commentaire composé le loup et le chien La Fontaine
Publié le 27/02/2025
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«
Commentaire composé sur « Le chien et le
loup » de La Fontaine
La Fontaine est le plus grand fabuliste de notre littérature.
Dans le livre I de ses
Fables, nous pouvons lire « Le loup et le chien » qui rapporte le dialogue entre ces deux
animaux vivant deux conditions différentes.
Nous verrons en quoi cette fable répond à
l’objectif classique d’un apologue : instruire en plaisant.
Nous étudierons d’abord l’art du
récit, puis nous réfléchirons sur le talent du fabuliste pour délivrer un enseignement.
Comme tout apologue, la fable cherche avant tout à raconter un récit plaisant.
Dés la
première lecture, nous constatons que la narration est fondée sur une opposition.
Tout d’abord nous constatons que le personnage qui discourt le plus longtemps est le
chien.
Son talent oratoire et persuasif est évident.
Il commence par dénoncer la condition de
son interlocuteur et des animaux sauvages en général (v.13 à 21).
« Vos pareils y sont
misérables » (v.16) dit-il en persiflant.
Il n’hésite pas à faire une accumulation pour décrire au
mieux ces « misérables » : ce sont des « cancres, hères et pauvres diables », termes péjoratifs
qui soulignent la pauvreté de ces bêtes.
Toute cette première argumentation insiste sur la
misère liée à cette condition de vagabond.
Le vers 20 (« Car quoi ? Rien d’assuré ; point de
franche lippée) aux multiples coupes montrent cette situation instable.
Suite à cette dénonciation, le chien vante sa condition de salarié privilégié (v.23-29) :
le travail semble bien léger -trois vers lui sont consacrés, v.23-25-, en comparaison des
rétributions exposées aux v.26 à 29.
Les actions sont introduites par « presque rien » pour
montrer la facilité des tâches, le chiasme du v.25 met en valeur les deux verbes d’action.
Toutefois, on constate que le chien se garde bien de dévoiler les inconvénients liés à sa
condition (v.33-37).
Au loup interrogeant l’animal sur son « col […] pelé », le chien répond
de manière évasive, en minimisant son état : « Rien […] peu de choses […] peut-être… », ce
qui révèle toute l’ambiguïté de sa situation.
Devant cette argumentation qui sait mettre en valeur les avantages en taisant les
inconvénients, le loup commence par être dupé.
Le chien est convaincant, surtout quand il
parle de nourriture (avec la répétition du mot « os » dans « os de poulets, os de pigeons »,
v.28).
Nous pouvons repérer trois étapes dans l’évolution du loup.
C’est d’abord la tentation qui l’assaille (v.22).
L’emploi du futur (et non du
conditionnel) dans ce vers « Que me faudra-t-il faire ? » montre que la bête est déjà prête à
vivre cette situation.
Mais elle est tout de même capable d’esprit critique et ose poser une
question sur les conditions de cet état de vie.
Ensuite, l’animal, séduit par l’argumentation de
son interlocuteur, laisse éclater son enthousiasme (v.30-31) : l’emploi du mot « félicité »
révèle sa joie, joie telle qu’il en pleure « de tendresse », laissant de côté toutes les
caractéristiques de son statut de bête sauvage –on a plutôt l’habitude de le voir engloutir
animaux (« Le loup et l’agneau ») et humains (« Le petit chaperon rouge »).
Ce retournement
dans le caractère montre l’art persuasif du chien.
Toutefois, le loup réagit après avoir entendu
son interlocuteur dire qu’il était « attaché » (v.34).
Pour être sûr d’avoir bien entendu, il pose
une question : « Vous ne courez donc pas où vous voulez? » avec le connecteur exprimant la
conséquence, ce qui montre la logique de son raisonnement.
La bête sauvage préfère la liberté
à toute compromission et c’est alors qu’elle fuit « et cour encor » (v.41).
Nous avons donc observé que les deux animaux élaborent chacun une réflexion : le
chien laisse ses talents oratoires s’exprimer en faisant preuve de persuasion, tandis que le
mâtin, séduit dans un premier temps, fait appel à sa raison pour démêles les enjeux de la
proposition alléchante de son interlocuteur.
Cet art du récit, comme il se doit dans un apologue, est au service de la réflexion.
Une
fable....
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