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Intellectualisme et poétique de Valéry

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Né à Sète, d'origine corse par son père, génoise par sa mère, PAUL VALÉRY, après avoir rêvé d'être marin, se résigne à étudier le droit. En 1890, il rencontre Pierre Louis, qui l'introduit dans le monde littéraire parisien. Il devient le disciple de Mallarmé, l'ami de Gide. Ses premiers poèmes, ses essais en prose le montrent en possession de son esthétique et de sa méthode, mais passent à peu près inaperçus. Il se persuade alors que « le souci de l'effet à produire sur les autres » nuit à la vie intellectuelle. Il renonce donc à la carrière d'écrivain et décide de se consacrer à la recherche philosophique et mathématique. Pour assurer sa vie matérielle, il entre dans l'administration de l'État. Il sera ensuite de 1900 à 1922 le secrétaire d'un important publiciste. En 1913, l'éditeur Gallimard lui demande de rassembler ses vers de jeunesse. Il prend goût à ce travail et compose, en guise d'adieu à la poésie, La Jeune Parque. Ce poème, publié en 1917, le rend célèbre. Pendant quelques années encore, il s'adonne à la poésie. Après la publication de Charmes (1922), nouvel effacement du poète, qui cède la place au prosateur. Personnalité extrêmement séduisante, causeur éblouissant, il est l'idole de la haute société intellectuelle. En 1927, il entre à l'Académie française. Dans son discours de réception, il omet volontairement de prononcer le nom d'Anatole France, son prédécesseur, coupable d'avoir méconnu Mallarmé. Ainsi se concrétise l'opposition de deux tempéraments littéraires, de deux esthétiques. Il vieillit chargé d'honneurs. Quand il meurt, en 1945, le gouvernement du général de Gaulle lui fait des obsèques nationales.

« PAUL VALÉRY (187I-I945) Né à Sète, d'origine corse par son père, génoise par sa mère, PAUL VALÉRY, après avoir rêvé d'être marin, se résigne à étudier le droit.

En 1890, il rencontre Pierre Louis, qui l'introduit dans le monde littéraire parisien.

Il devient le disciple de Mallarmé, l'ami de Gide. Ses premiers poèmes, ses essais en prose le montrent en possession de son esthétique et de sa méthode, mais passent à peu près inaperçus. Il se persuade alors que « le souci de l'effet à produire sur les autres » nuit à la vie intellectuelle.

Il renonce donc à la carrière d'écrivain et décide de se consacrer à la recherche philosophique et mathématique.

Pour assurer sa vie matérielle, il entre dans l'administration de l'État.

Il sera ensuite de 1900 à 1922 le secrétaire d'un important publiciste. En 1913, l'éditeur Gallimard lui demande de rassembler ses vers de jeunesse.

Il prend goût à ce travail et compose, en guise d'adieu à la poésie, La Jeune Parque.

Ce poème, publié en 1917, le rend célèbre.

Pendant quelques années encore, il s'adonne à la poésie. Après la publication de Charmes (1922), nouvel effacement du poète, qui cède la place au prosateur.

Personnalité extrêmement séduisante, causeur éblouissant, il est l'idole de la haute société intellectuelle.

En 1927, il entre à l'Académie française.

Dans son discours de réception, il omet volontairement de prononcer le nom d'Anatole France, son prédécesseur, coupable d'avoir méconnu Mallarmé.

Ainsi se concrétise l'opposition de deux tempéraments littéraires, de deux esthétiques.

Il vieillit chargé d'honneurs.

Quand il meurt, en 1945, le gouvernement du général de Gaulle lui fait des obsèques nationales. PRINCIPALES OEUVRES Album de vers anciens (1920).

Sous ce titre, sont rassemblés une vingtaine de poèmes qui avaient paru séparément, entre 1890 et 1893, dans diverses revues. La Soirée avec M.

Teste (1896). Cet essai constitue avec certains autres, publiés beaucoup plus tard, un ensemble intitulé Monsieur Teste.

Paul Valéry désigne sous ce nom un personnage imaginaire, intellectuel pur, qui s'emploie à démonter les mécanismes mentaux de l'être humain Certains traits de Paul Valéry se retrouvent, considérablement grossis, chez M.

Teste. La Jeune Parque (1917).

Paul Valéry eut besoin de quatre ans pour mettre au point ce poème de 512 vers.

