L'héroïsme est-il la négation, par le héros, de la condition humaine ? Le héros peut-il avoir encore quelque chose d'humain ?
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Date: Sun, 6 Jan 2008 12:05:02 +0100 (CET)
Demande d'échange de corrigé de Lellouch Laura ([email protected]).
Sujet déposé :
L'héroïsme est-il la négation, par le héros, de la condition humaine ? Le héros peut-il avoir encore quelque chose
d'humain ?
Introduction
Le substantif « héros » désigne généralement l'homme qui accomplit des exploits ou des ½uvres grandioses.
Le
héros fait preuve de qualités exceptionnelles, c'est un être hors du commun qui se distingue de la foule et du reste
de l'humanité.
Il est courageux, vertueux, fort et sans crainte.
A ce titre, il personnifie des valeurs à travers la
grandeur de son action et sert d'exemple aux autres.
La figure du héros a donc souvent une vertu pédagogique, elle
montre la voie à suivre et sert à constituer l'archétype moral dont la communauté doit savoir s'inspirer.
Dans les
contes, les fables, les mythes, les révolutions ou les guerres, il y a toujours des héros dont la mémoire collective
entretient le souvenir.
Mais qui est vraiment le héros ? On peut s'interroger sur les fondements de l'héroïsme et les
rapports qu'entretiennent les héros avec les hommes qui n'en sont pas.
L'accès à l'héroïsme donne le sentiment que
soudain, celui qui devient un héros quitte la banalité humaine comme une chenille accomplit une métamorphose
sublime en devenant un papillon tout en se séparant ainsi définitivement de l'insecte rampant et maladroit.
En
présence du héros, on est tenté par une telle analogie puisque l'action héroïque apparaît toujours en s'opposant à la
médiocrité humaine et en se détachant d'elle.
Que vaut une telle opposition ? Est-ce là la vérité ultime de l'héroïsme
? Le héros constitue une figure de l'homme dont on peut se demander si elle est l'apogée ou au contraire,
l'avènement et l'entrée dans une dimension inaccessible au commun à moins d'être une sorte d'élu quasi divin.
Sous
ce rapport, l'image classique du héros ne serait alors que le produit du désespoir général de l'humanité à l'égard
d'une grandeur et d'une pureté qu'elle ne peut atteindre hors de l'imaginaire mythique.
Le héros peut-il donc avoir
encore quelque chose d'humain ?
Première partie
Si les figures du héros sont multiples et ses prouesses très différentes les unes des autres, une condition commune
unie leur existence : il faut qu'ils puissent se distinguer des autres hommes.
Il n'existe pas de héros ordinaire et si le
héros provient de la foule et du commun, c'est seulement parce qu'il en sort définitivement à travers son action,
que son héroïsme peut se manifester.
A partir de ce moment, le héros vit et meurt en héros, il abandonne la banalité
du quotidien des hommes sans reliefs.
Parfois même, le héros retrouve un caractère naturellement héroïque dont les
affres du destin l'avaient momentanément privé.
Tel enfant de berger se révélera par exemple être en réalité voué à
une destinée de roi et accomplir enfin ce qui correspond effectivement à la noblesse de sa véritable essence.
C'est
le cas de Saül, le premier roi d'Israël qui se présente ainsi au prophète Samuel :
« Je suis Saül, agriculteur de la ville de Guilboa dans la tribu de Benjamin, et je cherche les ânesses de mon père qui
se sont égarées.
Veux-tu me dire comment faire pour les retrouver ? »
Samuel lui répond alors :
« Ne te soucie pas des ânesses ! Car c'est à toi qu'il est échu d'être roi en Israël ».
Dès l'instant de cette révélation, le berger meurt à lui-même pour laisser s'exprimer le héros, puisque Saül se mit à la
tête de l'armée juive et remporta une brillante victoire sur les Amorites qui avaient assiégé la ville de Jabès en
Galaad.
La métamorphose accomplie, on commence alors dans le peuple à parler de Saül, le libérateur du joug
étranger et jamais plus du paysan.
De la même manière, les différentes mythologies abondent en récits où un mortel
apprend qu'il est le fruit d'une liaison entre un dieu et une créature humaine.
Les exploits qui s'ensuivent sont
ensuite à la hauteur de l'extraordinaire héritage et accomplissent le passage à l'héroïsme et à la légende.
En règle
générale, l'existence du héros s'élève tellement au dessus de celle des hommes dont il se distingue, qu'il semble en
effet appartenir à deux mondes à la fois.
Le monde des hommes et celui des dieux.
Le héros est par conséquent en
partie de la terre et en partie du ciel mais jamais totalement l'un ou l'autre.
A ce titre, le héros est le personnage de
l'entre-deux mondes, celui qui pousse à son paroxysme ce dont l'homme est capable, celui qui d'une certaine
manière, optimise les qualités humaines et ce faisant, touche presque au divin.
C'est la fin de l'homme et le
commencement des dieux.
La figure du demi-dieu est peut-être ici la traduction en paradigme de l'image que chacun
se fait du héros.
Pour agir en héros, il faut avoir une nature exceptionnelle dont l'origine divine scelle, plus
bruyamment que toute noblesse de titre, la grandeur effective.
Les héros de la mythologie grecque sont ainsi très.
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