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Alfred GARNEAU (1836-1904) - Devant la grille du cimetière

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Alfred GARNEAU (1836-1904) - Devant la grille du cimetière La tristesse des lieux sourit, l'heure est exquise. Le couchant s'est chargé des dernières couleurs, Et devant les tombeaux, que l'ombre idéalise, Un grand souffle mourant soulève encor les fleurs. Salut, vallon sacré, notre terre promise !... Les chemins sous les ifs, que peuplent les pâleurs Des marbres, sont muets ; dans le fond, une église Monte son dôme sombre au milieu des rougeurs. La lumière au-dessus plane longtemps vermeille... Sa bêche sur l'épaule, entre les arbres noirs, Le fossoyeur repasse, il voit la croix qui veille, Et de loin, comme il fait sans doute tous les soirs, Cet homme la salue avec un geste immense... Un chant très doux d'oiseau vole dans le silence.

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