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Quelle est la fonction du portrait du personnage principal dans un roman ?

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dans le Temps »    II)           Fonction symbolique du portrait du héros romanesque Le portait d'un héros romanesque a aussi une fonction symbolique : il fait souvent du protagoniste un personnage « type » en lui donnant une portée sociale, morale ou psychologique. Précis ou à peine esquissés, les traits physiques et moraux du personnage sont solidaires des visions du monde qui caractérisent un moment d'une société, d'une civilisation, d'une culture, et qui sont le plus souvent exclusives les unes des autres   1)      portée sociale   Le héros romanesque peut incarner un type social que son portrait fait ressortir ; En effet, le portrait doit mentionner la vie et les activités sociales du protagonistes. Le portrait du héros devient donc le portrait de toute une catégorie sociale et de toute une époque. Le personnage peut reflèter un milieu par ses vêtements, sa profession, son langage, son idéologie (les personnages de Zola ou Balzac sont parfois de simples exemplaires des milieux sociaux systématiquement décrits dans leur entreprise réaliste). Il devient ainsi un type. Ex : Le portrait érotique de Nana dans le roman éponyme de Zola, qui incarne le type de la prostituée.   2)      portée morale   Le portrait du héros romanesque peut avoir une portée morale : il véhicule les moeurs et principes moraux d'une époque, d'une culture ou d'un groupe. Le héros romanesque devient donc l'incarnation d'un principe, d'une idée abstraite. Ex : ·                           Dans Le Grand Cyrus, Mlle de Scudéry écrit que « Cléomire, étant toujours également tranquille, est toujours également belle » à mise sur le même plan d'une qualité morale et d'une qualité physique: le roman précieux donne sur le personnage des informations abstraites, exprimant des qualités de l'âme et relevant d'un discours lui-même fondé sur une esthétique idéaliste ·                           Le portrait de Melle de Chartres, la future Mme de Clèves dans La Princesse de Clèves : portrait axé sur l'éducation morale de la jeune fille qui devient l'emblème de la vertu. Même ses traits physiques - « La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charme » - dégagent une impression de pureté morale qui la caractérisera tout au long du roman : cf.

« Analyse du sujet et problématisation : Le portrait est une forme particulière de la description, qui permet à l'écrivain de montrer le personnage représenté.

Ce type de description est souvent associé à une pause narrative et le portrait donne une vision et une analyse très approfondie qui va bien au-delà du superficiel.

Le portrait du personnage principal d'un roman est le plus important et le plus attendu par le lecteur.

Il est souvent morcelé de telle sorte que le portrait complet du personnage advient à la fin du roman. Interroger sur la fonction du portrait, c'est interroger sur son utilité et sa portée dans le roman.

On verra que le portrait d'un personnage principal de roman ne se limite pas à une seule fonction. Problématique : A quoi sert le portrait du héros dans un roman ? Quelles sont l'utilité et la portée d'un tel portrait ? I) La fonction informative du portrait du personnage principal 1) Fonction référentielle Le portrait a pour but de permettre au lecteur de se forger une idée précise du héros, de le visualiser en lui conférant un référent réel.

Le portrait donne des renseignements objectifs sur le physique du héros afin que le lecteur puisse se le représenter en imagination. Ex : · Le portrait de Rastignac, un des personnages principaux de la Comédie Humaine de Balzac, dans Le père Goriot : « Eugène de Rastignac avait un visage tout méridional, le teint blanc, des cheveux noirs, des yeux bleus » · Le portrait de Gervaise dans l'Assommoir de Zola : le portrait physique est réalisé par Zola à divers endroits du roman : Gervaise n'avait que vingt-deux ans.

Elle était grande, un peu mince, avec des traits fins, déjà tirés par les rudesses de sa vie.

Dépeignée, en savates, grelottant sous sa camisole blanche où les meubles avaient laissé de leur poussière et de leur graisse, elle semblait vieillie de dix ans par les heures d'angoisse et de larmes qu'elle venait de passer. […] Gervaise boitait de la jambe droite ; mais on ne s'en apercevait guère que les jours de fatigue, quand elle s'abandonnait, les hanches brisées.

Ce matin-là, rompue par sa nuit, elle traînait sa jambe, elle s'appuyait aux murs. à Zola multiplie les détails précis du physique de son héroïne afin que le lecteur puisse l'imaginer de la façon la plus complète possible. 2) Fonction narrative Le portrait sert à mettre en valeur le protagoniste romanesque à un moment précis de son histoire.

Le portrait s'inscrit souvent dans le moment de l'apprentissage du personnage et il peut donc évoluer au fil de l'intrigue. Il permet de mettre en valeur l'évolution et la formation du héros romanesque. Ex : · · Portrait de Rastignac dans le Père Goriot résumant une année de la biographie morale du héros et permettant au lecteur de situer le personnage dans une évolution temporelle : portrait qui, par un retour en arrière dépeint l'évolution du caractère de Rastignac dans le temps ; On observe trois étapes dans ce portrait à valeur narrative : d'abord les dispositions naturelles, les atouts du jeune homme au seuil de la vie.

Ensuite, l'investigation menée par l'étudiant, le dynamisme de la découverte de la vie parisienne.

Enfin, au point d'arrivée, les effets de l'apprentissage :" Dans ces initiations successives, il se dépouille de son aubier, agrandit l'horizon de sa vie, et finit par concevoir la superposition des couches humaines qui composent la société.

S'il a commencé par admirer les voitures au défilé des Champs-Elysées par un beau soleil, il arrive bientôt à les envier. Eugène avait subi cet apprentissage à son insu, quand il partit en vacances, après avoir été reçu bachelier en Lettres et bachelier en Droit." L'art du portrait évoluant au fil du temps et de la narration chez Proust : cf.

les multiples portraits d'Albertine à volonté de Proust de décrire ses personnages « comme occupant une place considérable [...] dans le Temps ». »

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