L'oeuvre lyrique de Paul CLAUDEL
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«
CLAUDEL ET LES POÈTES DU XIXe SIÈCLE
Paul Claudel, retranché dans ses convictions religieuses, dénonce avec violence les erreurs du siècle révolu et
s'oppose aux écoles littéraires qui l'ont précédé.
Aux romantiques, il reproche l'inanité de leurs révoltes contre Dieu
et la Nature, l'inconsistance de leurs idoles, Humanité ou Progrès, la déclamatoire éloquence de leur poésie.
A l'égard
des symbolistes, son attitude est plus nuancée; il demeure fidèle à Rimbaud, admire en Verlaine « le poète chrétien
qui cohabite si tristement, si douloureusement, avec le poète maudit »; il loue Mallarmé « d'avoir considéré l'univers
comme un champ de symboles obscurs à déchiffrer », mais déclare que ce poète ambitieux n'a pas su se frayer un
chemin dans cette obscurité : « L'aventure d'Igitur est terminée, et avec la sienne, celle de tout le XIXe siècle.
»
Pour sortir de cette impasse, le poète veut faire rayonner sur les êtres et les objets, dont le profane interroge
douloureusement et vainement le mystère, la lumière de la Vérité qui le pénètre : « le soleil est revenu au ciel »
(Positions et Propositions, 1935).
LE LYRISME CLAUDÉLIEN
Pour Claudel, l'enthousiasme est la clef de toute oeuvre poétique; mais il entend le mot au sens propre de
visitation divine : l'inspiration est une forme particulière de la grâce.
L'univers qu'il chante est celui qu'a décrit saint
Thomas : une hiérarchie de créatures qui, toutes, attestent la gloire de Dieu.
« Du séraphin au minéral, chacune de
ces créatures assume une place dans la symphonie » (Connaissance de l'Est).
Le poète se propose pour objet «
cette sainte réalité, donnée une fois pour toutes, au centre de laquelle nous sommes placés » et plonge « au fond
du défini pour y trouver de l'inépuisable » (Positions et Propositions):
Salut donc, ô monde nouveau à mes yeux, ô monde maintenant total!
O credo entier des choses visibles et invisibles, je vous accepte avec un coeur catholique! (Deuxième Ode : L'Esprit
et l'Eau)
LE RYTHME CLAUDÉLIEN
Claudel a généralement préféré au vers régulier une unité rythmique plus ample et plus souple qu'on a pris
l'habitude d'appeler verset.
En fait, le « verset » claudélien ressemble beaucoup plus à une phrase de prose qu'à
une strophe de poème.
Ce rythme naturel, qui se modèle sur celui de la respiration, peut s'adapter aux tons les plus
divers.
Par moments, le poète semble se détendre et s'abandonner aux jeux d'un humour bonhomme.
Plus souvent, il
exprime gravement, avec une magnifique profusion d'images, la sérénité ou l'ardeur de sa foi.
Toujours, il transcrit
avec fidélité les vibrations d'une âme qui répond aux appels de la vie terrestre, sans jamais cesser de songer aux lois
de l'ordre divin :
Comme le soleil appelle à la naissance toutes les choses visibles,
Ainsi le soleil de l'esprit, ainsi l'esprit pareil à un foudre crucifié
Appelle toutes choses à la connaissance et voici qu'elles lui sont présentes toutes à la fois...
(Quatrième Ode : La
Muse qui est la Grâce).
»
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