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George Sand

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Descendante d'un roi de Pologne par son aïeul, Maurice de Saxe, et d'un oiseleur par sa mère, George Sand incarne toutes les contradictions de deux siècles, de deux classes, de deux civilisations. Les noms prestigieux de ses amants, Musset ou Chopin, suffiraient à la rendre célèbre, mais sa célébrité est de meilleur aloi. George Sand ne fut jamais le reflet des hommes qu'elle a aimés. Elle a existé par elle-même. Beaucoup plus qu'à ses amants, c'est au philosophe Pierre Leroux, son ami, qu'elle a emprunté ses opinions sociales et métaphysiques. A une époque où les femmes n'avaient guère d'autre destin que le mariage et la famille, George Sand quitte son mari et débute au Figaro dans le journalisme. Mais ses romans, Indiana, Valentine et surtout Lélia, allaient la rendre d'emblée célèbre. Elle y posait le problème de la femme dans la société, de l'esclavage dans lequel la tenaient les lois, de la subordination à laquelle la condamnait une instruction rudimentaire. Rejetant les feintes et les tromperies auxquelles son destin la condamne, George Sand revendique pour la femme une morale toute masculine basée sur la loyauté. Lélia enthousiasma les uns, scandalisa les autres.

« Orpheline élevée par sa grand-mère dans le domaine familial de Nohant puis dans un couvent parisien, elle doit épouser à dix-huit ans le baron Dudevant.

En 1831, elle se sépare de lui et emmène à Paris ses enfants.

Qu'elle ose porter des vêtements masculins et fumer le cigare ou la pipe scandalise autant que ses liaisons.

C'est à Jules Sandeau, qui l'aide à écrire son premier roman, Rose et Blanche, qu'elle doit son pseudonyme.

Dès 1832 elle publie deux romans, Indiana et Valentine.

Elle ne cesse plus alors de mener une vie amoureuse qui passe alors pour scandaleuse et tumultueuse, et d'écrire.

Si sa vie sentimentale l'amène d'Alfred de Musset à Frédéric Chopin et à d'autres, les thèmes de ses romans sont influencés par les rencontres qu'elle fait de Barbès et d'Arago, de Lamennais encore.

Le Compagnon du tour de France accuse la société, tenue pour responsable des maux humains ; Horace, paru en 1841, exalte les vertus de l'homme du peuple ; Consuelo se teinte en 1842 de religiosité.

Après avoir accueilli avec enthousiasme la révolution de 1848, effrayée par les émeutes de juin, elle se retire à Nohant. Elle y écrit, avec François le Champi, La Petite Fadette en 1849, des romans champêtres qui ne visent plus, selon ses propres mots, qu'à distraire l'imagination et dont La Mare au diable, parue en 1846, a été la première expression. Sa propriété devient sous le Second Empire le lieu de rendez-vous de tous les écrivains, de Sainte-Beuve à Théophile Gautier, de Michelet à Flaubert ou Dumas fils. Descendante d'un roi de Pologne par son aïeul, Maurice de Saxe, et d'un oiseleur par sa mère, George Sand incarne toutes les contradictions de deux siècles, de deux classes, de deux civilisations. Les noms prestigieux de ses amants, Musset ou Chopin, suffiraient à la rendre célèbre, mais sa célébrité est de meilleur aloi.

George Sand ne fut jamais le reflet des hommes qu'elle a aimés.

Elle a existé par elle-même.

Beaucoup plus qu'à ses amants, c'est au philosophe Pierre Leroux, son ami, qu'elle a emprunté ses opinions sociales et métaphysiques. A une époque où les femmes n'avaient guère d'autre destin que le mariage et la famille, George Sand quitte son mari et débute au Figaro dans le journalisme.

Mais ses romans, Indiana, Valentine et surtout Lélia, allaient la rendre d'emblée célèbre.

Elle y posait le problème de la femme dans la société, de l'esclavage dans lequel la tenaient les lois, de la subordination à laquelle la condamnait une instruction rudimentaire.

Rejetant les feintes et les tromperies auxquelles son destin la condamne, George Sand revendique pour la femme une morale toute masculine basée sur la loyauté.

Lélia enthousiasma les uns, scandalisa les autres. Pour gagner sa vie et celle de sa famille, pour aider tous ceux qui viennent lui demander secours, elle écrit d'innombrables romans qu'on peut répartir en plusieurs groupes : romans mystiques comme Spiridion, sociaux, comme Le Compagnon du Tour de France, Le Péché de Monsieur Antoine, Le Meunier d'Angibault, qui mettent en cause les principes d'une société basée sur l'argent et préconisent sa transformation pacifique grâce à la solidarité des hommes, romans champêtres comme La Mare au Diable, François le Champi, La Petite Fadette, Les Maîtres sonneurs, qui évoquent les bocages de Nohant et les antiques traditions du Berri, romans romanesques comme Mauprat, Consuelo, La Comtesse de Rudolstadt ; autobiographies, comme les Lettres d'un voyageur, Un hiver à Majorque ou l'admirable Histoire de ma vie. Mais en même temps, George Sand poursuit une activité de journaliste militant.

Elle fonde avec Pierre Leroux la Revue Indépendante et l'Éclaireur de l'Indre, fait connaître les poètes prolétaires, défend la petite Fanchette, développe dans de nombreux articles les thèses du socialisme. La Révolution de 1848 l'enthousiasme.

Elle collabore aux Bulletins de la République.

Dans le 16e Bulletin, elle préconise l'insurrection du peuple contre l'Assemblée Nationale, pour la défense de la République. Mais la Révolution est vaincue.

George Sand se retire dans sa propriété de Nohant.

Sous l'Empire, elle use de son influence pour défendre les républicains condamnés.

Son activité littéraire continue, inlassable : romans et pièces de théâtre sortent régulièrement de sa plume.

Le Marquis de Villemer, représenté à l'Odéon, est l'occasion d'une manifestation contre l'Empire.

George Sand est cependant en bons termes avec le pouvoir.

Installée dans un solide matriarcat, elle règne paisiblement sur sa famille et impose à la littérature sa puissante personnalité. Celle qui avait préconisé en 1848 l'insurrection populaire ne comprit rien à la Commune.

George Sand n'aspirait plus qu'à la paix et à la sérénité dans une sorte de panthéisme à la Rousseau.

Elle commençait un nouveau roman, Albine Fiori, lorsqu'elle mourut en juin 1876. Victor Hugo, Flaubert, Dostoïevski évoquèrent son génie, et Renan exprima sur elle un jugement auquel nous ne pouvons que souscrire : "Le siècle n'a pas ressenti une blessure dont son coeur n'ait saigné, pas une maladie qui ne lui ait arraché des plaintes harmonieuses.

Ses livres ont les promesses de l'immortalité, parce qu'ils seront à jamais le témoin de ce que nous avons désiré, pensé, senti, souffert.". »

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