Un dictionnaire donne pour le mot « tolérance » le sens d'« indulgence, condescendance pour ce qu'on ne peut empêcher ». qu'en pensez-vous ?
Extrait du document
Tolérer les idées d'autrui ou ses actes, ce serait donc accepter, par
bienveillance pure, de s'abaisser à son niveau avec la conviction qu'on a
soi-même raison, et que l'autre a tort. C'est l'attitude des Pharisiens qui
peuplent les romans de Mauriac, c'est celle d'Oscar Thibault en face de Madame
de Fontanin dans l'oeuvre de Martin du Gard. Ils octroient leur tolérance à leur
entourage.
Ce qu'on ne peut empêcher
II est vrai qu'un personnage comme Oscar Thibault est tolérant aussi par
nécessité. La tolérance telle que nous l'avons définie n'est pas seulement une
disposition intérieure : c'est une certaine manière de concevoir les rapports
entre l'individu et la société. Nous y trouvons d'abord une prise de conscience
lucide et réaliste de ce qui est possible ou non : on se résigne alors à une
situation qui ne paraît pas aisément modifiable. La société offre chaque jour le
spectacle de ces hommes qui ne combattent pas les opinions adverses si leurs
intérêts risquent d'en souffrir, mais qui imposent les leurs s'ils le peuvent.
Chez beaucoup la tolérance apparente cache le regret profond de ne pouvoir
convaincre autrui par la force : dans la Chronique des Pasquier de Duhamel,
Joseph ne laisse qu'à contre-coeur les membres de son entourage acquérir leur
indépendance. Peut-on parler de « tolérance » lorsqu'il s'agit d'une acceptation
plus ou moins imposée du fait accompli ?
Conséquences de cette définition
Beaucoup ont voulu s'arrêter à cet aspect, et, « vomissant les tièdes », ont
refusé la tolérance, car, vue sous ce jour, elle justifie de nombreuses
accusations.
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