Devoir de Français

L'oeuvre de Alfred de MUSSET

Extrait du document

L'ENTRÉE AU, CÉNACLE (1828). Après d'excellentes études au lycée Henri-IV, Alfred de Musset fait la connaissance de Victor Hugo, pontife de la jeune école littéraire. A peine âgé de dix-huit ans, il est introduit par Paul Foucher au Cénacle de la rue Notre-Dame-des-Champs. Son élégance, son esprit, son aisance mondaine, lui valent des succès flatteurs; ses premiers vers sont accueillis avec enthousiasme; on acclame l'enfant prodige. LES DÉBUTS POÉTIQUES (1830). En janvier 1830, le jeune poète publie son premier recueil de vers, les Contes d'Espagne et d'Italie, dont le romantisme tapageur donne parfois une impression de parodie. Pour l'inspiration, Musset cultive cette prétendue couleur locale dont Victor Hugo a donné l'exemple dans les Ballades et dans les Orientales; il crée des personnages factices et déroule de fantaisistes intrigues dans le cadre de pays qu'il n'a jamais vus : dans Don Pez, il évoque l'âpre Espagne, pays de passion brûlante et de sang, telle qu'on peut l'imaginer d'après les tableaux de Goya, et conte l'histoire d'un farouche hidalgo qui, ayant tué son rival en duel, frappe à mort, avant de succomber lui-même au poison, celle dont il se croit trahi; dans Portia, il décrit Venise, ville traditionnelle des plaisirs et de l'amour, avec ses palais, ses maisons de jeu, ses gondoles, et campe un héros byronien, à la fois sceptique et passionné, qui tue la mère de sa maîtresse. Pour la métrique, Musset imite également Hugo, dont il cherche à égaler la virtuosité; tantôt il use d'un alexandrin disloqué, tantôt il agence, avec une désinvolture apparente, des strophes au rythme savant, aux rimes riches et imprévues; ainsi dans Venise, une « chanson » pittoresque, dans Le Lever, un poème d'atmosphère médiévale, ou dans la célèbre Ballade à la lune : C'était dans la nuit brune, Lune, quel esprit sombre Sur le clocher jauni, Promène au bout d'un fil, La lune, Dans l'ombre, Comme un point sur un i. Ta face et ton profil?

« L'ENTRÉE AU, CÉNACLE (1828). Après d'excellentes études au lycée Henri-IV, Alfred de Musset fait la connaissance de Victor Hugo, pontife de la jeune école littéraire.

A peine âgé de dix-huit ans, il est introduit par Paul Foucher au Cénacle de la rue Notre-Dame-des-Champs.

Son élégance, son esprit, son aisance mondaine, lui valent des succès flatteurs; ses premiers vers sont accueillis avec enthousiasme; on acclame l'enfant prodige. LES DÉBUTS POÉTIQUES (1830). En janvier 1830, le jeune poète publie son premier recueil de vers, les Contes d'Espagne et d'Italie, dont le romantisme tapageur donne parfois une impression de parodie.

Pour l'inspiration, Musset cultive cette prétendue couleur locale dont Victor Hugo a donné l'exemple dans les Ballades et dans les Orientales; il crée des personnages factices et déroule de fantaisistes intrigues dans le cadre de pays qu'il n'a jamais vus : dans Don Pez, il évoque l'âpre Espagne, pays de passion brûlante et de sang, telle qu'on peut l'imaginer d'après les tableaux de Goya, et conte l'histoire d'un farouche hidalgo qui, ayant tué son rival en duel, frappe à mort, avant de succomber lui-même au poison, celle dont il se croit trahi; dans Portia, il décrit Venise, ville traditionnelle des plaisirs et de l'amour, avec ses palais, ses maisons de jeu, ses gondoles, et campe un héros byronien, à la fois sceptique et passionné, qui tue la mère de sa maîtresse.

Pour la métrique, Musset imite également Hugo, dont il cherche à égaler la virtuosité; tantôt il use d'un alexandrin disloqué, tantôt il agence, avec une désinvolture apparente, des strophes au rythme savant, aux rimes riches et imprévues; ainsi dans Venise, une « chanson » pittoresque, dans Le Lever, un poème d'atmosphère médiévale, ou dans la célèbre Ballade à la lune : C'était dans la nuit brune, Lune, quel esprit sombre Sur le clocher jauni, Promène au bout d'un fil, La lune, Dans l'ombre, Comme un point sur un i. Ta face et ton profil? LES DÉBUTS DRAMATIQUES (1830-32) A la tin de 183o, Musset tait jouer, à l'Odéon, une comédie en prose, La Nuit vénitienne, qui échoue.

Il renonce alors à la scène; mais son goût impérieux pour le théâtre l'incite à composer d'autres pièces pour son plaisir personnel.

Déjà parmi les Contes d'Espagne et d'Italie figurait une esquisse dramatique en vers, Les Marrons du Feu.

En 1831, il écrit un poème tragique, La Coupe et les Lèvres, ainsi qu'une exquise bluette, A quoi rêvent les jeunes filles; il publie ces deux oeuvres, avec le « conte oriental » Namouna et l'élégie Le Saule, en un recueil significativement intitulé Un Spectacle dans un fauteuil (1832) : il prétend offrir au lecteur le moyen de s'évader par l'imagination et de se donner les joies du théâtre sans quitter son salon. LA RUPTURE AVEC LE CÉNACLE (1831-32) Trop indépendant pour se rattacher à une école, Musset, bien vite, s'insurge, et s'affranchit du parrainage de Victor Hugo.

Il condamne, du reste, le nouvel esprit du romantisme, qui exalte la mission sociale de l'écrivain et qui adore des idoles politiques : « C'est un triste métier que de suivre la foule.

» Dès 1831, il proclame son dessein d'abandonner la lutte : « Vétéran, je m'asseois sur mon tambour crevé.

» Il regrette d'avoir sacrifié son beau pays de France à la mode de l'exotisme, qu'il raille au début de Namouna.

Il rend hommage, en alexandrins vigoureux, à la Grèce, « mère des arts », et à l'Italie de la Renaissance.

Il prend plaisir à retrouver, par-delà les errements romantiques, l'esprit et l'âme du classicisme éternel. L'ÉVOLUTION POÉTIQUE (1832-33) Musset, pourtant, condamne l'art impersonnel des poètes néo-classiques.

Il voit au contraire dans la Poésie l'épanchement sincère d'une sensibilité exaltée.

S'il abandonne un pittoresque superficiel et un lyrisme gratuit, c'est pour s'engager plus profondément dans l'étude de son propre coeur; s'il quitte le Cénacle, c'est pour retrouver l'inspiration intime qui fut celle du premier romantisme français.

Il proclame dans une pièce dédiée à son ami Édouard Bocher : « Ah! frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie »; et dans Namouna : « Sachez-le, c'est le coeur qui parle et qui soupire/Lorsque la main écrit.

» Dès lors, sa poétique est trouvée, et il s'y tiendra.

Lorsque, dans Roula (1833), il regrette le bonheur disparu des âges antiques ou la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles