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Louis Aragon

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Louis Aragon est né à Paris, d'un père qui ne l'a pas reconnu et d'une mère qui se fit passer durant ses vingt premières années pour sa soeur. Sa vie pourrait se résumer en quelques mots : les livres, la guerre, le surréalisme, le communisme, l'amour, la poésie et le nom d'une femme : Elsa Triolet, celui de sa ville natale, Paris, enfin celui de son pays ­ mots et noms dont son oeuvre abondante n'a cessé de se faire l'écho. Les livres, nous les trouvons dès l'enfance : “ Je lisais tant que mes parents fermaient à clef les bibliothèques ”, ce qui ne put l'empêcher de découvrir, au collège, à onze ans, une anthologie de Maurice Barrès. “ Grand coup de soleil ” qui “ décida de l'orientation de sa vie ”, puis, l'année suivante, Maxime Gorki. Dès le début de ses études de médecine, Aragon buta “ sur le seuil atroce de la guerre/et de la féerie il n'est plus rien resté ”. Avant de partir pour le front ­ “ Voici la région des tirs/voici la roue et le martyre ” ­ il rencontrera André Breton (1917) avec lequel, à son retour, il élaborera le surréalisme. “ Nous étions trois ou quatre au bout du jour assis/A marier les sons pour rebâtir les choses. ” Évoquant cette époque, celle de l'écriture automatique, Breton dira d'Aragon : “ Nul n'aura été plus habile détecteur de l'insolite sous toutes ses formes. ” De cet insolite, Paris lui livrera la clef et, du Paysan de Paris (1926) à Aurélien (1944), il en deviendra le chantre passionné (“ Arrachez-moi le coeur vous y verrez Paris ”).

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