Marcel Pagnol, la Gloire de mon père.
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Marcel Pagnol, la Gloire de mon père.
[Mon oncle et mon père] discutaient souvent de politique. Mon oncle faisait des comparaisons désobligeantes entre M. Fallières et le roi Louis XIV. Mon père ripostait en décrivant un cardinal en forme de point d'interrogation, parce que le roi l'avait enfermé dans une cage de fer; puis il parlait d'un certain « Lagabèle », qui ruinait le peuple, D'autres fois, l'oncle attaquait des gens qui s'appelaient « les radicots ». Il y avait M. Comble, qui était un radicot, et sur lequel il était difficile de se faire une opinion : mon père disait que ce radicot était un grand honnête homme, tandis que l'oncle le nommait « la fine fleur de la canaille » et offrait de signer cette déclaration sur papier timbré. Il ajoutait que ce Comble était le chef d'une bande de malfaiteurs, qui s'appelaient « les framassons ».
Mon père parlait aussitôt d'une autre bande qui s'appelait « les jézuites » ; c'étaient d'horribles « tartruffes », qui creusaient des « galeries » sous les pieds de tout le monde. Alors, l'oncle Jules s'enflammait, et le sommait de lui rendre tout de suite « le milliard des congrégations ». Mais mon père, qui pourtant ne tenait pas à l'argent, répondait avec force : « Jamais ! Jamais on ne vous rendra tant de richesses, arrachées sur des lits de mort à des agonisants terrorisés ! ».
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