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L'HUMANISME (XVIe siècle)

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Apparue dès le XIVe siècle en Italie, la Renaissance littéraire gagne la France à la fin du XVe, sous l'influence de professeurs et d'étudiants venus travailler dans les universités italiennes. Ils en rapportent le goût des lettres anciennes et la passion de l'Antiquité. C'est ainsi qu'un des premiers ouvrages sortis de l'imprimerie de la Sorbonne, la Rhétorique, de Guillaume Fichet, affirme l'objectif d'enseigner «l'art de bien dire» puisé «à la source féconde du génie grec et du génie latin». Cette Renaissance se manifeste d'abord par l'humanisme. La plupart des humanistes français sont des érudits, ils perfectionnent la connaissance du grec et du latin, publient des études critiques des textes anciens et s'appliquent à reconstituer le tableau de la civilisation antique. Le type achevé de ces humanistes est Guillaume Budé (1467-1540), le premier helléniste français, fondateur du Collège des trois langues, qui devait devenir le Collège de France. Dans ses Annotations aux pandectes, il offre un modèle de critique scientifique des codes romains. Parmi les autres humanistes on peut citer Turnèbe, Lambin, Cujas, Ramus, Henri II Estienne, de la grande famille des éditeurs parisiens, dont l'oeuvre capitale est un dictionnaire, le Trésor de la langue grecque. A côté de ses travaux philologiques, il a écrit des traités d'une verve mordante et parfois satirique, comme son chef-d'oeuvre Apologie pour Hérodote.

« L'HUMANISME (XVIe siècle) Apparue dès le XIVe siècle en Italie, la Renaissance littéraire gagne la France à la fin du XVe, sous l'influence de professeurs et d'étudiants venus travailler dans les universités italiennes.

Ils en rapportent le goût des lettres anciennes et la passion de l'Antiquité. C'est ainsi qu'un des premiers ouvrages sortis de l'imprimerie de la Sorbonne, la Rhétorique, de Guillaume Fichet, affirme l'objectif d'enseigner «l'art de bien dire» puisé «à la source féconde du génie grec et du génie latin».

Cette Renaissance se manifeste d'abord par l'humanisme.

La plupart des humanistes français sont des érudits, ils perfectionnent la connaissance du grec et du latin, publient des études critiques des textes anciens et s'appliquent à reconstituer le tableau de la civilisation antique.

Le type achevé de ces humanistes est Guillaume Budé (1467-1540), le premier helléniste français, fondateur du Collège des trois langues, qui devait devenir le Collège de France.

Dans ses Annotations aux pandectes, il offre un modèle de critique scientifique des codes romains.

Parmi les autres humanistes on peut citer Turnèbe, Lambin, Cujas, Ramus, Henri II Estienne, de la grande famille des éditeurs parisiens, dont l'oeuvre capitale est un dictionnaire, le Trésor de la langue grecque.

A côté de ses travaux philologiques, il a écrit des traités d'une verve mordante et parfois satirique, comme son chef-d'oeuvre Apologie pour Hérodote. Tous ces hommes expriment le nouveau courant.

A l'idée théologique de la vérité révélée du Moyen Age, qui limitait l'essor de l'esprit et conduisait parfois à l'idolâtrie du texte, la Renaissance substitue une immense ouverture, une avidité de connaissance, et introduit l'idée de libre pensée et d'art.

L'Italie avait déjà retrouvé les clés de l'Antiquité, le sens de la nature et la puissance de la raison.

Elle les propose à la France.

Ecartant la contrainte du dogme, la Renaissance, sous l'effet de l'examen critique, affranchit les sciences et la philosophie.

Elle donne à l'individu sa valeur propre.

Ainsi, une génération nouvelle naît, un air frais secoue l'éducation scolastique.

De leur côté, rois et princes, comme François Ter et sa soeur, Marguerite, favorisent le jeu des idées, s'entourent de poètes et de lettrés. Cet engouement pour la littérature ancienne n'est pas sans danger, il risque d'étouffer le développement de la langue française et de privilégier à l'excès l'étude du grec et du latin.

Une réaction salutaire se manifeste, aussi bien en prose qu'en poésie.

Le retour à l'Antiquité contribue finalement à enrichir, à vivifier la langue française.

De véritables chefs-d'oeuvre vont naître avec un Rabelais, un Calvin, un Montaigne, etc.

