Idéologie bourgeoise et sécession des artistes (1850-1880)
Publié le 05/03/2022
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Idéologie bourgeoise
et sécession
des artistes
(1850-1880)
L'échec de la Révolution de 1848, puis le coup d'État de Napoléon III (1851) mettent
fin au rêve romantique de transformer la société en une République généreuse, plus
égalitaire, guidée par ses intellectuels.
Le pouvoir du Second Empire (1852-1870) est
aussi autoritaire que ses devanciers, et la réussite économique (industrialisation de la
France) épanouit la classe bourgeoise plus encore que sous la Monarchie.
Sous l'Ancien
Régime, cette classe avait comme modèle l'aristocratie à laquelle elle désirait s'assimiler;
au XIX0 s., elle se constitue une idéologie propre, antiaristocratique, mais aussi antipo
pulaire (le peuple est senti comme une masse dangereuse) et antiromantique dans la
mesure où le Romantisme est à la fois aristocratique et populiste.
a
Prédominance du conformisme bourgeois
L'idéologie bourgeoise reprend volontiers
des thèmes du XVIII0 s.
libéral, ceux de
Voltaire surtout : confiance dans le pro
grès, liberté de pensée, anticléricalisme.
Elle s'exprime dans la philosophie positi
viste d'Auguste COMTE, et dans la philo
sophie des sciences alors en plein progrès
(déterminisme de Lamarck et Darwin),
ainsi que dans l'œuvre de RENAN (Vie de
Jésus, 1863) et de TAINE (De l'intelligence,
1870).
Mais dans la pratique, ces grands
modèles de pensée peuvent apparaître à la
majorité comme de dangereux esprits
forts: l'idéologie bourgeoise telle qu'elle
est vécue est un rationalisme très modéré,
qui prône comme valeurs la science, l'es
prit, le bon sens, mais en les associant à un
souci d'ordre moral et social qui fait ac
cepter l'Église, cette force de tradition, et
refuser toute évolution dès qu'il s'agit de
questions sociales.
L'idéologie bourgeoise
est aussi caractérisée par le contraste entre
une philosophie qui fait l'éloge du pro
grès, et des conceptions culturelles et ar
tistiques figées.
Elle engendre le Réalisme
dont nous avons vu les ambiguïtés, mais
peut s'accommoder aussi d'un retour aux
«'grands classiques» dont les historiens de
la! littérature (NISARD, SAINTE-BEUVE)
fixent alors la hiérarchie..
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