Devoir de Français

Pierre Corneille, Rodogune princesse des Parthes, acte V, scène 4.

Extrait du document

Pierre Corneille, Rodogune princesse des Parthes, acte V, scène 4. Timagène Surpris d'un tel spectacle, à l'instant je m'écrie ; Et soudain, à mes cris, ce prince, en soupirant, Avec assez de peine entr'ouvre un oeil mourant, Et ce reste égaré de lumière incertaine Lui peignant son cher frère au lieu de Timagène, Rempli de votre idée, il m'adresse pour vous Ces mots où l'amitié règne sur le courroux : "Une main qui nous fut bien chère Venge ainsi le refus d'un coup trop inhumain. Régnez, et surtout, mon cher frère, Gardez-vous de la même main. C'est..." La Parque à ce mot lui coupe la parole, Sa lumière s'éteint, et son âme s'envole. Et moi, tout effrayé d'un si tragique sort, J'accours pour vous en faire un funeste rapport. Antiochus Rapport vraiment funeste, et sort vraiment tragique Qui va changer en pleurs l'allégresse publique ! O frère, plus aimé que la clarté du jour ! O rival, aussi cher que m'était mon amour ! Je te perds, et je trouve en ma douleur extrême Un malheur dans ta mort plus grand que ta mort même. O de ses derniers mots fatale obscurité, En quel gouffre d'horreurs m'as-tu précipité ? Quand j'y pense chercher la main qui l'assassine, Je m'impute à forfait tout ce que j'imagine, Mais aux marques enfin que tu m'en viens donner, Fatale obscurité ! Qui dois-je en soupçonner ? "Une main qui nous fut bien chère !" Madame, est-ce la vôtre, ou celle de ma mère ? Vous vouliez toutes deux un coup trop inhumain ; Nous vous avons tous deux refusé notre main ; Qui de vous s'est vengée ? Est-ce l'une, est-ce l'autre, Qui fait agir la sienne au refus de la nôtre ? Est-ce vous qu'en coupable il me faut regarder ? Est-ce vous désormais dont je me dois garder ? Cléopâtre Quoi ! Vous me soupçonnez ? Rodogune Quoi ! Je vous suis suspecte ?

« Pierre Corneille, Rodogune princesse des Parthes, acte V, scène 4. Timagène Surpris d’un tel spectacle, à l’instant je m’écrie ; Et soudain, à mes cris, ce prince, en soupirant, Avec assez de peine entr’ouvre un oeil mourant, Et ce reste égaré de lumière incertaine Lui peignant son cher frère au lieu de Timagène, Rempli de votre idée, il m’adresse pour vous Ces mots où l’amitié règne sur le courroux : "Une main qui nous fut bien chère Venge ainsi le refus d’un coup trop inhumain. Régnez, et surtout, mon cher frère, Gardez-vous de la même main. C’est..." La Parque à ce mot lui coupe la parole, Sa lumière s’éteint, et son âme s’envole. Et moi, tout effrayé d’un si tragique sort, J’accours pour vous en faire un funeste rapport. Antiochus Rapport vraiment funeste, et sort vraiment tragique Qui va changer en pleurs l’allégresse publique ! O frère, plus aimé que la clarté du jour ! O rival, aussi cher que m’était mon amour ! Je te perds, et je trouve en ma douleur extrême Un malheur dans ta mort plus grand que ta mort même. O de ses derniers mots fatale obscurité, En quel gouffre d’horreurs m’as-tu précipité ? Quand j’y pense chercher la main qui l’assassine, Je m’impute à forfait tout ce que j’imagine, Mais aux marques enfin que tu m’en viens donner, Fatale obscurité ! Qui dois-je en soupçonner ? "Une main qui nous fut bien chère !" Madame, est-ce la vôtre, ou celle de ma mère ? Vous vouliez toutes deux un coup trop inhumain ; Nous vous avons tous deux refusé notre main ; Qui de vous s’est vengée ? Est-ce l’une, est-ce l’autre, Qui fait agir la sienne au refus de la nôtre ? Est-ce vous qu’en coupable il me faut regarder ? Est-ce vous désormais dont je me dois garder ? Cléopâtre Quoi ! Vous me soupçonnez ? Rodogune Quoi ! Je vous suis suspecte ? *** Rodogune : tragédie en cinq actes en vers de Corneille, créée au Théâtre du Marais, à Paris, en 1644. Tragédie de la rancune et de la vengeance, emplie de fureur et de cruauté… Cléopâtre, reine de Syrie, a assassiné son mari Nicanor, pour le punir d’être tombé amoureux de Rodogune, la sœur du roi des Parthes.

Devenue régente, elle est décidée à donner le pouvoir à celui de ses jumeaux, Antiochus et Séleucus, qui tuera Rodogune, dont l’un et l’autre sont éperdument amoureux.

Rodogune, de son côté, les avertit qu’elle. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles