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LES CONQUÊTES DE L'ENCYCLOPÉDIE

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Un lecteur initié pouvait dégager dans ses grandes lignes le corps de doctrine que définit l'Encyclopédie. On peut le résumer ainsi : l'humanité n'est pas éternellement condamnée aux mêmes maux; elle est indiscutablement sur la voie du progrès. Or, ce progrès est dû non à la théologie, qui a humilié la raison devant la révélation, mais aux lumières tout humaines de cette raison. Le progrès s'est manifesté jusqu'à présent dans les sciences, mais, à mesure que la philosophie étend son empire, il doit aussi se manifester dans les autres domaines : en religion, grâce à l'idée de tolérance qui nous apprend à « ne point haïr ceux qui ne pensent pas comme nous »; en politique, grâce à la suppression des préjugés et à la liberté; en morale enfin, grâce à une éthique « naturelle », qui, tout en légitimant les passions individuelles, fera le bonheur de l'humanité.

« LA DOCTRINE DES ENCYCLOPÉDISTES Un lecteur initié pouvait dégager dans ses grandes lignes le corps de doctrine que définit l'Encyclopédie.

On peut le résumer ainsi : l'humanité n'est pas éternellement condamnée aux mêmes maux; elle est indiscutablement sur la voie du progrès.

Or, ce progrès est dû non à la théologie, qui a humilié la raison devant la révélation, mais aux lumières tout humaines de cette raison.

Le progrès s'est manifesté jusqu'à présent dans les sciences, mais, à mesure que la philosophie étend son empire, il doit aussi se manifester dans les autres domaines : en religion, grâce à l'idée de tolérance qui nous apprend à « ne point haïr ceux qui ne pensent pas comme nous »; en politique, grâce à la suppression des préjugés et à la liberté; en morale enfin, grâce à une éthique « naturelle », qui, tout en légitimant les passions individuelles, fera le bonheur de l'humanité. LE RETENTISSEMENT DE L'ENTREPRISE L'Encyclopédie eut un retentissement considérable : les dix-sept gros volumes, auxquels s'ajoutaient les tomes de planches, entrèrent dans toutes les bibliothèques.

Ce n'est pas que l'oeuvre fût à l'abri de la critique : on reconnaissait qu'elle était faite de pièces et de morceaux — « un habit d'Arlequin », disait d'Alembert — pleine de contradictions, d'erreurs et de lacunes. Mais, en dépit de toutes ses imperfections, l'Encyclopédie atteignit au double but, documentaire et philosophique, qu'elle s'était proposé. Elle développa dans le public le goût de la recherche scientifique.

Les Français se pénétrèrent peu à peu de l'idée que seule la science donne la certitude intellectuelle, et que la littérature doit laisser au second plan les préoccupations esthétiques, pour contribuer avec elle à l'instruction des peuples. Elle développa en même temps l'esprit de libre examen.

Chacun s'habitua à penser par soimême.

L'esprit nouveau du siècle, qui cherchait depuis longtemps sa voie à travers l'oeuvre des philosophes, prit enfin corps avec l'Encyclopédie et remporta une victoire jusque-là incertaine. OUVRAGES A CONSULTER L.

DUCROS.

Les Encyclopédistes, Champion, 1900.

R.

NAVES.

Voltaire et l'Encyclopédie, Presses Modernes, 1938.

J.

PROUST.

Diderot et l'Encyclopédie, Colin, 1963.. »

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