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Publication de l'Encyclopédie.

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La première idée de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers revient au libraire Le Breton. Il ne songeait d'abord qu'à publier une traduction de l'ouvrage de Chambers paru à Londres en 1727, Cyclopedia or Universal Dictionary of the arts and sciences. Il avait fait l'essai malheureux de plusieurs collaborateurs et s'était déjà persuadé qu'il fallait non pas traduire mais adapter le travail de Chambers, quand il fut mis en rapports avec Diderot, lequel s'enthousiasma pour le projet et lui donna plus d'ampleur. Le privilège pour la publication de l'Encyclopédie fut accordé en 1746. Le Prospectus, rédigé par DIDEROT, fut lancé en novembre 1750, et le premier volume, présenté par d'ALEMBERT dans un Discours préliminaire; parut en juillet 1751.

« Publication de l'Encyclopédie. La première idée de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers revient au libraire Le Breton.

Il ne songeait d'abord qu'à publier une traduction de l'ouvrage de Chambers paru à Londres en 1727, Cyclopedia or Universal Dictionary of the arts and sciences.

Il avait fait l'essai malheureux de plusieurs collaborateurs et s'était déjà persuadé qu'il fallait non pas traduire mais adapter le travail de Chambers, quand il fut mis en rapports avec Diderot, lequel s'enthousiasma pour le projet et lui donna plus d'ampleur.

Le privilège pour la publication de l'Encyclopédie fut accordé en 1746.

Le Prospectus, rédigé par DIDEROT, fut lancé en novembre 1750, et le premier volume, présenté par d'ALEMBERT dans un Discours préliminaire; parut en juillet 1751. Les audaces religieuses de l'ouvrage ne tardèrent pas à provoquer des réactions hostiles.

Le Conseil d'État, prenant pour prétexte la thèse de théologie soutenue en Sorbonne par un collaborateur de l'Encyclopédie, l'abbé de Prades, et les propositions contraires à l'orthodoxie, qui avaient été découvertes après coup dans cette thèse, décida le 7 février 1752 de supprimer les deux volumes déjà parus.

Les philosophes avaient de puissants protecteurs : d'Argenson, Malesherbes, Mme de Pompadour.

La publication reprit après une interruption de dix-huit mois.

Entre 1753 et 1757, parurent les tomes III à VII. En 1757, s'ouvre une période pleine de difficultés.

Un pamphlet de l'avocat Moreau tourne en dérision les philosophes désignés sous le nom de Cacouacs.

L'article Genève, publié au tome VII de l'Encyclopédie, entraîne une riposte de J.J.

Rousseau, la Lettre à d'Alembert sur les spectacles.

La publication par HELVÉTIUS, en 1758, d'un ouvrage d'inspiration matérialiste, De l'esprit, déchaîne le scandale.

Le privilège de l'Encyclopédie est révoqué et la vente des volumes parus est interdite.

D'Alembert, de tempérament peu combatif, se décourage et abandonne l'entreprise.

Son exemple est suivi par Duclos et Marmontel.

Le succès remporté par une comédie satirique de Palissot, Les Philosophes (mai 1760), montre que l'opinion n'a pas encore pris nettement parti en faveur des encyclopédistes. Pourtant le travail se poursuit clandestinement.

Diderot est bien près lui aussi du découragement, lorsqu'il s'aperçoit que le libraire mutile les textes pour en atténuer les audaces.

Mais en 1765, paraissent les tomes VIII à XVII accompagnés de cinq volumes de planches.

Six autres volumes de planches sont publiés en 1772. Diderot avait été l'animateur de toute l'entreprise.

Personnellement, il avait écrit plus de mille articles.

Jusqu'en 1759, d'Alembert dirigea la partie mathématique et scientifique de l'ouvrage.

Lorsqu'il se fut retiré, Diderot se fit aider par le chevalier de Jaucourt.

Les grands écrivains, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, n'apportèrent à l'Encyclopédie qu'une collaboration occasionnelle.

L'équipe des encyclopédistes est surtout constituée d'écrivains de second ordre ayant chacun leur spécialité : Helvétius et Condillac la philosophie, Morellet la théologie, l'abbé Raynal, Condorcet, Mably les doctrines politiques, d'Holbach la chimie et la minéralogie, Daubenton les sciences naturelles. Le succès de l'oeuvre s'explique par son double but : vulgariser la science et les techniques; procéder à une critique des institutions au nom de la nature, de la raison et de l'humanité.

Cette critique vise principalement la doctrine de l'Église, les excès de l'autorité, les abus sociaux.

Elle est le plus souvent présentée de façon indirecte grâce à des allusions déguisées, une pensée à double entente, un système habile de renvois.

L'excès de l'admiration, l'emphase du ton laissent percer l'ironie.

La fausse naïveté constitue une réputation par l'absurde.

Après avoir affirmé le caractère certain d'un dogme, on expose d'un air innocent toutes les objections qu'il soulève.

En politique, les audaces de l'ouvrage sont moindres qu'en philosophie.. »

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