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L'oeuvre de Paul VALERY

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Paul Valéry, après d'obscurs débuts parmi les poètes du symbolisme, conçoit le personnage de M. Teste, qui est à l'image de son idéal intellectualiste; puis il se recueille et mûrit longuement les lois d'une esthétique sévère, qu'illustreront ses poèmes, que définiront ses essais ou son dialogue en prose Eupalinos. PROMESSES (1871-1897). Paul Valéry, né à Sète, passe son adolescence à Montpellier, où il fréquente le lycée, puis la faculté de Droit. A vingt ans, il se rend à Paris; son ami Pierre Louÿs l'introduit auprès de Mallarmé, dont il devient le disciple. Il publie des vers symbolistes dans des revues d'avant-garde comme La Conque ou La Syrinx. Mais il s'avise bientôt que la poésie ne l'intéresse pas en elle-même : elle n'est à ses yeux qu'un mode, parmi bien d'autres, de l'activité spirituelle. Il se propose saisir cette activité dans son principe même et de définir « l'attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l'art sont également possibles ». Deux essais en prose, l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci (1895) et la Soirée avec M. Teste (1896), répondent à cette haute ambition. Léonard de Vinci est célébré comme un « homme universel », dont l'oeuvre aux multiples aspects révèle l'exemplaire maîtrise d'un esprit souverain. M. Teste, personnage imaginaire, est décrit comme un ascète de l'intelligence, qui s'applique à entretenir en lui, parmi les vaines agitations du monde, un foyer d'implacable lucidité; il a « tué en lui la marionnette » pour n'attacher du prix qu'à l'aride labeur de la réflexion : « J'ai fini par croire que M. Teste était arrivé à découvrir des lois de l'esprit que nous ignorons. Sûrement, il avait dû consacrer des années à cette recherche; plus sûrement des années encore, et beaucoup d'autres années, avaient été disposées pour mûrir ses inventions et pour en faire ses instincts... Et je sentais qu'il était le maître de sa pensée...

« Paul Valéry, après d'obscurs débuts parmi les poètes du symbolisme, conçoit le personnage de M.

Teste, qui est à l'image de son idéal intellectualiste; puis il se recueille et mûrit longuement les lois d'une esthétique sévère, qu'illustreront ses poèmes, que définiront ses essais ou son dialogue en prose Eupalinos. PROMESSES (1871-1897). Paul Valéry, né à Sète, passe son adolescence à Montpellier, où il fréquente le lycée, puis la faculté de Droit.

A vingt ans, il se rend à Paris; son ami Pierre Louÿs l'introduit auprès de Mallarmé, dont il devient le disciple.

Il publie des vers symbolistes dans des revues d'avant-garde comme La Conque ou La Syrinx.

Mais il s'avise bientôt que la poésie ne l'intéresse pas en elle-même : elle n'est à ses yeux qu'un mode, parmi bien d'autres, de l'activité spirituelle. Il se propose saisir cette activité dans son principe même et de définir « l'attitude centrale à partir de laquelle les entreprises de la connaissance et les opérations de l'art sont également possibles ».

Deux essais en prose, l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci (1895) et la Soirée avec M.

Teste (1896), répondent à cette haute ambition.

Léonard de Vinci est célébré comme un « homme universel », dont l'oeuvre aux multiples aspects révèle l'exemplaire maîtrise d'un esprit souverain.

M.

Teste, personnage imaginaire, est décrit comme un ascète de l'intelligence, qui s'applique à entretenir en lui, parmi les vaines agitations du monde, un foyer d'implacable lucidité; il a « tué en lui la marionnette » pour n'attacher du prix qu'à l'aride labeur de la réflexion : « J'ai fini par croire que M. Teste était arrivé à découvrir des lois de l'esprit que nous ignorons.

Sûrement, il avait dû consacrer des années à cette recherche; plus sûrement des années encore, et beaucoup d'autres années, avaient été disposées pour mûrir ses inventions et pour en faire ses instincts...

Et je sentais qu'il était le maître de sa pensée... SILENCE (1897-1917) Après la Soirée avec M.

Teste, Valéry, fidèle aux leçons de son héros, s'enferme dans une solitude studieuse.

Il s'éloigne de la poésie et profite des loisirs que lui laissent ses fonctions à l'agence Havas pour méditer sur les mathématiques et plus généralement sur les disciplines abstraites.

En 1917 seulement, il rompt ce silence en publiant La Jeune Parque; encore désigne-t-il ce long poème comme un « exercice », une application de sa méthode intellectuelle. SUCCÈS (1917-1945) La faveur qui a accueilli La Jeune Parque encourage Valéry à persévérer dans le métier d'écrivain.

Après la guerre, ses vers, ses dialogues, ses essais lui valent les suffrages d'un public restreint, mais fervent.

Son élection à l'Académie, sa nomination au Collège de France, consacrent sa gloire, que couronneront, à sa mort, des obsèques nationales. Le poète.

Valéry a recueilli ses poèmes de jeunesse dans un Album de vers anciens (192o) et ses poèmes de la maturité, à l'exception de La Jeune Parque, dans Charmes, dont la première édition parut en 1922.

Son chefd'oeuvre, Le Cimetière marin, est une méditation ardente sur la condition humaine.

Les fragments du Narcisse développent des variations sur un thème mythologique : O Semblable !...

Et pourtant plus parfait que moi-même, Éphémère immortel, si clair devant mes yeux, Pâles membres de perle, et ces cheveux soyeux, Faut-il qu'à peine aimés, l'ombre les obscurcisse, Et que la nuit déjà nous divise, ô Narcisse, Et glisse entre nous deux le fer qui coupe un fruit! L'esthéticien.

Après la publication de Charmes, Valéry revient à la prose et publie deux dialogues, L'Ame et la Danse, Eupalinos (1923), dans lesquels il imite, au moins en apparence, la manière de Platon.

En réalité, il fait de Socrate son porte-parole et lui prête ses idées esthétiques.

L'Ame et la Danse est une méditation sur le délire qui, par la magie du mouvement, transforme pour quelques instants une femme vulgaire en un être surnaturel.

Eupalinos est un long entretien sur le génie de l'architecte et, plus généralement, de tout artiste qui assemble et ordonne ses matériaux pour en faire surgir un chef-d'oeuvre : « J'ai cherché la justesse dans les pensées, afin que, clairement engendrées par la considération des choses, elles se changent, comme d'elles-mêmes, dans les actes de mon art.

» Le critique.

Pressé par son public d'énoncer les articles de sa sagesse, Valéry a pris position sur les problèmes de son siècle et suspendu sa méditation intemporelle pour jeter des « regards sur le monde actuel »; mais ses vues les plus lucides concernent la littérature et surtout la poésie.

De nombreuses pages capitales figurent, notamment, dans ses Cahiers et dans la suite de volumes intitulée Variété : La Fontaine, Edgar Poe, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé suscitent tour à tour les réflexions de l'écrivain et lui fournissent mainte occasion de préciser sa propre conception de la poésie.. »

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