Aimez-vous lire des oeuvres autobiographiques ou bien leur préférez-vous des oeuvres de fiction ?
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«
I- Autobiographie et oeuvres de fiction
A- Autobiographie
• Auto (moi)-bio (vie)- graphie (écrire) : écrire ma vie.
Un auteur décide de raconter sa vie, de se raconter.
Identité entre auteur, narrateur, personnage principal.
Cf.
Les Confessions de Rousseau ou Les Mots de Sartre.
Philippe Lejeune : « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met
l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ».
Écrit par une personne plutôt
âgée, à la fin de sa vie.
Autre but : Essayer de mieux se comprendre, de donner un sens à sa vie.
Envie de
s'expliquer, d'expliquer pourquoi l'auteur, moi, (souvent connu) a agi et devenu ainsi.
Cf.
« Connais-toi toimême » de Socrate.
Ex : importance des évocations de l'enfance dans les autobiographies.
Sarraute et Sartre insistent beaucoup sur
leur culture livresque enfantine.
Envie de laisser une trace de soi.
B- Les oeuvres de fiction
• oeuvres de fiction : roman, nouvelle...
Roman : un auteur décide de raconter une histoire fictive.
L'auteur est différent du narrateur qui peut-être ou
pas le personnage principal.
• Le roman a longtemps été méprisé, genre bas (VS tragédie).
Lire un roman pour se détendre mais aussi pour
s'évader, se documenter (ex : on plonge dans le Paris du XIXE avec Balzac puis Zola).
=> Dans une oeuvre de
fiction, on ne cherche pas la véracité des faits, ni la sincérité de l'auteur, d'où très
souvent ce temps du récit, l'imparfait (=> récit coupé de la situation d'énonciation, pas
de rapport avec le vrai).
• Même si cela ressemble à notre monde (action à Paris, en Provence...), on sait que ce
n'est pas vrai.
C- Les contraintes
• L'auteur d'une autobiographie s'engage à être honnête, à dire la vérité (VS le
romancier).
Très compliqué, impossible d'écrire sa vie : il faut opérer des choix (dire des
choses, taire des choses), il faut se souvenir de tout (les trous de mémoire sont naturels
mais trous de mémoires volontaires et ceux qui sont sincères).
Celui qui écrit son autobiographie doit passer une
sorte de pacte avec son lecteur.
Il s'engage à raconter sa vie avec un « souci constant de réalité ».
Pacte
autobiographique : le lecteur est invité à chercher la sincérité plus que la vérité.
• L'autobiographe doit essayer de se souvenir et d'être neutre.
Peut-on être neutre quand on parle de soi ?
Le romancier n'est pas tenu de dire la vérité, peut être vraisemblable ou pas...
II- Deux genres aux visées a priori très différentes
A- Intérêts pour un lecteur de lire une autobiographie
• Possibilité de s'identifier à l'auteur grâce au caractère universel de certains faits présentés (par exemple, la
naissance, l'enfance, l'amour, la mort, etc.).
• Possibilité de tirer une leçon de la vie exposée au bénéfice de la sienne.
• On apprend des faits sur les auteurs, des détails sur leur vie...
ce qui peut aider à comprendre mieux les
oeuvres ou du moins les auteurs.
Possibilité de mieux comprendre la personne, ou son oeuvre.
Peinture d'une
époque (ex : Rousseau, enfance d'un petit genevois au
XVIIIe
siècle/la Provence du début du XXE siècle avec
Pagnol).Ex : Sarraute a beaucoup voyagé enfant, elle a une double culture.../ Sartre a grandi dans un univers
parisien et bourgeois.../la mère de Rousseau est morte à sa naissance...
=> Sachant que c'est un récit nécessairement subjectif, comprendre l'auteur de l'intérieur.
On comprend ce
qui lui tient à coeur, ses intérêts, ses soucis...
Ex : Albert Cohen nous apparaît comme un homme définitivement
attaché à sa mère et à son souvenir.
B- Intérêts pour le lecteur de lire une oeuvre de fiction
Roman, pièce de théâtre, poésie...
: évasion du lecteur..
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