L'oeuvre de LAMARTINE
Extrait du document
«
LAMARTINE (1790-1869)
Né à Mâcon, ALPHONSE DE LAMARTINE passe son enfance près de cette ville, dans le domaine familial de Milly.
De
1803 à 1607, il reçoit au collège de Belley une bonne formation classique.
Il revient ensuite à Milly et, pour occuper
ses loisirs, il lit beaucoup : Delille, Parny, J.-J.
Rousseau, Chateaubriand, Mme de Staël, Byron, Ossian, Pétrarque.
Ses parents, voulant le détourner d'une intrigue amoureuse, l'envoient en Italie.
Il y rencontre la jeune fille qu'il
appelle Graziella.
Pendant la première Restauration, il fait un bref passage dans l'armée.
Il mène une vie assez
dissipée et le recueil de poèmes que déjà il songe à publier, est dans le goût épicurien du XVIIIe siècle.
En septembre 1816, à Aix-les-Bains où il est venu se soigner, il s'éprend de Julie Charles, femme d'un physicien
célèbre.
Elle est gravement malade.
Il la revoit à Paris au cours de l'hiver.
Mais l'été suivant, elle est hors d'état de
venir le retrouver à Aix.
Elle meurt en décembre 1817.
L'ébranlement sentimental qu'il éprouve, l'amène à se tourner
vers Dieu.
Le regret d'« Elvire», la foi retrouvée sont les thèmes autour desquels s'organise son recueil des
Méditations.
Le 6 juin 1820, il épouse une Anglaise belle et riche, Mary-Ann Birch.
Il entre dans la diplomatie, où il reste dix ans.
Il est successivement attaché d'ambassade à Naples, secrétaire, puis chargé d'affaires à Florence.
Après la chute
de Charles X, il démissionne, essaie de se lancer dans la politique, puis se décida à faire avec les siens un voyage en
Orient.
Un bateau, qu'il a spécialement affrété, les mène jusqu'à Beyrouth, après une courte escale en Grèce.
Il
visite la Syrie, le Liban, se rend en pèlerinage au Saint-Sépulcre.
Sa fille Julia, déjà malade au départ, meurt à
Beyrouth.
Il prolonge son voyage quelques mois encore et rentre en France désespéré.
Il a été élu pendant son absence député de Bergues.
Désormais la politique l'accapare.
Brillant orateur, il jouit à la
Chambre d'un grand prestige.
Il y devient l'un des chefs de l'opposition démocrate.
Dans les événements de 1848, il
joue un rôle capital.
Mais après « trois mois de dictature oratoire » sa popularité s'effondre brusquement.
Aux
élections présidentielles de décembre 1848, il n'obtient que vingt mille suffrages.
Le coup d'État de 1851 marque la
fin de sa carrière politique.
Ruiné par des spéculations malheureuses et des prodigalités, il écrit désormais non plus pour le plaisir ou pour la
gloire, mais pour payer ses dettes.
Il a gardé la plénitude de son talent.
A soixante-dix ans, il écrit La Vigne et la
Maison, l'un de ses plus beaux poèmes.
La fin de sa vie est adoucie par l'affection et le dévouement de sa nièce,
Valentine de Cessiat.
Quand il meurt, sa famille n'accepte pas qu'il lui soit fait des funérailles nationales.
Il est
enterré sans faste, le 4 mars 1869, au cimetière de Saint-Point.
« Ce n'est pas un personnage que nous puissions réduire à nos propres dimensions, écrit Henri Guillemin.
C'est un
homme plus grand que son oeuvre déjà si grande ».
PRINCIPALES OEUVRES
Méditations poétiques.
Ce recueil, publié sans nom d'auteur le 5 mars 1820, comprenait seulement 24 poèmes (41
dans l'édition définitive).
Le succès en fut éclatant.
Bien que Lamartine mêle intentionnellement les inspirations et les époques, on peut distinguer dans les Méditations
trois groupes de poèmes :
1.
Ceux qui furent écrits avant la rencontre de Julie (L'Adieu, Le Golfe de Baki).
La joie de vivre et d'aimer et la
mélancolie préromantique s'y fondent harmonieusement .
La jeune Napolitaine de 1811-1812 s'appelle ici non pas
Graziella, mais Elvire, nom qui sera bientôt repris pour désigner Julie Charles.
2.
Les élégies amoureuses inspirées par Julie vivante ou morte : Le Lac (août 1817), L'Isolement (août 1818), Le
Vallon, L'Automne (1819).
3.
Les dissertations en vers sur des sujets philosophiques ou religieux : L'Homme, Le Désespoir, La Prière, La Foi, L'
Immortalité.
Nouvelles méditations poétiques (1823).
L'amour heureux tient ici une grande place (Ischia, Chant d'amour), et
le souvenir d'Elvire, encore évoqué dans Le Crucifix, tend à s'effacer.
Ce recueil contient aussi beaucoup
d'amplifications oratoires à caractère religieux, philosophique ou politique.
Le Dernier Chant du pèlerinage d'Harold (1825).
Lamartine imagine Byron faisant un retour vers la foi chrétienne au
moment de sa mort.
(Il venait de mourir en 1824, à Missolonghi, où il combattait pour la liberté des Grecs).
Harmonies poétiques et religieuses (1830).
Cet important ouvrage rassemble deux sortes de poèmes : les uns
d'inspiration personnelle (Le Premier Regret, Milly ou la Terre natale), les autres (Hymne du matin, Le Chêne,
L'Occident, Hymne du Christ) consacrés à la gloire de Dieu et à la beauté de la création.
Voyage en Orient (1835).
Ce journal de voyage contient quelques poèmes, dont l'un, Gethsémani, évoque de
façon poignante la mort de Julia, fille du poète.
Jocelyn (1836) : épisode d'un grand poème épique demeuré inachevé, Les Visions.
Jocelyn comprend neuf Epoques
encadrées entre un Prologue et un Épilogue.
Lamartine y raconte sous une forme romancée l'histoire d'un prêtre qu'il
avait connu et aimé, l'abbé Dumont.
Il y ajoute beaucoup d'impressions et de souvenirs personnels.
Jocelyn eut un
immense succès, mais fut mis à l'Index en 1836 ainsi que le Voyage en Orient.
Le jeune Jocelyn entre au séminaire pour laisser à sa soeur tout l'héritage familial.
La Terreur l'oblige à se réfugier
dans une grotte des Alpes dauphinoises.
Il y recueille l'enfant d'un proscrit.
L'enfant est une jeune fille, Laurence,
dont il s'éprend.
La chaste idylle est interrompue par un nouveau sacrifice de Jocelyn : il accepte de se faire prêtre.
pour administrer son évêque sur le point d'être exécuté.
Devenu curé d'un hameau montagnard, Valneige, il mène.
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