Rousseau dans une prose plus belle que bien des vers (2e moitié du 18e siècle).. »

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