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La renaissance et ses visages

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Nous qui portons lunettes, nous obtenons parfois le privilège de finir, à force de disputes, par ne plus rien comprendre à la Renaissance : jusqu'à ne plus croire qu'elle ait rien inventé. La Renaissance, elle, eut ce mérite, plus privilégié qu'on ne suppose, de se comprendre et de se définir. Elle sut qu'elle était la jeunesse d'un monde. Ni Michelet ni de moins grands n'ajouteront rien à cette admirable conscience ; pas plus qu'ils n'en sauraient ôter.       Reprenons en mémoire ce vers, ce vers inouï du grand Ronsard, saluant, quand il repense au premier âge de la vie, la création des astres, premiers-nés d'une neuve aventure :       Je vous salue, Enfants de la première nuit !...           Il n'est pas nécessaire de se croire capable d'imaginer le moins du monde ce que put être l'apparition voulue des masses et des clartés, des trombes et des remous, des intrépidités et des vertiges, pour frémir un peu, devant ce vers, comme devant la révélation d'un prophète. Oui, devant de telles voix, l'âme ­ elle en a le droit ­ tremble et s'étonne. Enfantements de la nuit première... Ils donnèrent l'infini des corps épouvantables, qu'on pense aujourd'hui prévisibles. Enfants de la seconde clarté : c'est pour tels qu'ils se connurent, Rabelais ou Pétrarque, un fils du terroir comme Pierre de Ronsard, un perpétuel banni comme Etienne Dolet.

« Notion Période caractérisée par une forte créativité artistique et un renouveau de l'esprit de l'Antiquité (l'humanisme), qui connaît son apogée entre le XIVe et le XVIe siècle.

Au rejet du monde du Moyen Age, considéré comme favorisant le péché, s'ajoutent l'affirmation du temps présent, la formation d'un individualisme intellectuel et artistique et la notion de l'idéal de l'homme éclairé (l'homme universel).

Le terme de "Renaissance", qualifiant la transition entre le Moyen Age et les Temps modernes, sera utilisé à l'instigation de l'historien suisse Jacob Burckhardt qui, en 1860, publie la Civilisation de la Renaissance en Italie. Apparition La Renaissance naît à Florence, à la cour des Médicis vers 1420, et se développe grâce au mécénat de cette illustre famille de négociants.

Elle atteint son apogée en 1500 et s'achève vers 1530. C'est une période particulièrement propice à des créations majeures dans le domaine des arts : arts plastiques, littérature, sciences, philosophie.

Les thèmes historiques et mythologiques y sont largement traités.

Si la Renaissance constitue bien dans le domaine des arts et des sciences une libération du dogmatisme religieux et une aspiration à l'humanisme, elle n'en reste pas moins marquée au niveau politique par des formes institutionnelles issues du Moyen Age, prisonnières de structures cléricales et féodales. Beaux-arts Le mouvement de renouveau artistique est particulièrement important à Florence avec Brunelleschi, Donatello, Ghiberti, Masaccio, Fra Filippo Lippi, Uccello, Botticelli, Andrea del Verrocchio, Pollaiuolo.

Il touche également Rome, toute l'Italie, et le reste de l'Europe.

La Renaissance connaît son apogée au début du XVIe siècle avec d'illustres représentants tels que Leonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Bramante, Véronèse, Giorgione, Titien, Corrège, Piero della Francesca, Fra Angelico. A partir de 1525 environ, se développe un deuxième courant dans lequel s'illustrent le Tintoret, le Parmesan, Pontormo, puis le Caravage.

Vers 1600 s'opère une transition vers le baroque, après une période intermédiaire appelée "le maniérisme". Dans les pays d'Europe non latins, la Renaissance ne s'est pas manifestée avant le début du XVIe siècle (rôle important de la Réforme).

Elle y a toutefois eu d'illustres représentants comme Jan Van Eyck ou en Allemagne, les peintres Dürer, Huber, Cranach, Burgkmair, Holbein le Jeune, et le sculpteur Peter Vischer. Architecture L'hôpital des Innocents à Florence, conçu par Brunelleschi en 1421, est le premier exemple d'architecture Renaissance.

Le rez-de-chaussée, constitué d'une galerie d'arcades à fines colonnes corinthiennes, comporte des écoinçons d'arcade ornés de médaillons ronds d'Andrea della Robbia, représentant des nouveau-nés.

La galerie est surmontée d'une architrave qui forme une ligne de séparation avec le premier étage.

L'architecture de l'édifice, à l'instar de l'architecture grecque ou romaine, souligne la logique et la clarté de la construction et se démarque par là des formes lourdes et monumentales des bâtiments officiels. Brunelleschi a également réalisé le Dôme de Florence et l'église Santa Maria degli Angeli, représentative des premiers édifices religieux de la Renaissance.

La croisée du transept est surmontée d'une coupole.

L'église tout entière repose sur une composition centrée, inspirée des constructions antiques, et s'oppose à la structure toute en longueur des basiliques.

Ce type d'architecture, à l'échelle de l'homme, ne cherche plus à dominer l'individu, mais le place au contraire au centre d'une architecture claire et équilibrée, rejoignant ainsi les principes de l'humanisme.

A Brunelleschi succèderont les architectes et théoriciens Alberti, Filarete et Palladio. Le centre de la Renaissance se déplace alors à Rome.

On note l'influence majeure de l'architecte Bramante qui associe la clarté des formes à la monumentalité des édifices.

La Farnésine offre un exemple typique de façade Renaissance, conçue par l'architecte B.

Perruzi : une alternance régulière de piliers et de larges corniches, des détails architecturaux d'une grande finesse, structurent la façade lisse de cette villa romaine. Sculpture La période maniériste s'ouvre avec Michel-Ange.

Elle est caractérisée par une dynamique expressive et plastique qui annonce déjà le baroque et laisse la rationalité des formes au second plan.

La sculpture s'affranchit du gothique et fait place à une sculpture plus libre prenant pour thèmes des sujets autres que religieux.

A l'instar de l'Antiquité, le corps humain est représenté dans toute sa splendeur.

Ces sculptures réalistes aux formes harmonieuses sont principalement des nus.

Le premier nu en pied réalisé est le David du sculpteur florentin Donatello. Peinture La peinture amorce également avec la Renaissance un tournant fondamental.

L'ouverture sur le monde extérieur et l'influence des sciences favorisent les innovations picturales : Giotto met à profit les lois de la perspective et propose une nouvelle appréhension de l'espace.

L'art graphique acquiert son indépendance : Léonard de Vinci réalise notamment dans son oeuvre la synthèse des aspects scientifique, anatomique et artistique.

Les thèmes mythologiques et les représentations du monde au sens large prennent de l'ampleur, notamment dans les fresques. Les peintures de paysage, les natures mortes ainsi que les portraits font leur apparition.

L'amélioration des techniques picturales (utilisation de la perspective et de la peinture à l'huile) contribue à l'idéalisme de représentation de la Renaissance.. »

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