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L'humanisme.

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On entend par humanisme le grand élan qui porta les hommes de la Renaissance vers l'étude des lettres antiques, longtemps appelées lettres humaines par opposition à la théologie scholastique. Partie de l'homme cette étude retourne à l'homme, puisqu'elle tend à dégager nuire esthétique, une morale, une politique, bref toute une philosophie de l'humain. L'humanisme français commence à se développer dans le dernier tiers du XVe siècle. Il ne se confond pas avec la Renaissance littéraire, mais il en constitue la manifestation essentielle. Son histoire se divise en trois phases. La première recouvre les années 147o à 1500 environ. Cet humanisme du XVe siècle est surtout scolaire. Il prend naissance par réaction contre un enseignement qui portait presque exclusivement sur la théologie et la logique, ne remontait jamais aux textes originaux, et dédaignait l'antiquité gréco-latine. On enseignait en latin, mais faute de connaître les auteurs classiques, on employait un mauvais latin. Les humanistes entendent changer ces méthodes : ils préconisent l'étude directe des textes et veulent remettre en honneur la pensée et les lettres profanes. Le mouvement humaniste est favorisé par la naissance et le développement de l'imprimerie. C'est en 147o que Guillaume Fichet fonde la première imprimerie française. Bientôt il s'en ouvre d'autres à Paris, Lyon, Toulouse, Angers, Poitiers, Grenoble, et, s'il est vrai que ces ateliers produisent surtout des livres de piété ou de théologie, des romans de chevalerie, des almanachs populaires, il en sort aussi des éditions de textes anciens.

« L'humanisme. On entend par humanisme le grand élan qui porta les h o m m e s de la Renaissance vers l'étude des lettres antiques, longtemps appelées lettres humaines par opposition à la théologie scholastique.

Partie de l'homme cette étude retourne à l'homme, puisqu'elle tend à dégager nuire esthétique, une morale, une politique, bref toute une philosophie de l'humain.

L'humanisme français commence à s e développer dans le dernier tiers du XVe siècle.

Il ne se confond pas avec la Renaissance littéraire, mais il en constitue la manifestation essentielle.

Son histoire se divise en trois phases. 1.

La première recouvre les années 147o à 1500 environ.

Cet humanisme du XVe siècle est surtout scolaire.

Il prend naissance par réaction contre un enseignement qui portait presque exclusivement sur la théologie et la logique, ne remontait jamais aux textes originaux, et dédaignait l'antiquité gréco-latine.

On enseignait en latin, mais faute de connaître les auteurs classiques, on employait un mauvais latin.

Les humanistes entendent changer ces méthodes : ils préconisent l'étude directe des textes et veulent remettre en honneur la pensée et les lettres profanes.

Le mouvement humaniste est favorisé par la naissance et le développement d e l'imprimerie.

C'est en 147o que Guillaume Fichet fonde la première imprimerie française.

Bientôt il s'en ouvre d'autres à Paris, Lyon, Toulouse, Angers, Poitiers, Grenoble, et, s'il est vrai que ces ateliers produisent surtout des livres de piété ou d e théologie, des romans de chevalerie, des almanachs populaires, il en sort aussi des éditions de textes anciens. La seconde phase va d e 1500 à 1530.

L'humanisme se dégage d e ses préoccupations scolaires.

En offrant la possibilité de parler et d'écrire un latin plus pur à tous ceux qui sont tenus par leurs fonctions d'utiliser cette langue, légistes, magistrats, diplomates, il gagne à sa cause la noblesse de robe et la haute bourgeoisie.

Les humanistes de cette génération n'ont que dédain pour notre langue vulgaire. C'est en latin que JULES-CÉSAR SCALIGER, PIERRE DANÈS, ROBERT ESTIENNE, savants aux noms prestigieux, rédigent leurs travaux philologiques. Parallèlement à l'essor des, lettres latines, se développe l'étude du grec.

GUILLAUME BUDÉ s'en fait le propagandiste.

Il montre comment il convient d'établir un texte.

Il se livre à des recherches de vocabulaire, dont il rassemblera les résultats dans ses Commentaires sur la langue grecque.

Il est en relations avec le Hollandais Erasme, maître européen de l'humanisme.

Il traite comme un jeune confrère celui qui n'est encore qu'un apprenti helléniste, François Rabelais, moine chez les cordeliers de Fontenay-le-Comte. Les théologiens, défenseurs de la tradition, s'inquiètent du mouvement humaniste.

Ils le jugent dangereux pour l'orthodoxie.

Le libre examen des textes peut en effet mettre en cause la doctrine officiellement enseignée, ébranler l'autorité de l'Église.

Une lutte d'influence s'engage.

Heureusement pour eux les humanistes sont soutenus par François Ier.

Ce n'est pas qu'il soit très instruit.

Du latin il ne connaît que les rudiments.

Mais il aime les arts et les lettres, et il admire l'Italie.

