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Appliquez à Phèdre ces réflexions écrites par Thierry Maulnier à propos de l'oeuvre de Racine: Le théâtre le plus dur et la poésie la plus sauvage, la peinture de tout ce que la condition humaine a d'inexorable et de tout ce qu'ont d'émouvant les vertiges du coeur ?

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Appliquez a Phedre ces reflexions ecrites par Thierry Maulnier a propos de l'oeuvre de Racine Le theatre le plus dur et la poesie la plus sauvage la peinture de tout ce que la condition humaine a d'inexorable et de tout ce qu'ont d'emouvant les vertiges du coeur ?

« INTRODUCTION Il est désormais traditionnel d'examiner, dans les pièces de Racine, le jeu de la tendresse et de la cruauté.

Nulle part les deux aspects n'apparaissent plus solidaires que dans Phèdre, celle de ses tragédies que l'auteur lui-même préférait.

Elle correspond à cette définition de Thierry Maulnier : « le théâtre le plus dur et la poésie la plus sauvage, la peinture de tout ce que la condition humaine a d'inexorable et de tout ce qu'ont d'émouvant les vertiges du coeur ».

Sous les sortilèges de l'amour se découvrent en effet très vite les puissances du mal qui entraînent les personnages d'étape en étape vers un destin implacable. I.

«CE QU'ONT D'ÉMOUVANT LES VERTIGES DU CŒUR» La tragédie commence pourtant sur des accents d'idylle : c'est Hippolyte qui le premier retient l'attention du spectateur ; avec Aricie il nous entraîne dans les frais arcanes d'un Pays de Tendre sans artifices. Des amours secrètes C'est Théramène qui, dès la première scène, explique la fuite d'Hippolyte.

Celui-ci est amoureux pour la première fois, et son confident, avec une tendre ironie, souligne toutes les manifestations de la passion naissante : « Chargés d'un feu secret, vos yeux s'appesantissent ». Nous apprenons que le jeune homme délaisse ses activités coutumières.

Ismène évoque en termes tout aussi significatifs son attitude en face d'Aricie.

Le charme de ce nouvel amour est redoublé par la personnalité même des deux jeunes gens : Aricie et surtout Hippolyte n'éprouvaient que « mépris » pour toute inclination, avant de se connaître.

Mais leurs voeux désormais leur échappent, et leur désarroi est évident. Les confidences Aussi vont-ils se confier à ceux qui les accompagnent, tant par nécessité dramatique que par réaction naturelle.

Aricie conte avec émerveillement toutes les raisons qu'elle aurait de ne pas aimer Hippolyte, et toutes celles qu'elle se trouve pour l'admirer et l'attirer à elle.

Le jeune homme est plus discret, plus irrité aussi contre sa passion : il énumère à Théramène les circonstances qui s'y opposent, et il y a dans sa fuite, dans son demi-aveu, la fraîcheur qu'on retrouve chez les personnages de Marivaux. Les aveux Aussi est-ce avec curiosité que le spectateur attend les scènes où se rencontrent Aricie et Hippolyte. Perdant tout contrôle de lui-même, le fils de Thésée oublie ses serments, et s'aperçoit trop tard qu'il est engagé sur la voie des aveux : « ...

Je me suis engagé trop avant, Je vois que la raison cède à la violence.

» Il évoque son trouble, sa sauvagerie naturelle, et son amour n'en est que plus romanesque et touchant. Aricie ne laisse guère échapper que des bribes d'aveux ; elle consentira cependant à suivre Hippolyte, et ses réticences ne sont que des scrupules de pudeur, qui atténuent l'impression de la passion, mais en rendent plus sensible la force profonde. Cette profondeur, il est vrai, nous la trouvons dans les aveux de Phèdre elle-même : au fond de l'enfer dans lequel elle se débat, elle éprouve une joie vertigineuse à confesser ses sentiments.

Elle oublie peu à peu qu'elle parle de Thésée et se décrit pour elle-même, dans une sorte d'extase, les traits d'Hippolyte : « Il avait votre port, vos yeux, votre langage.

» Mais cette ivresse est fugitive : Phèdre reprend conscience aussitôt de son crime, et la plus grande partie de la pièce nous entraîne loin d'une peinture si caressante de l'amour. II.

« TOUT CE QUE LA CONDITION HUMAINE A D'INEXORABLE » Racine lui-même, en modifiant le titre de la pièce, a présenté son héroïne comme le personnage essentiel; en Phèdre se trouve incarnée la fatalité qui pèse sur tout être humain. Phèdre est victime de son hérédité et de son entourage.

Dès la première scène où elle apparaît, elle évoque les crimes commis par sa mère, la haine de Vénus attachée à sa famille, et se présente comme la victime d'une conspiration divine : l'amour est en elle la marque d'une malédiction.

Dans le problème moral que pose le personnage surgit ici la question de sa responsabilité : sa culpabilité est la même que celle d'Yseut et de Tristan, liés malgré eux par un philtre magique.

En outre, comme pour mieux perdre Phèdre, les dieux ont placé auprès d'elle « la détestable Oenone », qui dépasse de loin, par son rôle et sa personnalité, les fonctions de confidente.

Après avoir encouragé sa maîtresse, elle ourdit pour elle le stratagème qui provoquera la mort d'Hippolyte ; elle est l'âme damnée, prête à tout pour celle qu'elle sert, inspiratrice sans scrupules des actions les plus noires : son suicide la range parmi les réprouvés. La fatalité de la passion Elle a contribué à perdre Phèdre, et celle-ci l'accuse avec raison.

Mais tout le drame a pour. »

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