Devoir de Français

Vous imaginerez un dialogue humoristique entre deux personnages qui s'opposent sur la conception du bonheur ?

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La volonté [ne] fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C'est le motif de toutes les actions de tous les hommes. Jusqu'à ceux qui vont se pendre.   Et cependant depuis un si grand nombre d'années jamais personne, sans la foi, n'est arrivé à ce point où tous visent continuellement. Tous se plaignent, princes, sujets, nobles, roturiers, vieux, jeunes, forts, faibles, savants, ignorants, sains, malades, de tous pays, de tous les temps, de tous âges et de toutes conditions. [...]   Qu'est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu'il y a eu autrefois dans l'homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu'il essaie inutilement de remplir de tout ce qui l'environne, recherchant des choses absentes le secours qu'il n'obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c'est-à-dire que par Dieu même. -       Concevoir le bonheur comme accessible au cours de la vie humaine c'est en avoir une conception réductrice, manquant de plénitude. Pour Kant, prendre le bonheur au sérieux, c'est le penser comme devant être illimité. Aussi ne peut-il concerner que la vie posthume de l'âme, et son seul rapport avec la moralité est qu'elle nous en rend dignes, être vertueux permet d'accéder au bonheur mais post-mortem (sans toutefois que ce bonheur soit obtenu automatiquement : c'est une décision de Dieu qui nous l'accorde ou non).

« Analyse du sujet et règles générales et formelles qu'il implique Ce sujet invite à élaborer un dialogue argumentatif, c'est-à-dire qu'il faut mettre en présence, à travers deux interlocuteurs, deux thèses qui s'opposent.

Il va donc falloir procéder en deux temps: identifier dans un premier temps les deux thèses en développant l'argumentation, puis, ensuite, se plier aux exigences du dialogue.

La discussion doit progresser de manière cohérente, tenir compte des avis opposés, les rapprocher.

Il convient de ne pas dialoguer dans le vide mais de faire en sorte que se dégage du dialogue une signification globale. Le but n'est donc pas d'obtenir que l'un des deux interlocuteurs s'incline mais que le dialogue s'enrichisse; ce qui suppose de celui qui parle la volonté de se faire comprendre et de celui qui écoute la décision d'écouter et de comprendre. Quelques conseils formels La présentation des arguments doit se faire de la même façon que pour une dissertation ou un essai écrit. Chaque thèse présentée (ici deux thèses) doit suivre le schéma canonique suivant : Introduction partielle (thèse+présentation des arguments) - Argument n°1 + explication + justification + exemple - Argument n°2 + explication + justification + exemple - Argument n°3 + explication + justification + exemple Conclusion partielle (bilan) ATTENTION : Bien ménager des transitions logiques entre les différents arguments Il ne faut pas oublier non plus qu'il s'agit d'un dialogue : il est donc nécessaire de réaliser une introduction générale qui présente la situation spatio-temporelle et les personnages.

Il faudra donc agencer les arguments choisis pour défendre chacune des deux thèses de telle sorte qu'ils se répondent.

Il faudra construire le dialogue selon un processus d'arguments et de contre-arguments tout en montrant que les interlocuteurs ne sont pas totalement hermétiques à la thèse adverse et qu'ils peuvent parfois faire des concessions. En dernier lieu, il faut prêter attention à la mise en forme du dialogue qui doit respecter certains codes typographiques (emploi des guillemets et des tirets) et être vivant (emploi de verbes introducteurs variés, d'une ponctuation adéquate, d'interjections, voire de didascalies).

Il faut, en outre, terminer par une conclusion (soir l'un a convaincu l'autre, soit ils repartent sur les mêmes principes) qui souligne l'évolution de la situation après l'échange d'arguments. La question du bonheur Le thème de ce dialogue argumentatif est un des thèmes phares de la philosophie.

On peut donc s'appuyer pour chacune des thèses sur des grandes philosophies du bonheur mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un devoir de français impliquant que l'élève témoigne d'une bonne culture littéraire : il s'agit donc de penser à se référer ( en exemple notamment) à des œuvres littéraires ou à de grands auteurs. Les deux thèses doivent défendre chacune une conception du bonheur c'est-à-dire qu'elles doivent proposer une définition du bonheur et les moyens pour arriver à ce bonheur. On proposera ici seulement des pistes d'arguments concernant deux thèses possibles sur le bonheur. On peut noter préalablement que si les différentes philosophies du bonheur diffèrent plus ou moins radicalement sur la manière de la concevoir et de l'atteindre, elle gardent un trait commun : c'est de dépasser le fait d'un bonheur simplement subi, précaire ( car dû au hasard) pour tendre à la conscience du bonheur plus ou moins voulu et mérité qui le met au pouvoir de l'homme, que ce bonheur advienne au cours de la vie terrestre, ou postmortem ( cela peut être envisagé, dans le cadre de notre dialogue comme le point d'entente possible des interlocuteurs) I) Première thèse possible : le bonheur est lié à la moralité - Rechercher le bonheur, c'est viser le souverain Bien.

Dans ce contexte, le bonheur résulte de décisions humaines, il ne dépend plus seulement du hasard.(cf.

La philosophie de l'Antiquité affirme globalement une relation entre la vie heureuse et l'exigence morale ) - On peut considérer que le bonheur est la conséquence d'une vie vertueuse où les désirs sont modérés.

On peut avoir différentes conceptions de cette vertueuse visant le Bien : · Aristote considère qu'être vertueux, c'est réaliser pleinement ce pour quoi on est apte: les hommes doivent exercer l'activité qui est conforme à leur nature interne.

La vertu de l'homme consiste alors à se consacrer à la pensée rationnelle (la theoria) une fois que les besoins élémentaires sont satisfaits.

Le bonheur le plus grand se trouve au final dans la vie contemplative . On peut peut-être trouver en Rousseau un exemple littéraire de certain aspect cette théorie aristotélicienne : le Rousseau des Rêveries du promeneur solitaire montre que le bonheur est dans la solitude, dans le fait de se cultiver en soi-même :. »

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