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Etude linéaire 9 : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), Début du Postambule

Publié le 25/04/2024

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« Etude linéaire 9 : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), Début du Postambule Auteur / Œuvre : voir cours d’introduction Extrait étudié : Début du Postambule Texte placé à la suite des 17 articles de la Déclaration, qui étaient une réécriture des articles de la DDHC. Texte engagé de la part de l’autrice qui s’adresse à toutes les femmes, formant une communauté. Problématiques : Plusieurs sont possibles Voici celles que l’on peut proposer proposées : + celles que vous aviez trouvées (non notées ici) En quoi ce texte est-il un appel à la révolte ? En quoi ce texte est-il une véritable harangue ? / …une véritable déclaration de guerre ? / a-t-il les caractéristiques d’un pamphlet ? Quelle stratégie ODG utilise-t-elle ici pour appeler les femmes à réagir ? + voir toutes les problématiques données en classe Un projet un peu plus complexe, celui des professeur(e)s de français : En quoi ce texte est-il un appel à une prise de conscience féminine pour revendiquer une liberté de penser et d’agir, en vue d’une égalité entre les hommes et les femmes ? Mouvement du texte : L.1 à 5 : Un appel au sursaut et à la révolte L.

5 à 14 : Le constat d’une inégalité marquée L.

14 à 19 : Des revendication placées sous le signe de la raison 1) L.1 à 5 : Un appel convaincant au sursaut et à la révolte Femme, réveille-toi ; le tocsin1 de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits.

Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges.

Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation2.

L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers.

Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne L.1 : « Femme, réveille-toi » : Apostrophe autoritaire => manière explicite d’identifier le lectorat visé = les femmes, auxquelles l’autrice s’adresse directement pour les mobiliser.

Elle les exhorte à agir.

Apostrophe au singulier => sollicite les femmes de toutes les conditions, comme une entité indivisible, et contredit la logique de répartition en classes de la population sous la monarchie. Impératif à la 2ème personne du singulier = tutoiement => familiarité entre l’autrice et les autres femmes.

Conscience de « genre » Métaphore du sommeil => compare la Révolution à un réveil après la longue période de sommeil qu’a été l’Ancien Régime.

Mais O.

de Gouges considère que les femmes dorment encore => il leur faut se mobiliser davantage.  Postambule qui s’ouvre sur le ton du pamphlet (=court texte polémique, souvent violent, vire satirique) qui fait ressentir l’ardeur de l’autrice. 1 « Tocsin de la raison » : métaphore => comparaison de la Révolution avec une cloche qui sert à donner l’alerte.  Postambule « sonore » avec une autrice qui sonne l’alerte = il faut que les femmes réagissent au risque de voir la Révolution leur échapper au profit des hommes. « Reconnais tes droits » : nouvel impératif = les droits que l’autrice vient d’énoncer dans sa Déclaration => les droits sont déjà énoncés, il faut désormais les faire reconnaître par les hommes. L.2-3 : énumération/accumulation de termes péjoratifs (préjugés, fanatisme, superstition et mensonges = mots connotés historiquement => souligne le fait que le temps de la Révolution est propice à l’amélioration de la condition des femmes, contrairement à l’époque de la monarchie absolue qui était pointée du doigt par les philosophes des Lumières. « Flambeau de la vérité [qui] a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation » : métaphore hyperbolique => compare la Révolution à une lumière dans les ténèbres de l’histoire // nom « Les Lumières ».  Eloge de la Révolution. L.4 Caractérisation très forte : « l’homme esclave » ; rappelle l’état des sujets dans la monarchie, devenus des citoyens après la Révolution. Rappelle ce qu’il a fallu pour aboutir à la destruction de la monarchie absolue = cette Révolution n’aurait pas pu se faire sans les femmes, qui ont manifesté et combattu au côté des hommes => souligne l’ingratitude des hommes (= absence de reconnaissance) L.

5 : joli paradoxe : devenu libre / devenu injuste : lien de cause à conséquence souligné par le parallélisme  Ouverture de ce postambule se présente comme une vigoureuse incitation à l’action dont la femme doit être l’actrice.

But : produire un choc, un sursaut, une prise de conscience. 2) L.

5 à 14 : Le constat d’une inégalité marquée Ce paragraphe se distingue par une suite des questions-réponses qui ont pour but de susciter un sursaut Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.

Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes.

Votre empire3 est détruit; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme.

La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature.

Qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana 4 ? Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? » « Tout », auriez-vous à répondre. L.

5 : « Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? » : Injustice soulignée par la tonalité.

Le « ô » introduit un certain lyrisme teinté de regret Répétition du mot « femmes » : donne une dimension orale et didactique à ce postambule. Question rhétorique qui cherche à susciter l’action. 2 Nouvelle métaphore (métaphores filées, lumières, flambeau, aveugle) : l’aveuglement face à leur condition injuste => autre combat des Lumières = ouvrir les yeux des.... »

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