La littérature française entre dans sa voie royale. I.

LE SIÈCLE DE LA RENAISSANCE 1.

L'aube d'une ère nouvelle Les voyages de Ch.

Colomb, de Vasco de Gama, de Magellan, la révolution copernicienne, l'invention de l'imprimerie, les progrès de la chirurgie avec A.

Paré et l'influence de l'Italie, qui a recueilli érudits grecs et manuscrits' anciens après la chute de Constantinople, élargissent tous les horizons, transforment l'univers intellectuel et la conception de l'homme. 2.

L'humanisme (du latin humanitas : culture) • C'est d'abord un vaste mouvement d'études qui redécouvre les textes de l'antiquité gréco-latine par une lecture intégrale dans la langue originale, alors que l'enseignement des universités, sclérosé, était fondé sur des commentaires de commentaires.

Les premiers humanistes sont des linguistes érudits : Lefèvre d'Étaples, Guillaume Budé, Erasme.

Leur action est favorisée par François 1er qui crée le Collège de France. • C'est ensuite une exaltation des capacités de l'homme, capable de penser le monde, et un idéal d'épanouissement de la personne humaine. 3.

Réforme et guerres de religion Le retour aux textes, la réflexion critique sur la Bible et les Pères de l'Église entraînent la Réforme et la scission de Luther et Calvin avec l'Église catholique.

Les guerres de religion ensanglantent la 2e moitié du siècle jusqu'à l'Édit de Nantes (1598). II.

RABELAIS OU L'ENTHOUSIASME HUMANISTE Prêtre érudit, grand voyageur, médecin moderne, doué d'une prodigieuse puissance créatrice, Rabelais (1494-1553) incarne totalement l'appétit de savoir universel de la Renaissance.

Dans Pantagruel (1532), Gargantua (1534), il relate les aventures burlesques de géants qu'il fait ensuite voyager dans Le Tiers Livre (1546), Le Quart Livre (1552) et Le Cinquième Livre (attribution douteuse) avec Panurge, devenu le personnage principal. 1.

« Rire est le propre de l'homme » Reprenant la tradition populaire du récit merveilleux d'aventures bouffonnes, Rabelais renouvelle le genre par une imagination et une fantaisie débridées, l'éventail de tous les degrés du comique, des plus grossiers aux plus fins, et une invention verbale étourdissante. Mais ses héros paillards, gros mangeurs et gros buveurs, sont aussi des sages, ancrés dans une réalité minutieusement observée. 2.

« La substantifique moelle » Rabelais nous invite lui-même à chercher sous la plaisanterie les idées sérieuses : — conception d'une éducation humaniste fondée sur l'exploration de tous les domaines du savoir, l'observation pratique, la réflexion personnelle, la formation morale et physique et une foi religieuse ouverte.

Équilibre entre corps et esprit, liberté sont les bases du bonheur selon la Nature. — satire de la justice, dénonciation de la guerre, de l'obscurantisme, de l'intolérance et du fanatisme, ce qui lui vaudra des ennuis avec l'orthodoxie catholique. III.

MONTAIGNE OU UNE SAGESSE A LA MESURE DE L'HOMME Montaigne (1533-1592) tire de sa vaste culture humaniste, de l'expérience de l'amitié, des voyages et de ses fonctions de maire de Bordeaux, de l'observation des mouvements contradictoires de son moi, la matière des Essais, « registre » de sa vie, journal d'un homme à la recherche de la sagesse, progressivement enrichi au cours des ans, et resté sans équivalent dans la littérature.

Sensible à la diversité et à la complexité des tempéraments et des entreprises humaines dans une fin de siècle troublée, à la difficulté d'atteindre une connaissance totale et sûre, sceptique lucide et serein, il défend quelques certitudes : la tolérance, l'indépendance, le respect de l'homme et de la Nature.

Il préconise une éducation fondée sur la formation du jugement et l'amour d'une vertu souriante, l'énergie devant la douleur et la mort, la maîtrise des passions et trouve la voie du bonheur individuel dans une sagesse modérée fidèle à cette règle de vie : « Faire bien l'homme et dûment ».

Il décrit, dans un style « simple et savoureux, tel sur le papier qu'à la bouche » une enquête psychologique sur lui-même mais aussi sur « l'humaine condition », anticipant sur l'étude des comportements qu'ont tenté plus tard de constituer les sciences humaines.. »

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