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Le but du théâtre est-il de représenter des crises exceptionnelles ou de proposer des tableaux de la vie quotidienne ?

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Il cherche à prendre place dans les débats politiques et sociaux d'une époque, étant totalement ancré dans un contexte réel. Ex : ·                          Le théâtre de Beaumarchais, par ex, le Mariage de Figaro, pièce subversive annonçant cinq ans avant les bouleversements politiques de la Révolution française. ·                          La leçon de vie donnée par le théâtre de Molière est souvent une leçon de simplicité, d'humilité et de respect: cf. Les Précieuses Ridicules, L'école des femmes   III)          Le théâtre : une banalité spectaculaire On ne peut séparer totalement la finalité spectaculaire du théâtre et son but mimétique : toute pièce de théâtre, comédie ou tragédie, semble posséder ses deux buts conjointement, la différence n'étant finalement qu'une différence de degré.   1)      La crise est au fondement de toute intrigue dramatique   L'intrigue théâtrale dans tous les genres de théâtre ( comédie, tragédie, drame, vaudeville ...) repose sur un conflit à résoudre (conflit social, politique, familial, amoureux...). Le théâtre repose sur un drame (ou drama) c'est-à-dire, au sens étymologique du terme, sur une action. Cette action, dans toutes les formes de théâtre, progresse par l'opposition des caractères, des situations, des projets, et se cristallise en véritable affrontement ou crise, le théâtre poussant à son paroxysme cette opposition première. Ex : ·                          affrontement politique : entre le héros aristocrate et le pouvoir royal dans le théâtre de Corneille ( dans le Cid, par exemple, tragi-comédie où l'honneur féodal se place au dessus de l'autorité royale). ·                          Crise sociale : les conflits entre le maître et le valet de Molière à Hugo (Ruy Blas) sans oublier, naturellement, le théâtre de Beaumarchais (Le mariage de Figaro, pièce subversive dans son évocation de la relation entre maître et valet et pièce qui se présente comme annonciatrice de la Révolution française)   2)      La tragédie a une fonction critique et didactique   La tragédie n'est  pas totalement désancrée de la réalité : elle possède une fonction critique et didactique. En effet, dès l'Antiquité elle joue un rôle politique, au sein de la vie de la cité :elle faisait d'ailleurs partie des événements d'une fête collective organisée par l'État (les dionysies) ; elle était un évènement démocratique (à l'issue de ces fêtes le meilleurs auteur tragique était élu) participant à la cohésion civique.

« Analyse du sujet et problématisation : Ce sujet interroge sur la finalité du théâtre.

Le théâtre est d'emblée envisagé comme un genre scénique, à travers l'utilisation du verbe « représenter ».

En effet, le théâtre n'est pas seulement constitué d'un texte dramatique, mais il trouve son achèvement dans une représentation scénique. La représentation de crises exceptionnelles est souvent l'objet de la tragédie qui met en scène des conflits extraordinaires et des destins tragiques.

La représentation de « tableaux de la vie quotidienne » est plutôt le propre de la comédie mettant en scène des personnages ordinaire, du quotidien, souvent de façon humoristique. Ce sujet met finalement en jeu une opposition entre les finalités des deux grands genres théâtraux : la tragédie et la comédie. Par « représenter des crises exceptionnelles » on peut entendre une tendance à la dramatisation et à l'amplification des conflits. « Proposer des tableaux de la vie quotidienne » serait donc, au contraire, représenter fidèlement la réalité, sans chercher à amplifier ou à sacraliser les conflits qui la jalonnent. Problématique : Le théâtre trouve-t-il sa fin dans la représentation amplifiée et spectaculaire de situations critiques ou dans la représentation fidèle et désacralisée de la réalité ? I) La finalité spectaculaire du théâtre 1) Le théâtre, à travers la tragédie, pousse la crise à son paroxysme La tragédie fait de la crise l'élément majeur de son intrigue.

L'action tragique vise à pousser une situation critique à son paroxysme : des personnages de rang noble sont impuissants face aux forces supérieures (des dieux le plus souvent) qui les manipulent.

L'enchaînement des événements et le dénouement révèlent une fatalité implacable qui s'abat sur le héros tragique.

La tragédie, par la mise en scène de crises extraordinaires et amplifiées, crée une distance par rapport à la réalité quotidienne, prosaïque, car l'action tragique est toujours liée à une forme de transcendance qui provoque nécessairement la déchéance du héros. EX : · Œdipe Roi de Sophocle : le destin, incarné par l'oracle prédisant qu'Œdipe tuera son père et épousera sa mère, s'acharne sur le héros tragique provoquant une crise exceptionnelle. · Horace de Corneille : mise en scène d'une crise paroxystique à travers l'affrontement de deux familles liées par le mariage : les Horace et les Curiaces. · La crise de la passion amoureuse dans le théâtre de Racine, par exemple, dans Britannicus. 2) Le but de cette amplification : un effet cathartique Cette poussée de la crise à son paroxysme est nécessaire à l'effet cathartique de la tragédie.

La catharsis est présentée comme la finalité de la tragédie, et du théâtre, par Aristote, dans La Poétique.

La représentation de crises exceptionnelles a pour but de provoquer, chez le spectateur terreur et pitié, afin de le purifier et de le purger de sa violence et des conflits qui le rongent.

Le propos d'Aristote a été déformé chez les classiques qui lui donnent une valeur non plus ontologique et existentielle mais morale.

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(cf.

Racine et Corneille pour qui la catharsis doit « modérer, rectifier et même déraciner en nous la passion » amoureuse afin de la rendre conforme à la raison.) 3) Les limites de la représentation de crises exceptionnelles Le théâtre, prenant pour finalité la représentation de crises spectaculaires poussées à leur paroxysme prend le risque de se désancrer totalement de la réalité et donc de ne plus produire cet effet cathartique.

En effet, pour que la catharsis opère, il faut tout de même que le spectateur puisse d'identifier au héros tragique afin de ressentir terreur et surtout pitié (c'est le concept aristotélicien de mimésis).

Un théâtre trop extraordinaire, trop spectaculaire peut donc manquer ce but et ne plus intéresser les spectateurs. à évoquer la remise en cause de cette sacralisation de la crise à partir du XVIIIe siècle avec le passage de la tragédie au drame.

La distance sacralisante de la tragédie classique, son univers éthéré, situé hors du monde, du réel, ne convenait plus au nouveau public bourgeois. II) La finalité mimétique du théâtre : une représentation d'un quotidien 1) Le théâtre, à travers la comédie, se veut le reflet d'une société La comédie se présente comme la peinture d'une réalité psychologique ou sociale.

La comédie présente la fin du théâtre dans le miroir , certes grossissant et déformant, mais néanmoins fidèle d'une réalité.

La comédie dite de mœurs notamment, s'inspire de la réalité sociale pour dépeindre les hommes en leur temps, mais toujours sous un jour humoristique.

La comédie de caractère, elle s'intéresse aux défauts humains en les mettant à jour de façon. »

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