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Résumé: Thérèse Desqueyroux de FRANÇOIS MAURIAC

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Les conflits engendrés chez François Mauriac (1885-1970) par une éducation chrétienne et conformiste ont éclaté dans son œuvre romanesque. Ses études catholiques l'avaient mené du lycée à la Faculté des Lettres, puis à l'Ecole des Chartes. Ses préférences allaient à Racine ( 1928) et à Pascal( 1931). Mais c'est par le roman qu'il libère, de 1923 à 1927, une sensualité refoulée par le système éducatif et la religion. 11 peint ces natures tourmentées, dans les demeures landaises de son enfance, oppressées par les orages d'été, et en marche vers quelque chose, un exil hors d'elles-mêmes, Dieu. 1922, Le Baiser au Lépreux. 1935, La Fin de la Nuit. 1923, Génitrix. 1936, Les Anges noirs. 1925, Le Désert de l'Amour. 1941, La Pharisienne. 1927, Thérèse Desqueyroux. 1951. Le Sagouin. 1932, Le Nœud de Vipères. 1956, L'Agneau. 1933, Le Mystère Frontenac

« Thérèse Desqueyroux de FRANÇOIS MAURIAC Les conflits engendrés chez François Mauriac (1885-1970) par une éducation chrétienne et conformiste ont éclaté dans son œuvre romanesque.

Ses études catholiques l'avaient mené du lycée à la Faculté des Lettres, puis à l'Ecole des Chartes.

Ses préférences allaient à Racine ( 1928) et à Pascal( 1931).

Mais c'est par le roman qu'il libère, de 1923 à 1927, une sensualité refoulée par le système éducatif et la religion.

11 peint ces natures tourmentées, dans les demeures landaises de son enfance, oppressées par les orages d'été, et en marche vers quelque chose, un exil hors d'elles-mêmes, Dieu. 1922, Le Baiser au Lépreux. 1935, La Fin de la Nuit.

1923, Génitrix. 1936, Les Anges noirs.

1925, Le Désert de l'Amour. 1941, La Pharisienne. 1927, Thérèse Desqueyroux. 1951.

Le Sagouin. 1932, Le Nœud de Vipères. 1956, L'Agneau. 1933, Le Mystère Frontenac Au cours du voyage qui la ramène chez elle, à Argelouse, dans la forêt landaise, Thérèse, qui vient d'être jugée pour avoir tenté d'empoisonner son mari, effectue une lente remontée en elle-même : elle cherche moins les raisons de l'acte qu'elle a commis que la justification de sa vie propre.

Tandis que son père ne s'inquiète que des répercussions du procès de sa fille sur sa propre carrière, tandis que son mari, Bernard, qui appartient «à la race aveugle, à la race implacable des simples » (p.

38), et sa tante Clara, ferment les yeux à condition que les apparences soient sauves, Thérèse se sent de plus en plus étrangère : « Être sans famille2 ! Ne laisser qu'à son cœur le soin de choisir les siens - non selon le sang, mais selon l'esprit, et selon la chair aussi...

» (p.

150).

Comment a-t-elle été conduite à augmenter les doses d'arsenic prescrites par le médecin à son mari ? Même quand elle tentera, à la fin du roman, de l'expliquer à Bernard, il ricanera, sceptique : c'est ainsi qu'on lui a toujours refusé le droit à sa vérité. Sans doute a-t-elle envié à son amie d'enfance, Anne de la Trave, l'amour d'un être d'exception, Jean Azevedo.

Et que dire de ces étés du Sud-Ouest, au cours desquels elle éprouvait une aspiration vers la pureté, et auxquels succédait la sourde oppression de la maison landaise où régnait un époux trop bon, trop médiocre, trop égoïste ? Et la voici en face de lui; au non-lieu de la justice, il répond par le verdict de la société : Thérèse sera recluse dans sa chambre.

C'est au cours de cette séquestration qu'elle effectue le dernier cheminement en elle-même : « Comme si ce n'eût pas été assez des pins innombrables, la pluie ininterrompue multipliait autour de la sombre maison ses millions de barreaux mouvants » (p.

104).

A l'étouffement d'une vie confortable, mais hypocrite, elle préférera la révolte et l'évasion : vagabonde dans les rues de Paris, elle est enfin sortie des autres et d'elle-même. • La technique du roman : elle est tout à fait remarquable.

Ce n'est qu'au chapitre IX (p.

119) que Thérèse rejoint son destin.

Au cours des étapes du voyage, elle s'évade à rebours dans une sorte d'introspection freudienne.

Mauriac ménage l'intérêt policier en retardant le moment de la révélation. • Symbole conflictuel du Bien et du Mal : le personnage de Thérèse Desqueyroux a obsédé Mauriac au point qu'elle reparaîtra dans plusieurs ouvrages, notamment dans la Fin de la nuit où elle se sacrifie pour sa fille Marie et se rachète.

Thérèse est aussi une femme qui s'émancipe.

Peut-être, comme Emma Bovary, a-t-elle été trop romanesque ? Cinéma : Georges Franju, Thérèse Desqueyroux (1962). Ce geste obscur... A Thérèse elle-même, le geste obscur qui l'a conduite devant les tribunaux apparaît mystérieux.

Tandis qu'ayant bénéficié d'un nonlieu elle retourne vers son mari, elle tente de trouver une explication à son acte criminel et de préparer sa défense pour qu'enfin on la comprenne.

Sur le chemin du retour, Thérèse se souvient : orpheline, élevée par un père radical, ses seules joies furent ses vacances passées à Argelouse avec son amie Anne de La Trave.

Vint ensuite le mariage avec le demi-frère d'Anne, un propriétaire terrien, un homme ordinaire.

Et avec le mariage, l'"ineffaçable salissure" de la nuit de noces.

Alors, aux longs pins des Landes vinrent s'ajouter les "barreaux vivants" de la famille Desqueyroux. Anne s'est éprise entre-temps de Jean Azévédo, un fils de famille juive, retiré à Argelouse, semblait-il, en raison d'une phtisie, deux "tares" qui rendaient impensable aux yeux des Desqueyroux toute idée d'union.

Peut-être mue par un obscur sentiment de jalousie, Thérèse accepte d'entraver ce début de liaison et découvre en Jean Azévédo un orateur brillant qui lui ouvre de nouveaux horizons. Aussi, lorsque, malade, Bernard Desqueyroux se trompe dans le dosage de ses médicaments, Thérèse ne fait rien pour l'en prévenir. Petit à petit, elle tente ainsi de le mener jusqu'à la mort. La séquestrée d'Argelouse Les ordonnances falsifiées sont découvertes et une instruction est ouverte.

Grâce à l'habileté du père de Thérèse et à la coopération intéressée de Bernard, elle aboutit à un non-lieu.

De retour chez elle, Thérèse croit enfin trouver chez Bernard un début de compréhension.

Las ! Bernard décide de la séquestrer dans la maison d'Argelouse, jusqu'au jour où.

amaigrie, Thérèse dépérit de manière inquiétante.

Bernard l'envoie alors à Paris où nous la laissons, à la terrasse d'un café. François Mauriac descend jusqu'aux profondeurs les plus obscures de l'âme humaine et évoque à merveille l'univers étriqué et mesquin d'une certaine province.. »

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