Madame Basile écrit à son amie intime : elle rapporte et commente la scène telle qu'elle l'a vécue ?
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Madame Basile écrit à son amie intime : elle rapporte et commente la scène telle qu'elle l'a vécue.
Votre travail consiste en la rédaction d'une lettre, vous devez donc bien respecter les codes de ce genre :
Normalement, vous devez écrire en en haut à gauche de la lettre le nom de la personne qui écrit la lettre,
donc Mme Basile.
Vous pouvez dater votre lettre la date sans commettre d'anachronisme ! (Cet épisode se situe en
1728).
+ N'oubliez pas les formules de politesse (même si Mme basile écrit à son amie intime).
Il s'agit de raconter la scène du point de vue de la femme.
Voici un début de lettre.
À vous de vous en inspirer et de la continuer :
Madame Basile
Turin, le 3 novembre 1728
Ma très chère Antonetta,
Je me permets de t'écrire car je suis toute émue, toute bouleversée.
Tu n'es pas sans savoir que depuis quelques temps, mon mari a embauché un nouvel apprenti.
C'est un jeune
homme (de cinq ou six ans mon cadet) nommé Jean-Jacques, dont la physionomie inspire de la sympathie et de la
confiance.
Normalement, cela ne devrait en rien t'intéresser et je n'aurais pas à te raconter les menus détails de la
vie de la boutique.
Seulement… Je vais te confier quelque chose, mais je t'implore, ma bonne amie, de n'en parler à
quiconque....
Hier, mon mari était absent et je me sentais lasse.
Je ne supportais plus les sottes paroles du commis et je
me retirai dans ma chambre.
Je me mis à broder près de la fenêtre, ayant en face le côté de la chambre opposé à la
porte.
J'étais plongée dans mon travail et dans mes pensées.
Je t'avouerais, mais cela uniquement à toi, que j'avais
un peu plus soigné ma tenue qu'à l'ordinaire.
Il est probable, ma chère amie, que j'avais envie de paraître jolie.
Pourquoi ? Pour qui ? Je ne le sais pas vraiment, ou peut-être je n'ose pas me l'avouer (mais peut-être peux-tu le
deviner à travers mes lignes).
J'étais donc à ma fenêtre, brodant, pensive.
Soudain, un très léger bruit se fit
entendre.
Sans bouger, je relevai juste mes yeux en direction de la glace suspendue au dessus de la cheminée.
Quel
ne fut pas mon trouble, mon étonnement lorsque je vis, dans ce miroir, le jeune commis à genoux à l'entrée de la
chambre, tendant les bras vers moi d'un mouvement passionné ! Il ne pouvait absolument pas penser, le cher petit,
que je puisse le voir… Peut-être penses-tu que j'aurais dû me fâcher très fort contre cette impertinence… Mais il y
avait, dans ce geste, dans cet abandon du jeune homme, une sincérité si touchante, si bonne, que mon cœur
fondit… Au lieu de l'ignorer, de lui indiquer la porte ou pire, de le chasser rudement, j'eus la hardiesse de lui montrer
la natte à mes pieds… Il tressaillit, poussa un cri, s'élança à l'endroit que je lui avait marqué avec une rapidité
incroyable.
Il eut un comportement respectueux, une dévotion parfaite : il le leva pas les yeux sur moi, restant
muet, immobile dans sa joie.
Je ne te cache pas l'immense trouve qui s'empara de moi devant cette folie.
Troublée
de le voir là, interdite de l'y avoir attiré, et commençant à sentir toute la conséquence d'un signe parti sans doute
avant la réflexion, j'étais paralysée, dans l'incapacité de l'accueillir ou de le repousser.
Je ne pouvais détacher les
yeux de dessus mon ouvrage, je tâchais de faire comme si je ne le voyais pas à mes pieds… »
À vous de continuer !
Bon courage..
»
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