PEINTURE: Philippe de Champaigne (1602-1674)

« Philippe de Champaigne (1602-1674) Un talent austère.

Philippe de Champaigne se destine de bonne heure à la peinture.

Il fréquente les ateliers de Mons et de Bruxelles, sa ville natale.

Poussé par le désir, commun à tous les artistes de l'époque, de visiter l'Italie, le jeune peintre quitte Bruxelles en 1621.

Il passe par Paris où il travaille chez Lallemand, puis rencontre Nicolas Poussin qui lui procure des commandes pour décorer les appartements de Marie de Médicis.

Au palais du Luxembourg, Champaigne travaille sous la direction de Duchesne.

Lorsque celui-ci meurt, la reine qui a remarqué son talent lui offre de prendre sa succession.

Champaigne reçoit les titres de peintre ordinaire de la reine mère et de valet de chambre du roi.

Logé au Luxembourg et pensionné, Champaigne voit son avenir assuré.

En 1628, il épouse la fille de Duchesne.

L'année suivante, il est naturalisé français.

Les commandes qui affluent font de son atelier l'un des plus prospères de la capitale.

Le cardinal de Richelieu admire le talent de Champaigne et lui fait des offres attrayantes que le peintre décline pour ne pas blesser la reine mère.

Après la disgrâce de celle-ci, il réalise le portrait du cardinal, œuvre aujourd'hui fort célèbre.

Richelieu le charge peu après de décorer, avec Simon Vouet, la galerie des objets d'art et celle des hommes illustres au Palais-Cardinal.

Il lui confie en outre d'autres travaux dans ses diverses résidences et dans l'église de la Sorbonne qu'il a fait édifier.

En 1638, à la demande du roi, Champaigne peint Le Vœu de Louis XIII pour la chapelle de Notre-Dame.

Ses talents de portraitiste lui valent de fixer sur la toile les traits des personnages les plus éminents du royaume. Cependant, des épreuves marquent profondément l'artiste.

Il perd sa femme en 1638 puis, trois ans plus tard, son fils.

Sa fille cadette meurt en 1650.

D'un tempérament très pieux, Champaigne cherche une consolation dans la religion.

Il fréquente assidûment Port-Royal des Champs dont il décore le réfectoire, le parloir et la chapelle.

Il peint toute une série de portraits de ses amis jansénistes.

Son art, qui se fait plus dépouillé, gagne en intensité.

En 1662, sa fille tombe malade et guérit miraculeusement à la suite d'une neuvaine de Port-Royal.

Champaigne remercie la communauté par un tableau, l'Ex-Voto, que l'on considère comme son chef-d'œuvre.

Si, vers 1660, il travaille encore à la décoration des appartements royaux à Vincennes et aux Tuileries, c'est essentiellement à la peinture religieuse qu'il consacre la dernière partie de sa vie.

Nombre des œuvres de Champaigne ont été détruites au cours des siècles; celles qui subsistent témoignent surtout de l'aspect le plus austère du talent de l'artiste.. »