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L'oeuvre de JULES ROMAINS

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Jules Romains, après deux essais de drame unanimiste (L'Armée dans la ville, 1911; Cromedeyre-le- Vieil, 1920), s'engage dans la voie de la farce satirique. Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche (1923) conte l'histoire d'un géographe sénile qui s'est brusquement épris d'une comédienne. La même année, Knock, magistralement mis en scène par Jouvet, triomphe à la Comédie des Champs-Élysées : l'observation y est aiguë, la composition vigoureuse, le comique savoureux et puissant; le dialogue, d'une langue sobre et forte, abonde en formules et en aphorismes qui passent la rampe. Jules Romains ne, devait pas connaître une égale réussite avec Le Dictateur (1926) et Boat ou La Possession des biens (193o), deux pièces plus graves, qu'alourdissent des considérations politiques ou sociales; ni avec Musse ou L'Ecole de l'hypocrisie. Mais le personnage de Le Trouhadec reparaît avec bonheur dans Donogoo (193o), farce philosophique sur le thème d'une imposture qui se transforme en vérité.

« JULES ROMAINS Jules Romains, après deux essais de drame unanimiste (L'Armée dans la ville, 1911; Cromedeyre-le- Vieil, 1920), s'engage dans la voie de la farce satirique.

Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche (1923) conte l'histoire d'un géographe sénile qui s'est brusquement épris d'une comédienne.

La même année, Knock, magistralement mis en scène par Jouvet, triomphe à la Comédie des Champs-Élysées : l'observation y est aiguë, la composition vigoureuse, le comique savoureux et puissant; le dialogue, d'une langue sobre et forte, abonde en formules et en aphorismes qui passent la rampe.

Jules Romains ne, devait pas connaître une égale réussite avec Le Dictateur (1926) et Boat ou La Possession des biens (193o), deux pièces plus graves, qu'alourdissent des considérations politiques ou sociales; ni avec Musse ou L'Ecole de l'hypocrisie.

Mais le personnage de Le Trouhadec reparaît avec bonheur dans Donogoo (193o), farce philosophique sur le thème d'une imposture qui se transforme en vérité. Knock. Le docteur Knock a acheté la clientèle du docteur Parpalaid, qui végétait à Saint-Maurice, dans le Dauphiné.

Il déclare à son confrère qu'il a l'intention d'appliquer une méthode entièrement nouvelle (Acte I).

Aussitôt installé, Knock convoque le pharmacien et l'instituteur, qui vont devenir les instruments de sa propagande; il organise une consultation gratuite, qui attire de nombreux consultants.

Knock s'enquiert adroitement de leurs revenus; puis, tout en simulant le plus grand désintéressement, il leur persuade qu'ils sont gravement malades et les envoie se coucher avant de leur faire suivre un traitement régulier (Acte II).

Trois mois plus tard, le Grand-Hôtel de Saint-Maurice s'est transformé en Médical-Hôtel : les malades y affluent.

Parpalaid, qui est venu voir son remplaçant, est abasourdi. Knock lui dévoile alors le principe essentiel de sa méthode : amener les individus à « l'existence médicale », car « tout homme sain est un malade qui s'ignore ».

Parpalaid lui-même se laisse persuader qu'il est malade et devient le client de son ingénieux confrère (Acte III). Donogoo. L'éminent géographe Yves Le Trouhadec, candidat à l'Institut, se trouve dans une situation délicate : dans un livre sur l'Amérique du Sud, il a, sur la foi d'informations fantaisistes, décrit la ville de Donogoo, qui n'existe pas.

Le subtil Lamendin s'offre à le tirer de difficulté en créant cette cité chimérique.

Il réussit à s'assurer le concours d'un banquier véreux, qui ouvre une souscription à grand renfort de publicité pour la mise en valeur de la région.

Des aventuriers, attirés par l'appât de l'or, affluent de tous les coins du monde; arrivés sur l'emplacement de la prétendue Donogoo, ils ne trouvent qu'une lande dénudée.

Harassés, ils s'installent et, en peu de temps, une ville surgit du désert.

Lamendin arrive et s'adapte aussitôt à une réalité qui dépasse toutes ses espérances.

Il enflamme les cœurs.

par son verbe, s'installe au palais de la Résidence, s'impose comme dictateur et institue même par décret une religion pour son peuple.

M.

Le Trouhadec est réhabilité dans sa réputation de savant prestigieux et ii est élu triomphalement membre de l'Institut. Jules Romains excelle particulièrement dans la satire caricaturale.

Il pousse souvent sa peinture jusqu'à l'outrance burlesque : rien de plus bouffon que le programme dictatorial du docteur Knock, qui consiste à mettre au lit toute la population d'un village.

Comme les fabliaux du Moyen Age, d'ailleurs, les farces de Jules Romains cachent une moralité sous leur extravagance apparente : Knock et Donogoo glorifient plaisamment l'Imposture et l'Erreur scientifique, mais laissent entendre que la science bien comprise devrait libérer l'homme au lieu de l'asservir.. »

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