Devoir de Français

Résumé: Madame Bovary de GUSTAVE FLAUBERT

Extrait du document

La vie de Gustave Flaubert (1821-1880) est bouleversée par une crise sentimentale (1843-45) à la suite de laquelle il rejette son passé d'étudiant romantique et décide de se consacrer à une oeuvre d'où il serait absent. Reclus dans sa maison de campagne de Croisset, il travaille pendant six ans avec cet « entêtement de bélier », qu'il prête à Charles Bovary, à l'histoire de cette jeune femme victime de son imagination : Madame Bovary. C'est, après les grandes visions de son voyage en Orient (1849), le retour aux sources, à la Normandie, aux bords de Seine, à Rouen... L'histoire apparente d'Emma Bovary ressemble à celle de tant de jeunes femmes qui cherchent à échapper à la vie rustique de province et s'imaginent que le meilleur moyen en est le mariage. Cette fille de paysan normand s'est laissé griser par la littérature et la musique romantiques. Elle a lu Paul et Virginie, les romans de Walter Scott ; elle attend de la vie qu'elle réalise ses rêves.

« Madame Bovary de GUSTAVE FLAUBERT La vie de Gustave Flaubert (1821-1880) est bouleversée par une crise sentimentale (1843-45) à la suite de laquelle il rejette son passé d'étudiant romantique et décide de se consacrer à une oeuvre d'où il serait absent.

Reclus dans sa maison de campagne de Croisset, il travaille pendant six ans avec cet « entêtement de bélier », qu'il prête à Charles Bovary, à l'histoire de cette jeune femme victime de son imagination : Madame Bovary.

C'est, après les grandes visions de son voyage en Orient (1849), le retour aux sources, à la Normandie, aux bords de Seine, à Rouen... L'histoire apparente d'Emma Bovary ressemble à celle de tant de jeunes femmes qui cherchent à échapper à la vie rustique de province et s'imaginent que le meilleur moyen en est le mariage.

Cette fille de paysan normand s'est laissé griser par la littérature et la musique romantiques.

Elle a lu Paul et Virginie, les romans de Walter Scott ; elle attend de la vie qu'elle réalise ses rêves. Et voici qu'elle épouse Charles Bovary, un médecin de campagne maladroit et médiocre : « Elle ne pouvait s'imaginer à présent que ce calme où elle vivait fût le bonheur qu'elle avait rêvé » (p.

46).

Quels que soient les efforts que Charles fait pour la rendre heureuse, quittant le village de Tostes pour l'installer dans un bourg plus important, Yonville-l'Abbaye, peut-il rassasier cette affamée de bonheur et d'amour ? Pauvre Charles ! Sa conversation « était plate comme un trottoir de rue » (p.

48).

Quant à la société qui les entoure, le pharmacien Homais en est le digne représentant : nulle, étriquée, conformiste. Aussi Emma se jette-t-elle dans les bras du premier don Juan venu, Rodolphe, qui lui révèle au moins l'exaltation de l'adultère : « Elle entrait dans quelque chose de merveilleux où tout serait passion, extase, délire « (p.

192).

Mais Rodolphe l'abandonne.

Elle pense en mourir.

Et ce n'est pas Léon Dupuis, un clerc de notaire qu'elle a connu autrefois et qu'elle retrouve, qui peut lui apporter un bonheur plein et durable : « N'importe : elle n'était pas heureuse, ne l'avait jamais été.

D'où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s'appuyait ?...

» (p.

335). Pour satisfaire ses goûts de luxe, elle emprunte, elle se ruine.

Aux mains des usuriers, à la veille d'être saisie, « sa situation, telle qu'un abîme, se présenta » (p.

369).

Elle s'empoisonne à l'arsenic et expire dans un éclat de rire « atroce, frénétique, désespéré ».

Charles meurt en accusant la fatalité.

L'enfant qu'ils ont eue, la petite Berthe, symbole de cette société de mutations industrielles, sera ouvrière en usine.

Le pharmacien Homais reçoit la croix d'honneur : c'est la suffisance que l'on décore. • Un exercice de style : derrière le labeur tourmenté de Flaubert pour polir chaque phrase, il y a la volonté de faire du langage la matière du roman.

Émile Zola a dit ce que Flaubert avait fait du roman après Balzac : «Il l'a assujetti à des règles fixes d'observation, l'a débarrassé de l'enflure fausse des personnages, l'a changé en une oeuvre d'art harmonique, impersonnelle, vivant de sa beauté propre ainsi qu'un beau marbre.

» • Le bovarysme : le roman fit scandale : attentat aux bonnes moeurs, anticléricalisme odieux, provinciale débauchée ! On ne voyait pas ce qu'il y avait de bouleversant dans cette quête du bonheur et ce suicide qui en marquait l'échec, celui de la passion autant que de la vertu.

Le bovarysme, c'est la « naissance d'une âme factice, d'un aristocratisme de pacotille chez une jeune fille qui la gauchit, qui la façonne, qui la pervertit à son insu et la prépare à être insatisfaite, dédaigneuse, mijaurée devant les ternes et épaisses occupations de sa vie de femme » (Maurice Bardèche). Opéra : Emmanuel Bondeville, Madame Bovary. Cinéma : Jean Renoir, Madame Bovary (1934), musique de Darius Milhaud.

Vincente Minnelli, Madame Bovary (1949). L'ennui à la campagne Emma Rouault, fille d'un fermier, épouse très jeune un médecin veuf, Charles Bovary.

Élevée dans un couvent, sans aucune notion des réalités et nourrie de lectures romantiques, elle déteste la vie prosaïque que lui impose le mariage.

Une réception au château de la Vaubyessard aggrave ses rêves de faste.

Le couple s'installe alors à Yonville, où sévit le stupide et vaniteux apothicaire Homais.

La naissance d'une petite fille n'empêche pas Emma de rêver d'amour avec Léon, trop timide pour se déclarer, puis avec Rodolphe, mondain à bonne fortunes qui la conquiert facilement.

Tandis que Charles se ridiculise par une opération ratée sur un pied bot, l'amour d'Emma se fait si pressant que Rodolphe décide de rompre.

Emma se jette alors dans la religion, entraîne Charles au théâtre de Rouen, où elle retrouve Léon.

Elle entame alors avec lui une liaison hystérique, s'endettant, repoussant son mari, délaissant son enfant.

Bientôt acculée par ses créanciers, ne trouvant de secours nulle part, dans un geste désespéré, elle s'empare de l'arsenic d'Homais, et périt dans d'atroces souffrances sous les yeux égarés de Charles, qui meurt de chagrin peu après, tandis qu'Homais poursuit une brillante ascension sociale. "Madame Bovary, c'est moi" Ce roman, d'une structure impeccable, en trois parties, a coûté beaucoup d'efforts à Flaubert, qui en travaillait le style avec une attention minutieuse, reprenant parfois pendant des heures une seule phrase, et lui imposant l'épreuve du "gueuloir", c'est-à-dire une lecture à haute voix capable de révéler les faiblesses de l'expression.

Pour composer le personnage d'Emma, Flaubert a effectué un remarquable travail d'identification, au point de prononcer la célèbre formule : ''Madame Bovary, c'est moi", signifiant par là qu'il vivait en imagination cette vie banale orchestrée par sa puissante sensibilité.

Il a voulu cependant "paraître absent de son œuvre".

L'objectivité est pour lui l'idéal de l'art réaliste inauguré par Balzac et dont il sera considéré comme l'initiateur et le maître par ses continuateurs naturalistes.

Flaubert n'a pas hésité à aller étudier sur place le village de Ry, modèle de Yonville.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles