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Le combat des Lumières est-il plus offensif lorsque l'auteur s'engage directement ?

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Voilà la devise des Lumières ». Répandre et vulgariser le savoir, combattre les superstitions et les idées reçues fait partie du combat des Lumières. _ un enjeu politique : l'esprit dialectique qui doit gouverner l'individu « majeur » se reflète au niveau politique : plusieurs philosophes prônent une séparation des pouvoirs entre le législatif, l'exécutif, et le judiciaire, qui permettrait d'instaurer des contre-pouvoir ou des instances critiques face au pouvoir. Dans De l'esprit des lois, Montesquieu se livre à une critique du despotisme qui concentre tout le pouvoir dans les mains d'une seule instance et d'un seul homme, et qui aboutit à un Etat injuste et fragile.  _ un enjeu social : combattre l'obscurantisme peut avoir un enjeu social, par exemple dans la critique de l'esclavage des noirs : Montesquieu, dans un article de L'esprit des lois intitulé : « De l'esclavage des nègres », donne ironiquement toutes les bonnes raisons qu'il y a à maltraiter la race noire. Ce pamphlet combat à la fois une disposition d'esprit obscurantiste, et un fait social révoltant.   II.                 Où commence « l'engagement » d'un auteur ?   _ un engagement intellectuel : ce mouvement est d'abord de nature intellectuelle et philosophique. Son noyau fondateur est un texte, celui de Kant.

« Le combat des Lumières est-il plus offensif lorsque l'auteur s'engage directement ? C'est à l'époque des Lumières qu'apparaît la notion d' »écrivain engagé » et que naît la première forme de ce qu'on appellera, après l'affaire Dreyfus au XIXe siècle, un « intellectuel » : cette époque voit surgir en effet des personnalités liées au pouvoir mais critiques face à celui-ci, à la fois philosophes, écrivains, voyageurs et parfois administrateurs, qui remettent en question des valeurs, une vision de l'homme et une vision du pouvoir qui dominaient dans l'Europe chrétienne et monarchiste du XVIIIe siècle.

Le sujet présente plusieurs termes ambigus : « combat, offensif, s'engager » : ces termes suggèrent une action concrète, dangereuse, presque militaire.

Or « l'engagement » d'un intellectuel et d'un philosophe se définit justement en ce qu'il est écrit ou dit.

On se demandera donc quels sont les enjeux de ce « combat » des Lumières et ce que signifie exactement « l'engagement » d'un philosophe au XVIIIe siècle. I. En quoi consiste le combat des Lumières _ un combat philosophique : dans un texte intitulé : Qu'est-ce que les Lumières ? le philosophe Emmanuel Kant répond : « La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable.

Minorité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui.

» La conclusion du premier paragraphe décrit le combat philosophique mis en jeu dans le mouvement des Lumières : « Sapere Aude! (Ose penser) Aie le courage de te servir de ton propre entendement.

Voilà la devise des Lumières ».

Répandre et vulgariser le savoir, combattre les superstitions et les idées reçues fait partie du combat des Lumières. _ un enjeu politique : l'esprit dialectique qui doit gouverner l'individu « majeur » se reflète au niveau politique : plusieurs philosophes prônent une séparation des pouvoirs entre le législatif, l'exécutif, et le judiciaire, qui permettrait d'instaurer des contre-pouvoir ou des instances critiques face au pouvoir.

Dans De l'esprit des lois, Montesquieu se livre à une critique du despotisme qui concentre tout le pouvoir dans les mains d'une seule instance et d'un seul homme, et qui aboutit à un Etat injuste et fragile. _ un enjeu social : combattre l'obscurantisme peut avoir un enjeu social, par exemple dans la critique de l'esclavage des noirs : Montesquieu, dans un article de L'esprit des lois intitulé : « De l'esclavage des nègres », donne ironiquement toutes les bonnes raisons qu'il y a à maltraiter la race noire.

Ce pamphlet combat à la fois une disposition d'esprit obscurantiste, et un fait social révoltant. II. Où commence « l'engagement » d'un auteur ? _ un engagement intellectuel : ce mouvement est d'abord de nature intellectuelle et philosophique.

Son noyau fondateur est un texte, celui de Kant.

L'engagement de Voltaire, de Diderot, de Montesquieu est d'abord incarné dans des textes : les « contes philosophiques » voltairiens critiquent violemment l'intolérance, la superstition, le chauvinisme.

Diderot attaque les conventions en écrivant La religieuse, roman qui dénonce les abus qui ont lieu dans les couvents.

La vulgarisation des connaissances passe par l'Encyclopédie.

L'engagement de Montesquieu se joue également dans ses textes, De l'esprit des lois ou Les lettres persanes _ cet engagement écrit a la valeur d'un acte dangereux, à une époque où règne la censure et où le roi de France est tout-puissant : Montesquieu publie anonymement les Lettres persanes, à Amsterdam pour éviter la censure ; les positions matérialistes et athéistes de Diderot dans sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient, publiée en 1749, entraînent son arrestation et incarcération au château de Vincennes pendant quatre mois. _ un engagement concret : la vie de Voltaire présente particulièrement cet aspect : pendant trois ans, de 1750 à 1753, il réside à la cour du roi Frédéric II de Prusse, mais ne parvient pas à influencer ce roi pour le rapprocher de l'image du « despote éclairé » et le quitte sur une dispute.

Il s'est également engagé passionnément dans plusieurs « affaires » , dont la plus connue est « l'affaire Callas » : un filatier protestant, Jean Callas, est accusé à tort du meurtre de son fils au motif qu'il aurait voulu se convertir au catholicisme et est exécuté.

Voltaire publie en 1763, l'ouvrage Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas et parvient deux ans plus tard à établir son innocence et réhabiliter sa mémoire. Il peut paraître étonnant de se demander si l' « engagement direct » d'un philosophe des Lumières est plus offensif : il ne semble pas, d'une part, il y a avoir « d'engagement indirect ».

Et d'autre part, à cette époque particulière, la censure et le pouvoir royal donnent aux écrits la valeur d'actes dangereux.

Sans parler de l'ampleur de certains de ces écrits, comme la monumentale Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

Le « combat des Lumières « se joue sur un plan à la fois philosophique et pragmatique, et de la même manière l'engagement des philosophes de cette période est à la fois conceptuel et concret.. »

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