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Pensez-vous, comme Antonin Artaud, que le théâtre, comme la peste, pousse les hommes à se voir tels qu'ils sont, qu'il fait tomber le masque [...] et découvre le mensonge, la veulerie, la tartuferie ?

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Par ce terme, il semble avoir voulu caractériser un processus beaucoup plus médical que moral ou pédagogique, plus proche de la purgation que de la purification. Pour Aristote l'effet du théâtre semble s'approcher de celui provoqué par les ?mélodies qui provoquent l'enthousiasme? ( ?la possession par la divinité?).La tragédie, ?purgeait? homéopathiquement le spectateur par une succession de possession et dépossession, état favorisé par une dramaturgie ?hypnotique?. L'aspect médical de la catharsis chez Aristote est à relier avec la comparaison que fait Artaud du théâtre à la peste.   - Le propos d'Aristote a été déformé chez les classiques sui lui donnent une valeur non plus ontologique et existentielle mais morale. Pour la plupart des classiques du XVIIème siècle, la catharsis est une purification d'ordre moral : la tragédie purifie les moeurs. (cf. Racine et Corneille pour qui la catharsis doit « modérer, rectifier et même déraciner en nous la passion » amoureuse afin de la rendre conforme à la raison.   - Artaud voit aussi la catharsis comme la fonction principale du théâtre mais il en propose encore une conception différente : Au premier abord le théâtre selon Artaud se situe dans la continuité de l'interprétation médicale et mystique de la catharsis grecque, en particulier par le biais de la comparaison entre le théâtre et la peste. Comme la peste, le théâtre est un ?délire communicatif? ; comme elle, il ?est fait pour vider collectivement les abcès? ; comme elle, il est ?une crise qui se dénoue par la mort ou la guérison? (cf.

« Pensez-vous, comme Antonin Artaud, que le théâtre, comme la peste, pousse "les hommes à se voir tels qu'ils sont", qu'il " fait tomber le masque [...] et découvre le mensonge, la veulerie, la tartuferie"? Analyse du sujet et problématisation Ce sujet comporte plusieurs expressions au sens obscur, qu'il s'agit de définir. Dans cette citation Antonin Artaud compare le théâtre à la peste, c'est-à-dire à une maladie violente souvent synonyme de mort.

Il évoque dans cette citation la fonction cathartique du théâtre dans la continuité de l'interprétation médicale et mystique de la catharsis grecque, en particulier par le biais de la comparaison entre le théâtre et la peste.

Le théâtre, comme la maladie, met l'homme à nu, a l'effet, sur lui, d'une purification. Le théâtre agit, selon Artaud, comme le révélateur de l'essence de l'homme (« se voir tels qu'ils sont »), en faisant tomber les apparences (« fait tomber le masque »).

Mais selon Artaud cette essence qu'il révèle est profondément négative, elle est faite de « mensonge, veulerie [et] tartuferie ». Le terme de « mensonge » dénonce la fausseté naturelle de l'homme , la « veulerie » désigne son attitude faible, manquant de volonté et de courage, et la « tartuferie » son hypocrisie essentielle.

L'essence de l'homme, ce qui apparaît sous le masque des apparences est donc faite de fausseté, de faiblesse et d'hypocrisie.

Le théâtre révèle cette nature profondément négative selon Artaud. Problématique : Le théâtre a-t-il une fonction essentiellement cathartique permettant à l'homme de faire tomber le masque des apparences et de découvrir sa nature profondément mauvaise ? Le sujet invite à prendre position sur la fonction cathartique du théâtre comme révélateur pour l'homme de l'obscurité de son être. Ce sujet met en finalement en jeu les fonctions et les fins du théâtre. I) La catharsis : une des fonctions essentielles et traditionnelle du théâtre Le terme de catharsis signifie purification : elle permet à l'homme, en se purifiant des apparences trompeuses de se voir tel qu'il est, de voir toutes les passions qui le constituent, et par la mise à distance théâtrale, de les évacuer.

La catharsis est une mise à jour du réfoulé du spectateur.

Cette fonction du théâtre apparaît comme traditionnelle et a beaucoup évolué au fil des siècles.

Il s'agit de montrer ici que la définition d'Artaud n'est pas la seule et qu'il existe des définitions peut-être plus positives de la catharsis. - Ce concept de catharsis est à l'origine du théâtre : il apparaît chez Aristote dans La Poétique.

La catharsis est l'une des fonction de la tragédie.

Par ce terme, il semble avoir voulu caractériser un processus beaucoup plus médical que moral ou pédagogique, plus proche de la purgation que de la purification.

Pour Aristote l'effet du théâtre semble s'approcher de celui provoqué par les “mélodies qui provoquent l'enthousiasme” ( “la possession par la divinité”).La tragédie, “purgeait” homéopathiquement le spectateur par une succession de possession et dépossession, état favorisé par une dramaturgie “hypnotique”.

L'aspect médical de la catharsis chez Aristote est à relier avec la comparaison que fait Artaud du théâtre à la peste. - Le propos d'Aristote a été déformé chez les classiques sui lui donnent une valeur non plus ontologique et existentielle mais morale.

Pour la plupart des classiques du XVIIème siècle, la catharsis est une purification d'ordre moral : la tragédie purifie les mœurs.

(cf.

Racine et Corneille pour qui la catharsis doit « modérer, rectifier et même déraciner en nous la passion » amoureuse afin de la rendre conforme à la raison. - Artaud voit aussi la catharsis comme la fonction principale du théâtre mais il en propose encore une conception différente : Au premier abord le théâtre selon Artaud se situe dans la continuité de l'interprétation médicale et mystique de la catharsis grecque, en particulier par le biais de la comparaison entre le théâtre et la peste.

Comme la peste, le théâtre est un “délire communicatif” ; comme elle, il “est fait pour vider collectivement les abcès” ; comme elle, il est “une crise qui se dénoue par la mort ou la guérison” (cf.

« Le théâtre et la peste » dans Le théâtre et son double.) Mais la finalité de ce fonctionnement thérapeutique du théâtre chez Artaud est inverse à celle d'Aristote : Le spectateur “purgé” n'a pas à réintégrer ensuite la société, mais il doit s'en extraire, s'en délivrer : il abandonne le monde pour trouver son salut au théâtre. II) Les moyens de la catharsis : une hétérogénéité révélatrice - La tragédie pour réussir son effet cathartique doit faire ressentir au spectateur terreur et pitié ( cf. Aristote) : utilisation des ressort de la mimesis ici : il y a une identification du spectateur aux personnages représentés sur scène.

Cette conception mimétique est très présente dans la tragédie classique. - Mais les conceptions modernes du théâtre tendent à rejeter la mimesis.

La catharsis est interprétée de. »

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