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FRANÇOIS DE MALHERBE

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Dernier des grands poètes de cour, Malherbe a contribué à renforcer la vision péjorative qu'on se fait d'un art officiel, comme voué à une pompe sans âme. Il mérite cependant d'être visité et admiré dans sa poésie monumentale. Il ne trouva sa mesure qu'à partir de 1605, quand il parvint à la cour d'Henri IV : c'est à ce moment que ses idées s'ordonnent et que, de ses essais antérieurs, qui avaient frappé ses amis par leur puissance, se dégage le ton propre à la poésie d'apparat qu'il a presque exclusivement pratiquée. Impersonnelle certes, cette poésie assume l'expression des sentiments de la collectivité, elle sublime les lieux communs dans une forme sacralisée, issue directement du cantique religieux, d'où dérivent les Odes, Stances, Hymnes. Malherbe achèvera sa carrière poétique avec la paraphrase des Psaumes. Cette démarche est perceptible dès le premier essai poétique des Larmes de saint Pierre en 1587. L'amplitude du mouvement et la sonorité des vers haussent l'expression du remords au niveau d'une solennelle lamentation. Si, dans la louange, il ne touche plus que par la forme, ce dont il était pleinement conscient, quand il concluait une « Ode à la reine » (1611) par: Et trois ou quatre seulement Au nombre desquels on me range Peuvent donner une louange Qui demeure éternellement il mérite la désignation de « grand lyrisme » pour ses « Consolations » et pour le développement des thèmes funèbres dans les Psaumes : N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde.

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