Pierre de MARBEUF (1596-1645) - Le Solitaire
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Pierre de MARBEUF (1596-1645) - Le Solitaire (Extrait) ... Ô plaisirs passagers de notre vanité ! Êtes-vous donc suivis de quelque éternité ? Éternité de bien, éternité de peine, Lorsque je pense à toi tu m'assèches la veine : Ma plume ni mes vers ne peuvent plus couler, Ma langue s'engourdit, je ne peux plus parler. Gouffre d'éternité, tu n'as ni fond ni rive, De la fin de tes jours jamais le jour n'arrive, Et ce jour éternel qui toujours s'entre-suit, Aux plus clairs jugements n'est qu'une obscure nuit. Que si quelqu'un te nomme alors que je t'écoute, Hélas ! éternité, mon esprit ne voit goutte. Tous les siècles qu'on peut figurer par les sens, Les cents de millions, les milliards de cents, Ne font d'une minute une moindre parcelle, Si l'on veut les marquer à l'horloge éternelle. ...
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