La Jeune Parque est dédiée à Gide. Charmes (1922). Ce recueil compte vingt et un poèmes, les uns très courts (Le Sylphe, Les Grenades), d'autres relativement longs (Fragments du Narcisse, La Pythie, Ébauche d'un serpent, Le Cimetière marin).

La plupart de ces poèmes développent des vues philosophiques.

Le Cimetière marin (il s'agit du cimetière de Sète) a pour sujet l'illusion de l'immortalité et l'appel de la vie. L'Ame et la danse.

Eupalinos ou l'Architecte (1923).

Réflexions sur des problèmes d'esthétique. Variété (1924-1944) : cinq volumes d'essais. Mon Faust (1946) : Variation dialoguée sur le thème de Faust. L'INTELLECTUALISME DE VALÉRY A l'inverse des surréalistes, qui fondent leur art sur l'automatisme et le jeu involontaire de la pensée, Paul Valéry place plus haut que tout « l'exercice de l'intellect ».

Il n'a jamais cessé de s'y entraîner.

On a parlé de son « intelligence de froid cristal ».

Mais la formule est trompeuse, car elle semble méconnaître l'intensité de vie qui rend si séduisante toute son oeuvre, vers et prose. Beaucoup de ses méditations portent sur l'activité de l'esprit : l'intelligence d'abord uniquement tendue vers l'absolu et la pureté, puis troublée par les sollicitations des sens, et finissant par accepter un compromis inévitable (La Jeune Parque); les délices et les tourments de la connaissance de soi (Fragments du Narcisse); l'inspiration poétique (La Pythie).

Il s'applique également à « restituer par les moyens du langage articulé ces choses que tentent obscurément d'exprimer les cris, les larmes, les caresses, les baisers, les soupirs ».

Il conçoit le monde comme un jeu de rapports qu'il s'agit de démêler.

Il n'a pas de système au sens philosophique du mot. Son dilettantisme le pousse à voir dans la pensée un effort qui n'est jamais achevé et qui ne permet jamais de conclure.

Il y a chez lui beaucoup de scepticisme.

Il n'est pas spiritualiste.

Il se méfie de la science.

Il se demande « si l'esprit humain pourra surmonter ce que l'esprit humain a fait; si l'intellect humain peut sauver le monde et d'abord soi-même ».

Il voit dans notre époque « un conflit sans issue entre des choses qui ne savent pas mourir et des choses qui ne peuvent pas vivre ».

C'est pourquoi la tradition et le progrès lui apparaissent comme « les deux grands ennemis du genre humain ». LA POÉTIQUE DE VALÉRY Il ne croit pas beaucoup à l'inspiration.

Elle existe Mais ses manifestations ne sauraient être que « brèves et fortuites » : un hasard heureux « entre cent mille coups quelconques ».

L'oeuvre poétique est le fruit d'un labeur parfaitement conscient et volontaire.

Elle n'est jamais vraiment achevée.

Elle peut toujours être reprise et modifiée.

Elle nécessite la patience, une connaissance exacte des difficultés et des ressources du langage.

« L'architecte de poèmes » est avant tout un technicien des mots.

Selon l'exemple de son maître Mallarmé, Valéry les prend dans une acception voisine de leur étymologie, il les transpose de l'abstrait dans le concret, il les met à des places inattendues, il use « de raccourcis et d'ellipses », tout en se maintenant « dans l'armature de la prosodie Classique ». « L'adorable allure du rythme » lui permet de penser « par artifice une pensée toute certaine, merveilleusement prévoyante, aux lacunes calculées, sans ténèbres involontaires ».

Il tend ainsi vers une poésie exempte de tout élément non poétique.

A cette poésie sans alliage il a donné le nom de « poésie pure ».

Idéal que les poètes ne peuvent atteindre que dans leurs meilleurs moments.

« Ce qu'on appelle un poème se compose pratiquement de fragments de poésie pure enchâssés dans la matière d'un discours ».

Sur certains points, poésie et musique se rejoignent.

L'agencement de La Jeune Parque a pour but de produire « une impression analogue à celle des récitatifs qui se trouvent dans Gluck et particulièrement dans l'Alceste ».

La poésie de Valéry ne s'adresse évidemment qu'à une élite.

Elle exige du lecteur une grande tension d'esprit.

Elle n'est pas un délassement futile, mais « une fête de l'intellect ».. »

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