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L'oeuvre romanesque de Flaubert

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L'existence de Flaubert est presque sans histoire. Ses essais de jeunesse révèlent, en même temps qu'une vocation précoce d'écrivain, un tempérament passionné. Atteint en 1843 d'une maladie nerveuse, il doit abandonner toute vie active. Il s'éloigne du monde et, reclus dans sa propriété de Croisset, il se consacre jusqu'à sa mort au culte passionné d'un art qui se donne l'impersonnalité pour loi. Ses principales oeuvres, tout particulièrement Madame Bovary, le désignent aux yeux de ses contemporains comme le maître du roman réaliste.

« L'existence de Flaubert est presque sans histoire.

Ses essais de jeunesse révèlent, en même temps qu'une vocation précoce d'écrivain, un tempérament passionné.

Atteint en 1843 d'une maladie nerveuse, il doit abandonner toute vie active.

Il s'éloigne du monde et, reclus dans sa propriété de Croisset, il se consacre jusqu'à sa mort au culte passionné d'un art qui se donne l'impersonnalité pour loi.

Ses principales oeuvres, tout particulièrement Madame Bovary, le désignent aux yeux de ses contemporains comme le maître du roman réaliste. L'ADOLESCENT EXALTÉ (1821-1843) Les premières années de Gustave Flaubert s'écoulent, monotones, dans le cadre de l'Hôtel-Dieu de Rouen, dont son père, chirurgien de grande valeur, était le médecin-chef.

A l'hôpital succède le maussade collège de sa ville natale : rêveur et ardent, mais surtout assoiffé d'indépendance, l'enfant se révolte contre la discipline de ses maîtres et contracte « une aversion profonde contre les hommes ».

Vers sa quinzième année, il rencontre, à Trouville, au cours des vacances, Mme Schlésinger; son coeur d'adolescent est marqué pour la vie par l'amour mystique et silencieux que lui inspire cette jeune femme. Très tôt s'éveille aussi chez lui la passion des lettres.

Pour libérer son coeur, il écrit des oeuvres exaltées : Rêve d'enfer, un conte fantastique; les Mémoires d'un fou, un récit autobiographique où se trouve évoquée notamment sa passion pour Mme Schlésinger; Smarh, un « roman métaphysique et à apparitions ».

Ces trois oeuvres, publiées seulement en 191o, révèlent l'influence de Hoffmann, de Byron et de Goethe. Bachelier en 1840, Gustave Flaubert poursuit sans goût des études de Droit à Paris.

Cependant ses idées se coordonnent : il pense que seul le monde imaginaire de l'art peut consoler de la « triste plaisanterie » qu'est la vie; et, en février 1843, il commence à rédiger une Éducation sentimentale.

Peu de temps après, il subit la première atteinte d'une maladie nerveuse dont il souffrira toute sa vie.

Il accepte stoïquement sa misère et décide de se consacrer à la littérature. L'ERMITE DE CROISSET (1844-1880) En 1844, le père de Flaubert achète, près de Rouen, au bord de la Seine, la propriété de Croisset.

C'est là que Gustave Flaubert va désormais passer presque toute son existence, dans un isolement volontaire.

Quelques voyages, quelques séjours à Paris, dont l'un est marqué par le début de sa liaison avec e la Muse » Louise Colet, viennent seuls interrompre un prodigieux travail, dont il règle l'exécution avec une scrupuleuse méthode. MADAME BOVARY (1857) En 1849, Flaubert termine une première version d'un roman symbolique, La Tentation de saint Antoine : il lit l'ouvrage à ses amis Louis Bouilhet et Maxime du Camp.

Selon ce dernier, les deux auditeurs ne cachèrent pas leur déception; Bouilhet proposa à Flaubert, pour le purger de son exubérance, un sujet terre à terre, l'histoire véridique d'un médecin normand dont la femme s'était empoisonnée; cette suggestion serait à l'origine de Madame Bovary.

En réalité, Flaubert avait amorcé déjà un scénario du roman avant la révélation de ce fait divers.

Au terme d'un labeur acharné de cinquante-trois mois, Madame Bovary paraît enfin dans la Revue de Paris en 1856; cette publication fait scandale : poursuivi par le Parquet impérial, Flaubert est acquitté de justesse.

Mais les polémiques soulevées par le jugement assurent le succès de l'oeuvre qui, lors de sa publication en librairie (1857), est saluée comme un chefd'oeuvre de l'esthétique réaliste. Première partie.

Le mariage.

Charles Bovary, écolier d'esprit assez obtus, a dû travailler « avec un entêtement de bélier » pour passer l'examen d'officier de santé.

Il s'installe au village de Tostes, près de Rouen, et il épouse une veuve âgée, mais riche.

Au cours de ses visites, il s'éprend de la fille d'un gros fermier des environs, Emma Rouault. Peu après, sa femme meurt.

Charles demande la main d'Emma et il est agréé.

Emma, dont la sensibilité romanesque s'est développée durant les années qu'elle a passées au couvent, a cru pouvoir satisfaire son goût pour la vie brillante en se mariant; mais elle ne tarde pas à être déçue par la médiocrité de son mari, Invitée à un bal dans un château voisin, elle sent s'aviver son amour du luxe et de la rêverie.

Elle s'étiole; alarmé par son état, Charles pense qu'un changement d'air lui fera du bien et accepte un poste à Yonville l'Abbaye. Deuxième partie : La faute.

Mais Emma trouve à Yonville la même atmosphère de médiocrité routinière, représentée par Homais, le pharmacien anticlérical et sentencieux; ou par Binet, le percepteur maniaque.

Un jeune clerc de notaire romantique et insignifiant, Léon Dupuis, fait la conquête intellectuelle d'Emma, mais il n'ose se déclarer et quitte Yonville.

Emma devient fantasque et se laisse facilement séduire, au cours des comices agricoles d'Yonville, par un hobereau à bonnes fortunes, Rodolphe Boulanger.

Elle connaît alors une période de plein bonheur, mais lasse bientôt Rodolphe par l'excès de sa passion. Troisième partie : La mort.

Désormais, Emma ne cherche plus qu'à s'étourdir.

A Rouen, elle retrouve Léon, qu'un séjour à Paris a rendu plus hardi.

Elle espère asservir par son amour cet être taible, mais Léon, comme Rodolphe, se détache d'elle.

La dégradation commence : elle se livre à des extravagances, s'éprend d'un ténor d'Opéra-Comique. La lassitude vient, puis la débâcle : des dettes, qu'elle a contractées à l'insu de son mari pour satisfaire ses fantaisies, entraînent une saisie de ses biens.

Traquée de tous côtés, elle dérobe de l'arsenic chez Homais, et, après une lente agonie, expire dans un rire atroce.

Charles est bouleversé par la mort de celle qui était sa raison de vivre; il traîne une existence solitaire, hanté par l'image d'Emma, à qui il a pardonné ses trahisons.

Il meurt, ruiné, avec une mèche de ses cheveux entre ses doigts.

Cependant Homais, riche et décoré, a assuré son triomphe.. »

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