Marcel PAGNOL, Le château de ma mère.
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Sous un petit soleil d'hiver, qui était pâle et tondu comme un moine, nous retrouvâmes le chemin des vacances. Il était grandement élargi : Décembre, cantonnier nocturne, avait brûlé les herbes folles, et dégagé le pied des murs. La molle poussière de l'été, cette farine minérale dont un seul coup de pied bien placé pouvait soulever de si beaux nuages, était maintenant pétrifiée, et le haut-relief des ornières durcies se brisait en mottes sous nos pas. A la crête des murs, les figuiers amaigris dressaient les branches de leurs squelettes, et les clématites pendaient comme de noirs bouts de ficelle. Ni cigales, ni sauterelles. Pas un son, pas un mouvement. Seuls, les oliviers des vacances avaient gardé toutes leurs feuilles, mais je vis bien qu'ils frissonnaient, et qu'ils n'avaient pas envie de parler. Marcel PAGNOL, Le château de ma mère.
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