Sur quoi peuvent se fonder les craintes de l'homme à l'égard de l'ordinateur ? Les croyez-vous justifiées ?
Extrait du document
«
Comment aborder une discussion sur l'informatique et donner de plus un avis personnel ?
Il convient alors de s'en tenir au texte — c'est tout à fait possible — en reprenant l'argumentation de l'auteur, au
besoin en la retournant, car elle a ses faiblesses.
D'autre part, faut-il répondre aux trois questions en adoptant le plan suggéré par le sujet ? Puisqu'on doit traiter un
sujet de type argumentatif on peut fort bien adopter un plan en deux parties : plaidoyer et réquisitoire, pour
l'ordinateur et contre l'ordinateur.
Le candidat réservera sa position personnelle dans la conclusion tout en prenant parti au fil de la discussion.
Un autre plan possible que le candidat trouvera rédigé ci-dessous, consiste à présenter dans une première partie
l'informatique, sa place, les utilisations qu'en fait notre époque.
Ensuite, peut s'engager l'argumentation pour ou
contre l'ordinateur.
1.
Place grandissante de l'ordinateur.
De nombreuses entreprises possèdent un ordinateur, ou s'équipent à la hâte.
Il
est nécessaire pour la comptabilité, la gestion des ventes et des stocks, pour l'établissement des statistiques, pour
la paye du personnel, la recherche...
Présent dans le monde professionnel, l'ordinateur fait aussi son entrée à la
maison, plus sérieusement qu'avec des jeux vidéo.
Des programmes sont conçus pour faciliter le travail de la
maîtresse de maison : établir les menus et le calendrier familial, le budget...
Enfin, l'ordinateur commence à être
utilisé à l'école : de nombreux lycées s'équipent, des professeurs se forment à ce nouveau mode d'enseignement
(voir épreuve 22).
Le micro-ordinateur devient un produit de consommation courante (on en trouve actuellement sur le marché pour
400 euros), car il est accessible à tous et simple à utiliser.
Ce sont des spécialistes qui conçoivent les programmes.
L'utilisateur n'a qu'un effort de manipulation du clavier à fournir.
Il incorpore sans peine disquettes et cassettes.
Notons au passage que l'informatique a fait naître tout un vocabulaire technique auquel le grand public se familiarise
petit à petit.
Pour l'ordinateur ? L'ordinateur rend des services irremplaçables.
Ainsi, il met à la portée de tous, toutes les
connaissances humaines aussi bien dans l'entreprise que dans la recherche.
Il amène une libération de l'esprit en se
chargeant et en traitant des détails pratiques.
C'est du temps gagné pour autre chose.
Enfin, l'informatique dans
l'enseignement permet d'accéder à une culture illimitée.
Notons également que l'ordinateur est toujours disponible.
Nul besoin de sortir de chez soi, on peut tout lui
demander, à tous moments.
Enfin, il peut être un merveilleux loisir.
Ainsi, les jeux vidéo connaissent déjà un grand succès, ils intéressent toute
la famille aussi bien parents que enfants.
Il peut être excitant de se mesurer à la machine.
Ainsi dans les jeux
d'échecs électroniques, cet affrontement constitue une école de rigueur où l'homme peut parfois l'emporter.
Cette importance grandissante de l'ordinateur peut inspirer des craintes pour l'avenir même de l'humanité.
Notons
tout d'abord l'extrême dépendance de l'homme vis-à-vis de la machine à qui il confie sa mémoire, donc sa culture.
H
risque de ne plus fournir d'effort de mémorisation.
Une autre crainte est celle d'un repli sur soi.
C'est bien la vie
sociale avec ses lieux de rencontre (le café, les bibliothèques, les cinémas) qui est menacée puisque avec un écran
et des disquettes et cassettes, on a tout à disposition chez soi.
La ruine de toute vie sociale instaure le refus des
autres avec qui on ne communique plus.
Une solitude affective et morale en résultera nécessairement entraînant
peur, violence et délinquance.
Comment ne pas songer au livre de science-fiction de R.
Bradbury Farenheit 451 ou à
l'adaptation qu'en a fait F.
Truffaut pour le cinéma ? Les dangers d'une telle société électronicienne y sont décrits
avec précision.
Le héros Montag, trahi par sa propre femme, se verra contraint de quitter la ville pour retrouver
cette civilisation du livre dont l'informatique a causé la perte.
Enfin, on peut émettre des réserves sur la valeur d'un enseignement entièrement confié à l'ordinateur, professeur «
un peu froid et peu bavard » concède X.-F.
Ardouin.
La relation enseignant-enseigné est nécessairement entachée
d'affectivité.
L'envie d'apprendre se confond souvent — au niveau des petites classes, c'est évident — avec l'envie
de faire plaisir au maître.
« Peut-être un professeur vivant qui met l'élève en rage est-il préférable à une machine
qui le gorge d'informations, mais froide comme un serpent », a dit un auteur contemporain.
Pour conclure, on fera simplement remarquer que « l'ordinateur est un outil extrêmement puissant, plus puissant que
le cerveau humain, il ne peut par contre opérer qu'à partir de règles que l'homme a inventées pour son
fonctionnement; cette faculté d'invention pure appartient à l'homme seul, aucun ordinateur ne pourra la posséder..
»
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