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El desdichado de Nerval (commentaire composé)

Publié le 25/02/2023

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« El Desdichado Situation du texte dans l’œuvre intégrale : https://commentairecompose.fr/el-desdichado-nerval/ pour le reste Lecture expressive : https://www.bacdefrancais.net/mp3/Gerard_de_Nerval_El_Desdichado.mp3 Explication linéaire : Introduction : « El Desdichado » est issu du recueil Chimères publié en 1854 après deux crises de folie que Gérard de Nerval, encore très affecté par la mort de Jenny Colon en 1842, a subies en 1851 et 1853. Le poème porte les traces de cette souffrance affective et s’inscrit de ce point de vue dans le romantisme. Plan du texte : I – Un poème romantique A – Un poème mélancolique Le poème de Nerval est placé sous le signe de la mélancolie comme le montre le champ lexical de la tristesse : « inconsolé », « mélancolie », « consolée », « cœur désolé ». Le poète est marqué par le deuil, notamment celui de l’actrice Jenny Colon décédée en 1842 et dont Gérard de Nerval a été amoureux.

La métaphore « Ma seule Etoile est morte, » assimile la femme aimée à une étoile, une divinisation qui s’inscrit pleinement dans la poésie romantique. Les termes du premier vers – « Ténébreux », « Veuf » et « Inconsolé » portent une majuscule.

Ces majuscules font du poète une allégorie du veuvage(etre veuf) et de la souffrance, comme si la mort s’inscrivait de manière indélébile dans son âme. Le « Veuf » est d’ailleurs mis en valeur par sa place dans le vers : il vient casser le rythme de l’alexandrin en (6//2/4. Le champ lexical des couleurs accentue l’atmosphère mélancolique du poème : « Ténébreux », « noir », « rose », « rouge ». B – Une quête d’identité Dans « El Desdichado », Gérard de Nerval évoque une quête d’identité.

Le poème s’ouvre sur le pronom personnel « Je » qui est le sujet du poème et qui semble donc bien affirmé. Mais l’identité du poète est marquée immédiatement par l’éclatement.

Tout d’abord, le titre du poème – « El desdichado » – en langue espagnole, crée une impression énigmatique comme si le poète ne parvenait pas à se définir avec la langue française. Ensuite, dans le premier vers, le poète se définit par trois termes qui tournent autour de la thématique du deuil : « Ténébreux », « Veuf », « Inconsolé ».

Nerval ne parvient donc pas à se définir en un seul mot.

L’affirmation initiale « Je suis », laisse ainsi place à une identité démultipliée.

De plus, les tirets dans le poème donnent l’impression d’un dialogue intérieur comme si le poète utilisait plusieurs voix.Transition : Dans « El Desdichado », l’identité du poète est donc dispersée, éclatée. Mais le poète tente de restaurer l’unité d’un moi en empruntant des identités multiples. C – Le mysticisme romantique Dans « El Desdichado », De Nerval semble faire une expérience mystique.

Le mysticisme romantique correspond à une dépersonnalisation : le poète perd son identité habituelle pour entrer en contact avec le divin C’est bien cette dépersonnalisation que l’on retrouve dans « El Desdichado » où Gérard de Nerval prend des identités multiples. Le poète s’immerge tout d’abord dans un univers médiéval : « Le Prince d’Aquitaine » désigne Edouard de Woodstock (1330-1376).

« Lusignan » et « Biron » désignent des familles nobles et suggèrent les valeurs chevaleresques du Moyen Age.

Cette fascination pour le Moyen Age est une caractéristique du Romantisme noir, une variante du romantisme empreinte de mysticisme. Ensuite, Nerval semble prendre l’identité du Christ.

En effet, plusieurs références font songer à la passion du Christ : Le « front rouge » et les « Soupirs de la Sainte » évoquent l’épisode la crucifixion. Cette dimension surnaturelle est accentuée par des références aux mythes gréco-latins : « Amour », fils de Venus, déesse de l’amour; « Phébus », dénomination latine d’Apollon; « l’Achéron »; «la lyre d’Orphée.

Ce champ lexical de la mythologie montre le caractère protéiforme du poète (= qui prend plusieurs formes).

En endossant ces identités mythologiques, le poète dépasse son existence habituelle dans une sublimation du moi. Transition : Mais c’est aussi grâce à une langue poétique nouvelle que le poète reconstruit son identité fragmentéeII – La quête d’une nouvelle langue poétique II – La quête d’une nouvelle langue poétique A – Une versification traditionnelle Nerval se définit comme le « Desdichado », c’est-à-dire le déshérité.

Mais il semble vouloir retrouver un enracinement en convoquant la mythologie gréco-latine. De plus, «Pausilippe », « mer d’Italie », la « treille », « la Grotte » sont des espaces géographiques qui rappellent les Géorgiques de Virgile comme.... »

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