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Pensez vous que, face aux grands problèmes de la vie, le rôle des écrivains soit plutôt d'avertir leurs semblables ou bien de les divertir ?

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    - Certains écrivains produisent des oeuvres destinées à éveiller l'esprit du lecteur à des idées philosophiques nouvelles et à mettre en garde contre des idées archaïques freinant le progrès humain. C'est en quoi certaines oeuvres se présentent comme de véritables avertissements intellectuels ou philosophiques. Ex : ·                            Montaigne dans Les Essais, tente de prévenir ses lecteurs contre le malheur et la non réalisation de soi en leur proposant une philosophie du bonheur fondée sur les philosophies antiques ( stoïcisme, épicurisme et scepticisme) . ·                            Primo Levi, dans Si c'est un homme, fait un témoignage qui est en même temps un avertissement intellectuel : il prévient les hommes de la cruauté de leur semblables afin que l'on se serve de la leçon de l'expérience concentrationnaire pour qu'elle ne se reproduise jamais.   II)                    Mais le rôle de la littérature n'est-il pas plutôt de détourner les hommes des grands problèmes de la vie en les divertissant ?   La vie est en effet pleine de soucis, de problèmes qui minent les hommes : le rôle de la littérature peut donc être de leur fournir une échappatoire, une évasion par le biais du divertissement.   - La littérature peut avoir une fonction seulement divertissante, initiant au plaisir des mots et des « bons mots ». Elle peut être envisagée comme un plaisir mondain, favorisant la conversation. C'est la conception de la littérature telle qu'elle est véhiculée dans les salons mondains du XVIIe siècle où l'on se divertissait par la lecture de contes et où les jeux favoris étaient des jeux littéraires, tel le jeu du « bout-rimé ». Cette littérature de pur divertissement c'est aussi celle des romans de gare ou du théâtre de boulevard.

« Analyse du sujet et problématisation Ce sujet porte sur le rôle de la littérature en général et est énoncé en termes très vagues qu'il s'agit de préciser. L'expression « grands problèmes de la vie » désigne d'une part les problèmes de la vie personnelle, les questions existentielles propres à l'épanouissement de chaque individu (la question du bonheur, la question de la connaissance de soi, etc…) et, d'autre part les problèmes de la vie sociale, de la communauté ( problèmes politiques, sociaux, économiques, moraux, etc…). Les verbes « avertir » et « divertir » sont deux composés antithétiques de la même racine latine vertere, versus (« tourner »), verbe de mouvement.

Ils qualifient deux mouvements opposés de la pensée : « avertir » (ad vertere : « tourner vers ») indique plutôt un mouvement convergent, alors que « divertir » (divertire : se séparer de) est plus évidemment divergent .

Le verbe « avertir » signifie donc informer, prévenir d'un danger, d'une difficulté.

Le verbe « divertir » signifie étymologiquement « détourner l'attention ou l'activité de quelqu'un sur un autre objet, une nouvelle occupation » (Trésor de la langue française) et, plus généralement, « distraire, procurer un passe temps agréable ». Problématique : La littérature doit-elle avoir pour fonction de prévenir ses lecteurs des dangers de la vie ou plutôt de les en détourner en les distrayant ? I) Certains écrivains conçoivent leurs oeuvres comme des avertissements adressés aux lecteurs Ces avertissements peuvent être de plusieurs types, essentiellement, politiques, moraux ou intellectuels. - Certains auteurs veulent participer à l'action politique en prévenant leurs lecteurs des problèmes et dangers dans ce domaine.

On peut ici faire référence à un écrivain « engagé » politiquement au XIXe siècle : Victor Hugo. Victor Hugo est élu représentant du peuple à Paris en 1848 et va lutter pour l'avènement d'une démocratie libérale et humanitaire.

Le coup d'État du 2 décembre 1851 agit directement sur la vie et l'œuvre de Victor Hugo, puisqu'exilé jusqu'en 1870, l'écrivain entreprit un terrible bras de fer contre Napoléon III.

Adossé à son île comme Gilliatt à son rocher, Hugo brava les tempêtes d'un régime et, jour après jour, bâtit une œuvre dont chaque texte était destiné à ébranler le Second Empire, et au-delà, tous les régimes anti-républicains.

(cf.

Les Châtiments) - Des avertissements moraux et religieux sont souvent prétextes à de nombreuses œuvres littéraires.

Les écrivains cherchent ainsi à guider esprits égarés de leurs lecteurs vers le droit chemin moral. Ex : · Les Sermons de Bossuet, divisés en deux parties : sermons de doctrine ( qui prêchent avant tout « Jésus crucifié ») et les sermons de morale, eux-mêmes rattachés à l'enseignement du dogme, car « la morale chrétienne est fondée sur les mystères du chsristianisme ».

Bossuet adapte la leçon à son auditoire : il invite les riches à la charité dans le Sermon sur l'Eminente Dignité des pauvres dans l'Eglise ; devant les courtisans il prêche sur l'Honneur du Monde , sur l'Ambition ( où il dénonce les trahisons de la fortune qui nous donne l'illusion de la puissance mais nous rend esclaves de nos passions), etc… · Les Pensées où Pascal avertit l'homme contre les puissances trompeuses , « principes d'erreur » qui faussent le jugement de la raison, que sont l'imagination, la coutume et l'amour propre.

Notons aussi la critique du divertissement chez Pascal qui conçoit donc la littérature seulement comme un avertissement. - Certains écrivains produisent des œuvres destinées à éveiller l'esprit du lecteur à des idées philosophiques nouvelles et à mettre en garde contre des idées archaïques freinant le progrès humain.

C'est en quoi certaines œuvres se présentent comme de véritables avertissements intellectuels ou philosophiques. Ex : · Montaigne dans Les Essais, tente de prévenir ses lecteurs contre le malheur et la non réalisation de soi en leur proposant une philosophie du bonheur fondée sur les philosophies antiques ( stoïcisme, épicurisme et scepticisme) . · Primo Levi, dans Si c'est un homme, fait un témoignage qui est en même temps un avertissement intellectuel : il prévient les hommes de la cruauté de leur semblables afin que l'on se serve de la leçon de l'expérience concentrationnaire pour qu'elle ne se reproduise jamais.. »

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