Lecture linéaire N°1 SENSATION, Arthur Rimbaud.
Publié le 20/12/2025
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«
Lecture linéaire N°1
SENSATION,
Arthur Rimbaud.
INTRODUCTION
Arthur RIMBAUD est né à Charleville dans les Ardennes en 1854 et à
16 ans il remet à son ami Demeny 22 poèmes.
Ce sont des textes de jeunesse écrit en pleine révolte adolescente,
notamment lors ses fugues qui seront publiés à titre posthume
(après sa mort) dans Cahiers de Douai.
Il est élevé par sa mère, son père les a quittés.
C’est un élève brillant qui
a reçu des prix d’excellence en littérature et en latin
A 17 ans il noue une relation passionnée et orageuse avec un notre poète
Paul Verlaine.
À la suite d’une menace de rupture, Verlaine ivre lui tire
dessus et le blesse au poignet, c’est « le drame de Bruxelles ».
Rimbaud
écrira une Saison en enfer.
A 20 ans, il arrête d’écrire pour mener une vie d’aventure et de
commerce (café, ivoire, or…) à travers le monde.
Souffrant d’une tumeur au genou, il rentre à Marseille en 1891 où il
meurt à l’âge de 37 ans.
Présentation de l’oeuvre
Le poème « Sensation » par sa brièveté (8 vers) et sa structure
grammaticale car pour chaque quatrain en rimes croisées le seul
sujet est le « je » du poète.
Dans “Sensation” Arthur Rimbaud décrit avec simplicité le bonheur qu’il
ressent à marcher seul dans la nature.
Sa solitude est compensée par une
harmonie parfaite avec la nature et la découverte de la sensualité et de
l’amour.
Problématiques possibles
1-Pour guider notre explication du poème, nous nous demanderons de
quelle manière il exprime le rêve d’émancipation et de liberté du poète.
2-En quoi ce poème témoigne t il de quête de liberté et d’amour
1
« Je vais procéder à la lecture » ATTENTION DIRE LE TITRE
Après la lecture
Répéter
la
problématique
« Pour ce faire, nous allons étudier les 2 mouvements de ce texte »
Pour mener cette analyse linéaire du poème “Sensation” d’Arthur
Rimbaud, nous suivrons le mouvement naturel du texte en adoptant un
découpage par strophe.
La première strophe présente avec sensualité une évasion dans la nature.
La seconde strophe décrit les sentiments abstraits qui submergent le
poète.
1-STROPHE 1 : UNE EVASION DANS LA NATURE
Ces deux premiers vers évoquent une ambiance chaude et estivale, ainsi
qu’une nature luxuriante.
La nature est et son champ lexical sont
omniprésents “été” ; “sentiers” ; “blés” ; “herbe” ; “vent”.
La marche dans les sentiers et le contact avec l'herbe menue
suggèrent un rapport direct avec la nature que le poète personnifie.
D’ailleurs, l’adjectif « menue » renvoie plus souvent à une silhouette (un
corps menu) qu’à un paysage.
Avec les "soirs bleus d'été" et l’utilisation du mot "picoté", le poète met en
avant deux éléments sensoriels : la vue (« bleu »), le toucher
(« picoté » sans oublier l'image de fouler "l'herbe menue" qui évoque la
sensation tactile et renforcent le réalisme sensoriel).
Le titre du poème
« sensation » prend alors tout son sens.
Rimbaud évoque avec simplicité une déambulation dans la nature les soirs
d’été.
V3 avec l’adjectif mis en apposition « rêveur », on remarque
l’impression d’errance et de fugue et l’importance que le jeune poète
accorde à son imagination.
On a l’impression d’un poète vagabond qui se
laisse aller.
L’harmonie est d’abord physique, en témoigne le lexique des
sensations : “picoté par les blés” ; “j’en sentirai la fraicheur à mes pieds”
; “je laisserai le vent baigner ma tête nue ».
2
La Nature semble prendre vie avec la capacité de procurer de la fraîcheur
et de baigner la tête du poète.
La fraîcheur ressentie aux pieds et le
vent qui baigne la tête personnifient cette Nature perçue comme
quasi magique… et créent ainsi une expérience sensorielle rendue d’autant
plus vivante par une synesthésie (= On pratique la synesthésie lorsqu’on
fait appel, pour définir une perception, à un terme normalement réservé à
des sensations d’ordre différent.
Par exemple, lorsqu’on parle d’une
couleur (sens de la vue) criarde (sens de l’ouïe) ou froide (sens du
toucher).
Dans ce texte Le procédé est ici parfaitement visible grâce aux
mélanges des éléments avec la terre (« j'en sentirai (normalement
odorat) la fraîcheur à mes pieds »), l’air (« le vent ») et l’eau
« baigner ») )…
Remarquons que les verbes sont tous conjugués au futur simple.
Le
poète ne raconte pas un souvenir, ces sensations ne sont pas encore
vécues, il se projette grâce au pouvoir de l’imagination.
On voit qu’il
s’abandonne progressivement à la nature, comme l’illustre la
progression des verbes.
Il est d’abord dans l’action “j’irai”, puis dans la
sensation « j’en sentirai” et enfin dans l’abandon “je laisserai ».
Pour lui
la liberté revient à retrouver un état naturel.
Il veut s’émanciper et
savourer la liberté et l’harmonie avec la nature.
Finalement, de cette première strophe se dégage un profond sentiment
de bien-être, de bonheur, renforcé par l’assonance en -é/-è qui
parcourt chacun des 4 premiers vers.
Ce jeu sur les sons dégage une
sensation de légèreté qui s’apparente à la liberté recherchée par le poète,
loin du foyer familial qu’il fuit.
On observe un mouvement descendant puis ascendant, partant du
ciel avec “les soirs bleus d’été” jusqu’au sol avec “mes pieds” et remontant
à la “tête nue”.
Ce mouvement peut mimer le regard du poète balayant la
nature qui s’offre à lui.
C’est également une occasion pour le poète d’évoquer son ancrage dans le
réel, il a “les pieds sur terre”, et sa recherche de l’élévation poétique avec
la tête dans le vent, qui se rapproche donc des nuages.
C’est donc un paysage bucolique que nous décrit la première strophe
Strophe 2 : LES SENTIMENTS ABSTRAITS DU POETE
La seconde strophe s’intéresse davantage aux sentiments abstraits du
poète.
3
L’ouverture par 2 négations dans les 2 hémistiches du vers 5, celle de
la parole “je ne parlerai pas” et celle de la pensée “je ne penserai rien”,
peut laisser penser que le poète refuse toute contrainte, il suggère un
abandon de la pensée rationnelle au profit d'une expérience
sensorielle et émotionnelle.
La conjonction de coordination “mais” qui suit peut appuyer cette
thèse.
Il n’accorde pas d’attention à la....
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