CORRECTION DU QUESTIONNAIRE DE LECTURE : Marivaux, La Colonie, 1725

« CORRECTION DU QUESTIONNAIRE DE LECTURE : Marivaux, La Colonie, 1725 NB : les questions 1 à 3 sont corrigées sous forme de plan ; la question de synthèse 5 est entièrement rédigée. QUESTION 1 : Les personnages féminins dominent l’échange : d’une part, prise de parole massive (10 répliques pour Arthénice et Mme Sorbin et 6 répliques pour Hermocrate, Timagène, « un homme », et « un autre homme ») ; raréfaction de la parole masculine au fil du dialogue en faveur des deux femmes ; longueur des répliques comparativement en faveur des femmes. D’autre part, dans cette scène, la force du nombre (quatre personnages masculins qui parlent) ne fait pas leur pouvoir (seules deux femmes s’expriment).

Enfin, l’action est du côté des femmes : la didascalie « on bat le tambour et Lina affiche » en atteste. QUESTION 2 : Les personnages de Madame Sorbin et Arthénice font preuve de solidarité : pourtant issues de classes sociales différentes (Arthénice la noblesse ; Madame Sorbin le Tiers-Etat), c’est la lutte contre l’oppression masculine qui les unit = le premier mot de la scène, apostrophe « Messieurs » + pronom personnel « vous » s’opposent fortement au pronom personnel « nous » représentant les femmes (peu d’occurrences de « je « dans les répliques féminines). La solidarité féminine mise aussi en évidence par la technique de l’enchaînement des répliques par reprise = à tour de rôle, l’une renchérit en développant le raisonnement de l’autre : « l’explication y est » / « Elle vous apprendra que nous voulons nous mêler de tout » (l 15-16) ; « « moi qui vous parle » / Il n’y a que de l’habitude à tout » / « De même qu’au Palais » (l.

23-25) ; les deux dernière répliques constituent un enchaînement de question /réponse , Arthénice se substituant à la parole de Mme Sorbin, comme deux personnages interchangeables : « n’est-ce pas ? » / « je pense qu’on ne nous disputera pas ». QUESTION 3 : L’utilisation du mode impératif présent montre bien la force et la détermination des femmes : la valeur injonctive est omniprésente, sous la forme d’ordres adressés aux hommes : « Messieurs, daignez » ; « Lisez l’affiche », « sachez », « Tenez donc ».

Le subjonctif présent vient appuyer cette prise de parole autoritaire : « Qu’on nous donne des armes ». Le mode indicatif est également représenté : le futur traduit la certitude et la projection assurée dans l’avenir : « n’y travaillerons-nous pas », « Elle vous apprendra », « nous serons plus méchantes », « on ne nous disputera pas » ; de même, le présent associé aux verbes de jugement « je veux » et « je pense » souligne la force de caractère des femmes. QUESTION 4 : Les hommes sont ridiculisés par Marivaux ; en effet, cette scène s’inscrit bien dans la tradition de la comédie sociale qui force les traits et les défauts des personnages.

Tout d’abord, ils sont sur la défensive et questionnent au lieu d’argumenter ; leurs interrogations révèlent un ton indigné ou incrédule, inutilement polémique : « Mais, qu’est-ce que c’est que cette mauvaise plaisanterie-là ? », « Voulez-vous bien expliquer, Madame ? », « D’épée, Madame ? », « Des femmes avocates ? ».

Notons la brièveté de leurs phrases, le plus. »