Il écoute volontiers les avis que lui donnent deux partisans chaleureux de l'humanisme : sa soeur MARGUERITE DE NAVARRE et l'helléniste Budé.

Il ouvre aux savants sa bibliothèque personnelle, qu'il a fait transférer d e Blois à Fontainebleau, sa résidence préférée.

Il impose aux imprimeurs l'obligation d e remettre à cette bibliothèque un exemplaire de chacun des ouvrages sortis de leurs presses.

Il fait rechercher en Italie des manuscrits anciens.

Il finance des traductions et des impressions d'auteurs grecs.

En 153o, il fonde le Collège des lecteurs royaux.

Éclatante victoire pour l'humanisme. Rétribués par lui, les lecteurs royaux, d'abord au nombre de cinq, bientôt de six, enseignent les trois langues, latin, grec, hébreu, sans être soumis au contrôle des théologiens de la Sorbonne.

Ils n'ont pas de local qui leur appartienne en propre et donnent leurs cours dans des collèges de la montagne Sainte-Geneviève.

Leur enseignement connaît un succès dont l'enthousiasme de Rabelais nous fournit le témoignage. 3.

Après 153o, l'humanisme s'adresse à un public d e plus en plus étendu et de moins en moins spécialisé.

Il renonce à son dédain systématique pour la langue française.

La mode des traductions se répand.

ÉTIENNE DOLET définit ce genre dans son traité De la manière de bien traduire d'une langue dans une autre.

Les oeuvres de Marot, Marguerite de Navarre, Rabelais vulgarisent l'esprit humaniste. A partir de 1549, grâce aux efforts de la Pléiade, une poésie humaniste va se greffer sur la vieille souche de l'humanisme savant. Humanisme et religion. Les humanistes ne s'enferment pas dans l'antiquité profane.

Ils étendent leur curiosité aux textes sacrés.

Ils s e méfient des interprétations qui en sont traditionnellement données.

Ils veulent recourir aux sources, connaître directement la parole de Dieu.

Le promoteur de l'humanisme biblique est un érudit né au milieu du XVe siècle, LEFÈVRE D' ÉTAPLES, dont la grande oeuvre est une Sainte Bible en français, translatée selon la pure et entière traduction de saint Jérôme, conférée et entièrement revisitée selon les plus anciens et corrects exemplaires.

L'évêque d e Meaux, Briçonnet, emploie tout son crédit à répandre cette forme de pensée religieuse, à laquelle on a donné le nom d'évangélisme. La princesse Marguerite, soeur de François Ier, protège ouvertement les évangéliques. Mais l'hérésie luthérienne, qui se développe à partir de 1520, place les évangéliques dans une situation difficile.

Ils prennent figure d'hérétiques et l'Église, justement alarmée, les traite en ennemis.

En 1525, Lefèvre d'Étaples doit s'exiler.

En 1529, un disciple de Briçonnet, Berquin, est envoyé au bûcher.

En 1533, la Sorbonne condamne Pantagruel.

Elle ose même s'attaquer à une oeuvre de Marguerite de Navarre, Le Miroir de l'âme pécheresse.

D'autre part, certains évangéliques, Bonaventure Des Périers, Étienne Dolet, glissent vers une doctrine à fondement rationaliste, qui ne retient presque plus rien du christianisme.

Cette attitude d'esprit trop publiquement affichée compromet la cause de leur parti. Le roi se montre libéral aussi longtemps qu'il le peut.

Mais en 1534, éclate un grand scandale dans la nuit du 17 au 18 octobre, un pamphlet violent contre la messe, le pape et les gens d'Église est placardé sur les murs de Paris et jusque sur la porte de la chambre du roi, au château d'Amboise.

François Ier autorise alors des poursuites.

Une vingtaine d'hérétiques sont brûlés vifs.

Marot, qui figure parmi les suspects, s'enfuit à l'étranger. Dès lors, les positions religieuses se précisent.

Les esprits les plus audacieux n'hésitent pas à s'engager dans la voie de l'hérésie. Calvin, partant d e l'évangélisme, fonde une nouvelle Église dont il fixe la doctrine dans son Institution chrétienne.

Le clan des humanistes se divise.

Robert Estienne, Ramus optent pour la Réforme.

D'autres, plus nombreux, refusent de s'enfermer dans les formules étroites de la religion nouvelle.

Déjà Erasme, en 1525, avait rompu avec Luther.

A son tour, Rabelais se désolidarise de Calvin.

Marguerite de Navarre demeure catholique, au moins de nom.

Marot, qui s'était imprudemment engagé dans le calvinisme, s'aperçoit qu'il a fait fausse route.

Danès, Amyot ne connaissent pas le drame des esprits déchirés et restent fidèles à la tradition religieuse.

Mais l'humanisme, après cette crise, se trouve contraint d e prendre une autre direction.

Délaissant les questions religieuses, il va s'orienter vers une activité exclusivement littéraire.. »

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