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LA BATAILLE DE L'ENCYCLOPÉDIE (1751-1772)

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L'oeuvre écrasante à laquelle Diderot voua sans défaillance et avec désintéressement une grande partie de sa vie mit plus de vingt ans à paraître et fut en butte aux attaques les plus violentes. UNE VASTE ENTREPRISE. A la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, de nombreux dictionnaires avaient été publiés : outre ceux de Moreri, de Bayle (1697) et le dictionnaire de Trévoux, des dictionnaires de sciences, de philosophie ou de beaux-arts avaient révélé au public l'utilité des ouvrages de vulgarisation; mais ces diverses publications n'étaient pas au courant des dernières découvertes. Il y avait une lacune à combler. Le libraire-imprimeur Le Breton conçut l'idée de faire traduire en français la Cyclopedia or Universal Dictionary of the Arts and Sciences d'Ephraïm Chambers. Cette compilation avait été publiée à Londres, en 1727, avec un succès considérable. Après des démêlés orageux avec des traducteurs étrangers, Le Breton s'adresse à Diderot, qui venait de traduire un ouvrage de médecine.

« L'oeuvre écrasante à laquelle Diderot voua sans défaillance et avec désintéressement une grande partie de sa vie mit plus de vingt ans à paraître et fut en butte aux attaques les plus violentes. UNE VASTE ENTREPRISE. A la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, de nombreux dictionnaires avaient été publiés : outre ceux de Moreri, de Bayle (1697) et le dictionnaire de Trévoux, des dictionnaires de sciences, de philosophie ou de beaux-arts avaient révélé au public l'utilité des ouvrages de vulgarisation; mais ces diverses publications n'étaient pas au courant des dernières découvertes. Il y avait une lacune à combler.

Le libraire-imprimeur Le Breton conçut l'idée de faire traduire en français la Cyclopedia or Universal Dictionary of the Arts and Sciences d'Ephraïm Chambers. Cette compilation avait été publiée à Londres, en 1727, avec un succès considérable.

Après des démêlés orageux avec des traducteurs étrangers, Le Breton s'adresse à Diderot, qui venait de traduire un ouvrage de médecine. Diderot accepte avec enthousiasme.

Il conçoit bientôt le projet de faire oeuvre originale : l'Encyclopédie ne sera pas seulement un répertoire des connaissances humaines; comme le dictionnaire de Bayle, elle sapera les doctrines désuètes et mettra en évidence les progrès de l'esprit humain.

Le chancelier d'Aguesseau, favorable à l'entreprise, scelle le privilège le 21 janvier 1746.

Diderot s'assure d'abord la collaboration de d'Alembert, déjà célèbre comme mathématicien dans toute l'Europe, puis il recrute toute une armée de spécialistes, depuis d'authentiques savants jusqu'à d'obscurs « garçons de boutique ».

En 1750, il lance un prospectus qui annonce la publication prochaine de l'oeuvre. LES PREMIERS ENGAGEMENTS (1751-1752). Le premier tome de l'« Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des Arts et Métiers par une société de gens de lettres », paraît le 1er juillet 1751, précédé d'un Discours préliminaire de d'Alembert.

Le second tome paraît en octobre.

Les philosophes exultent, car les souscripteurs affluent; mais, en dépit de toutes les précautions prises, les Jésuites protestent violemment et lancent des pamphlets, où ils reprochent à l'Encyclopédie de ne pas respecter la religion et de porter préjudice à leur dictionnaire de Trévoux. En novembre 1751, l'abbé de Prades, collaborateur de l'Encyclopédie, soutient une thèse pour le doctorat en théologie : il est brillamment reçu.

Mais la Sorbonne le soupçonne bientôt d'avoir écrit cette thèse à l'instigation des philosophes : elle se ravise; une Assemblée générale de la Faculté de Théologie condamne comme hérétiques dix propositions de l'abbé qui, déchu de son grade, est menacé d'un décret de prise de corps.

Ce n'était évidemment qu'un prétexte pour atteindre l'Encyclopédie : le 7 février 1752, un arrêt du Conseil d'Etat supprimait les deux premiers tomes. LA TRÊVE (1752-1756). Cependant, la cabale contre les philosophes soulève à son tour des protestations.

Mme de Pompadour, par haine des Jésuites, s'oppose à la persécution des Encyclopédistes.

En mai 1752, bien que l'arrêt du Conseil n'ait pas été révoqué, le gouvernement prie Diderot et d'Alembert de se remettre à l'ouvrage. Aussitôt Diderot réveille l'ardeur de ses collaborateurs.

L'entreprise semble entrer dans une phase de prospérité : les souscriptions sont plus nombreuses que jamais; l'opinion publique est très favorable; enfin, M.

de Malesherbes, chargé de la direction de la Librairie, soutient les Encyclopédistes.

Les quatre tomes suivants paraissent sans difficultés sérieuses (1753-1756). LES REVERS (1756-1760). Mais la cabale n'abdiquait pas : elle agissait seulement en sourdine.

Trois incidents vont de nouveau attirer les foudres sur l'Encyclopédie. Le libelle des Cacouacs.

Le Mercure de France publie en 1757 un libelle, oeuvre d'un avocat, qui, avec un certain humour, représente les philosophes sous l'aspect de sauvages — les Cacouacs — encore plus féroces que les Caraïbes.

Bien que peu dangereux en lui-même, ce pamphlet venimeux faisait rire aux dépens des Encyclopédistes. L'article « Genève ».

Le septième tome, paru en octobre 1757, contenait l'article Genève où d'Alembert encourageait les habitants de cette ville à se distraire à la comédie.

L'article soulève de bruyantes polémiques et suscite une sévère réponse de Rousseau : la Lettre à d'Alembert sur les spectacles (1758).

D'Alembert, effrayé, déserte peu après et entraîne. »

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