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Dissertation Gargantua rire et savoir

Publié le 09/06/2023

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« Dissertation : Gargantua de François Rabelais A la fin du prologue de Pantagruel, déjà, le narrateur se jouait de ses lecteurs, leur promettant une terrible agonie s'ils ne voulaient pas croire tout ce qu'il allait dire dans le livre: c'est dire que le style de François Rabelais est profondément lié au rire, et ce rire gigantesque sera l'objet tant de l'admiration de certains (comme Victor Hugo dans la préface de Cromwell, 1827) que du rejet d'autres (comme Jean de La Bruyère dans ses Caractères, 1688).

Ce rire reste très ambigu: le récit Gargantua, publié en 1532, en pleine période humaniste, prête à rire mais aussi donne à penser.

En effet, comme les Silènes du prologue, sous des airs goguenards et parfois scandaleux, il ne cesse de pousser le lecteur dans ses retranchements, intellectuels surtout, pour le faire progresser.

En quoi l'œuvre Gargantua mêle-t-elle rire et savoir ? Nous verrons que, dans ce récit, le savoir semble mis à distance par le rire; mais que le rire est aussi le propre du savoir que veut nous transmettre l'humaniste François Rabelais. En effet, l'œuvre commence par une phrase du prologue qui annonce une œuvre comique: “Mieux vaut de rire que de larmes écrire, parce que rire est le propre de l’homme”.

Il s’agit donc bien de faire rire le lecteur. En réalité, il est courant d'associer le rire à quelque chose de frivole, de puéril, dépourvu de toute profondeur en dehors de la simple distraction.

Comme on peut le voir dans cette œuvre, par exemple au chapitre 17 Gargantua a peine arrivé à Paris “détacha sa belle braguette et tirant sur son membre en l’air les compissa si énergiquement qu’il en noya 260 418.”.

On peut voir ici deux grandes caractéristiques de l’humour de Rabelais, la démesure et son humour scatologique.

On peut retrouver cette démesure dans les chiffres, “On avait fait tuer 367 014 de ces boeufs gras pour être salés à mardi gras” ou encore pour le nombre de vache qu’il fallait pour allaiter Gargantua, “On ordonna 17 913 vaches de Pautille et de Bréhémond”.

Mais on retrouve aussi cette démesure dans le fait que le personnage principal soit un géant.

De plus, on trouve l’humour de Rabelais dans le nom même de ces personnages, comme Gargantua qui signifie gros mangeur qui d’ailleurs pour ses premiers mot à crier “à boire, à boire, à boire”, Gargamelle qui signifie grosse gamelle ou encore Grandgousier “grand gosier”. Par ailleurs, Rabelais s’adresse dans son prologue à un type de personnes spécifiques, “Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux (car c’est à vous, et à nul autre, que sont dédiés mes écrits)”.

On peut voir qu’il s’adresse donc plutôt à des personnes épicuriennes que des esprits sérieux qu’il va d’ailleurs en faire la critique dans son œuvre.

Comme on peut le voir dans le chapitre 19 où Rabelais critique l'esprit sérieux en ridiculisant Maître Janotus de Bragmardo qui, au lieu de demander directement la restitution des cloches, utilise un discours pompeux et inutilement complexe.

Rabelais se moque de la façon dont Janotus utilise des mots latins et des phrases compliquées pour convaincre Gargantua de lui rendre les cloches, alors qu'une demande simple aurait été plus efficace.

De plus, Janotus utilise des arguments absurdes et sans rapport avec la demande, tels que la vente de cloches aux habitants de Londres près de Cahors et de Bordeaux en Brie pour protéger les vignes locales contre les brumes et les tourbillons.

Ce passage souligne ainsi l'absurdité de l'esprit sérieux qui ne propose aucune solution concrète aux problèmes, mais qui préfère utiliser des formules toutes faites et des références littéraires pour masquer son incompétence mais la préférence de Rabelais pour l'humour et la dérision.

L’humour et la dérision qui sont les principales caractéristiques de Candide de Voltaire quand il tourne.... »

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