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Jean Paulhan

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Jean Paulhan est né à Nîmes. En 1907, il est professeur de Lettres à Madagascar, puis il devient chercheur d'or. En 1912, il est nommé professeur de langue malgache à l'École des Langues orientales, à Paris. Un an plus tard, il publie une étude sur la poésie malgache : Les Hain-Tenys Merinas. Ce premier livre comprend une partie qui traite de ce qui sera désormais au centre de l'œuvre de Jean Paulhan : les rapports entre la pensée et le langage, entre l'expression poétique et ce qu'on appelle l'inspiration, bref à l'importance de la rhétorique. Que la réflexion de Jean Paulhan s'applique à la littérature ou à la vie même : guerre, justice, résistance, ce à quoi elle s'oppose c'est que l'on prenne, ou feigne de prendre, la paille pour le grain, comme il dit, que l'on confonde l'une avec l'autre par un subterfuge, ou une maladresse du langage. C'est pourquoi toute son œuvre est un patient effort, d'une rigueur exemplaire, pour tenter de libérer l'homme de la sujétion des mots. Alors qu'on aurait pu croire qu'une telle recherche était l'une des plus abstraites qui soient, les événements, l'expérience ont prouvé que cette méthode pouvait trouver une application immédiate quand elle s'exerce sur les conflits qui déchirent les hommes ; elle jette sur les guerres et les révolutions une lueur étrange à force de clarté. Ce n'est pas l'aspect le moins étonnant de cette pensée, en apparence la plus désintéressée des contingences, car il lui arrive, quand l'action l'entraîne dans la mêlée de s'adapter exactement aux problèmes que le hasard lui propose, avec infiniment plus de logique et de force que celle des sociologues, des juristes, des hommes politiques et des écrivains qui se flattent d'être "engagés". Son bon sens fait scandale, tant il est vrai qu'il n'est pas aussi communément partagé qu'on veut bien le dire. L'étonnement de Paulhan vient de là, lorsqu'il découvre à quel point ce qui lui semblait aller de soi est peu compris. Cela va parfois jusqu'à lui donner quelque chose d'égaré, comme il arriverait à quelqu'un qui, disant le plus évident, ne verrait autour de lui que des visages souriants, gênés ou indulgents.

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